« L’homme qu'il faut au moment qu'il faut ». Konrad Adenauer devient le premier chancelier de l'Allemagne de l'Ouest
Publié le 26/03/2019
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« L’homme qu'il faut au moment qu'il faut ». Konrad Adenauer devient le premier chancelier de l'Allemagne de l'Ouest
Sous la république de Weimar, Adenauer est maire de Cologne et manque de devenir chancelier du Reich en 1926. Pourtant son heure n'arrive qu'après la défaite d'Hitler : ce tc patriarche démocrate », selon le journaliste Sebastian Haffner, habitue progressivement les Allemands au fait que l'autorité et la démocratie ne sont pas compatibles. Cet Européen convaincu ramène son pays dans la communauté des peuples libres.
Le 15 septembre 1949, le Bundestag élit Konrad Adenauer, le président de la CDU, à une voix de majorité, la sienne, premier chancelier de la République fédérale d'Allemagne. Lorsque Adenauer présente son premier cabinet, personne ne peut deviner que cet homme de 73 ans va gouverner pendant quatorze ans. À la surprise générale, il ne forme pas de gouvernement de Grande Coalition, mais une alliance centre-droite avec le FDP. Dès le départ, il insiste sur un affrontement clair du gouvernement et de l'opposition au parlement.
Intégration au sein de l'Europe occidentale. En 1949, la République fédérale est une solution provisoire sous contrôle des puissances d'occupation occidentales qui ne sont pas arrivées en libératrices. Les lois votées par le Bundestag doivent être approuvées par les hauts commissaires occidentaux avant d'entrer en vigueur. Le réaliste Adenauer s'en accommode dans un premier temps : la République fédérale ne pourra se dégager de cette tutelle que progressivement en gagnant la confiance des puissances occidentales. Il exhorte l'Allemagne à la patience et au travail, et entreprend une lente conquête de l'égalité des droits pour l'Allemagne au sein de l'Europe occidentale. Pour cela, il est prêt à produire des résultats, par exemple sur le statut de la Ruhr et la question de la Sarre. Il se heurte également au parti d'opposition, le SPD. Ce dernier reproche à Adenauer d'être trop conciliant avec les Alliés; c'est pourquoi son président, Kurt Schumacher, le grand adversaire d'Adenauer, le surnomme « chancelier des alliés ». Contrairement à Schumacher, qui tient à l'égalité politique pour l'Allemagne vaincue, Adenauer considère le contrôle et la cogestion par l es puissances étrangères de l'économie allemande comme une chance vers le début d'une collaboration européenne. Contrairement à ses prédécesseurs de la République de Weimar ou même Hitler, il prend au sérieux l'intérêt sécuritaire de ses voisins occidentaux, surtout de la France.
Le temps de la politique de grande puissance en Europe est pour Adenauer définitivement révolu.
«
prérogative.
Il sait
clairement ce qu'il veut
et permet le moins possible aux autres
d'in tervenir.
Il ampli fie parfois ses
prérogatives par rapport au légis latif, ce
qui ne profite pas à la jeune démocratie
de la République fédérale.
Il propose ainsi
aux puissanc es occid entales, apr ès le
déclenchement de la guer re de Corée, un
app ort militaire allemand sans en
informer le parlement au préalable.
Cette
situation provoque de violen ts débats
avec l'opposition.
Cela donne naissance à
la Bu ndeswehr - armée de la République
fédérale d'Allemag ne-qui convoque les
premiers appelés en 1955.
L'affaire du
Sp iegel en 1963 prouve que le chancelier
a fait abstract ion du parlem ent sans
hésiter : son ministre de la défense Franz
Strauss (CSU) doit démissionner pour avoir
menti au parlement.
En dépit des critiques dont sa politique
est la cible , les Alle mands soutiennent
Adenauer.
Il gagne les élections de 1953 et
19 57 -pour la première fois en 1957 avec
une majorité absolue obtenue de justesse
(50,2 %) par les partis d'union.
L'oppo
sition doit réagir : dans le progra mme de
Godesberg de 1959, les sociaux-démo
crates s'écartent de leur s projets écono
mique s so cialis tes et confirment dans un
dis cours d'Herber t Wehner (1960) leur
absence de réserves quant à l'in tégration à
l'Eur ope occidentale.
Le
chancelier fédéral Adenauer inspecte la première unité de la Bundeswehr.
La condition de la création
d'une armée nationale est l'adhésion de la République Fédérale d'Allemagne à l'OTAN, en 1954.
La chute.
Au bout de douze ans de
chancellerie, Konrad Adenauer est usé : nom
breux sont les Allemands qui
doutent de sa sinc érité à vou loir la
réunif ication.
Provisoirement, il semble
qu' en 1961 les hypothèses de base
d'Adenauer ne soient pas valables : à
l' est, le second État allemand, la RDA, est
désorm ais plus solide.
De plus, de
nouveaux États qui sont nés avec la
déc olonis ation depuis 1960, recon
na issent la RDA.
La doctrine d'Hallstein
Le chancelier fédéral Adenauer à son retour d'une visite à Moscou où il obtient la libération des soldats
allemands qui se trouvent encore en captivité en Union soviétique.
selon
laquell e la Répu blique fédérale
devait rompre ses relations diplomatiques
avec tout État ayant reconnu l'Allemagne
de l'Est ne fonctionne pas.
L'ultimatum
sovié tique de Berlin en 1958 et la
construction du mur en 1961, et surtout
la confrontation à propos des missiles
so viétiques sur Cuba (1962) prouvent que
les relations entre les superpu issances
sont toujours tend ues.
Les États -Unis
commencent alors avec John F.
Kennedy
à essayer de renouer le dialogue et à
engager une politique de détente avec
Mosc ou.
La Répu blique fédérale risque
donc d'être mise à l'écar t.
Adenauer
pr op ose de concl ure avec l'Union
sovié tique un accord de trêve sur la
qu estion allemande qui, après un
plébiscite en RDA, fait entrevo ir une
solution de statu quo pour la RDA.
Mais
le gouvernement sovié tique rejette la
proposit ion.
Adenauer n'a encore à son
actif qu'un seul gros succès, la réconci
lia tion et la coopération avec la France
dans le traité de l'Élysée de janvier 1953.
Agé de 85 ans lors des élections au
Bund estag en 1961, il n'e st réélu chan
celier que s'il prome t de quitter la
chance llerie à temp s pour que son
successeur puisse préparer les élections
de 1965.
Or, aux yeux des députés CDU,
ce successeur ne peut être que Ludwid
Erhard, qu'Adenauer ne cesse de déni
grer.
Lorsque le vieil homme se retire en
19 63, l'opinio n publique est plutô t
soulagé e, comme après la.
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