L'histoire et la géographie du Congo

« L'ex Zaïre se trouve à cheval sur l'équateur au milieu du continent africain, c'est l'un des rares pays dont lesfrontières épousent les contours du vaste bassin d'un fleuve.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Léopold II, roides Belges, usa de toute son influence afin d'essayer d'unifier l'ensemble des territoires situés dans le bassin dufleuve Congo.

Il échoua, en effet, une partie du bassin tomba sous le contrôle du Portugal (Rhodésie du Nord), de laFrance (centre du Congo), de l'Angleterre (Rhodésie du Nord) et de l'Allemagne (Afrique de l'est allemande).Toutefois, Léopold II acquit la plus grande partie du bassin, c'est à dire un pays couvrant près de 2.345.410 LeZaïre est bordé, au nord par la République Centrafricaine et le Soudan; à l'est, par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundiet la Tanzanie; au sud-ouest par l'Angola; et à l'ouest par le Congo.

L'extrémité ouest de cette république fait faceà l'Océan Atlantique.

En 1971, le fleuve et le pays furent tous deux rebaptisés Zaïre suivant le terme nzadi signifiant"fleuve".

Pays et climat : Le fleuve Congo, ou Zaïre, constitue l'élément topographique le plus marquant de ce pays.Il s'étend sur 4.700 kilomètres d'un bout à l'autre du coeur de l'Afrique.

Ce fleuve, peu commun, s'avèreinfranchissable pendant 350 kilomètres, depuis son embouchure dans l'Océan Atlantique où des rapides aux courantsdangereux et des cataractes connues sous le nom de Chutes de Livingstone rendent impossible toute forme denavigation.

Pourtant, surplombant ces rapides, se trouve une vaste étendue d'eau: Malebo Pool.

Celle-ci marque ledébut d'une des plus grandes voies fluviales navigables en Afrique.

Kinshasa, la capitale et la ville la plus importantedu pays, se trouve à Malebo Pool.

Kisangani est située à proximité de la prochaine interruption des voies navigables- les Chutes de Stanley, 1.724 kilomètres plus loin.

En amont de Kisangani, le fleuve est partiellement navigable -mais seules des pirogues ou de petits bateaux peuvent s'y risquer - pendant 800 kilomètres jusqu'à une autrecataracte surnommée Gates of Hell (les portes de l'enfer).

La ville de Kongolo joue le rôle de terminus pour uneportion des voies navigables atteignant 565 kilomètres.

Le réseau fluvial n'est pas seulement l'élémenttopographique le plus important du paysage, c'est aussi un élément majeur de la vie économique du pays.

Doté deréseaux routiers et ferroviaires médiocres, par exemple les seuls ponts à enjamber le fleuve se trouvent à Bukama età Kinshasa, 2.800 kilomètres plus loin - Le Zaïre et ses affluents constituent le principal moyen de transport desmarchandises et des personnes à travers les vastes étendues de forêt ou de savane.

Le bassin central estconstitué d'une vaste dépression formée de terrasses horizontales profondément entaillées par les fleuves.

A l'est,se trouve un massif de montagnes élevées faisant partie de la "Great Rift Valley" d'Afrique Centrale.

Cette valléeabrite le lac de Tanganyika qui sépare le Zaïre de la Tanzanie.

Au sud, s'étend un large plateau et, à l'ouest, sedresse le massif ancien et peu élevé des montagnes de Manyumbe.

Le pays possède un climat équatorial caractérisépar des températures élevées (plus fraîches sur le haut plateau) et d'abondantes précipitations en toutes saisons.Ce climat explique la présence d'une forêt équatoriale au feuillage persistant dotée d'une grande variété d'arbres etde plantes.

Au large des lisières nord et sud de la "Great Forest", s'étend la forêt claire où poussent herbes etarbrisseaux.

Bien que le climat soit favorable à l'agriculture, le sol est peu fertile.

Les précipitations abondantes etchaudes ont lessivé les sols en les dépouillant de leurs substances nutritives essentielles et solubles.

Le climatfavorise également le développement des microbes, des champignons ainsi que de nombreuses épidémies et maladiesinfectieuses.

Population: Les caractéristiques ethniques et linguistiques de la population du Zaïre sont complexes etvariées.

Les frontières du pays divisent en fait de nombreux groupes ethniques.

Les Kongo vivent à la fois au Congoet en Angola, les Zandé au Soudan, les Chokwe en Angola, les Bemba en Zambie, et les Alur en Ouganda.

Cettediversité existe aussi à l'intérieur même du pays qui abrite de nombreux groupes ethniques, établis dans des régionsprécises.

La majorité d'entre eux utilise une grande variété de langages bantous (il existe environ 700 dialectes etvariantes locales,) tandis qu'au nord la population se rattache linguistiquement au Soudan.

La communication estfacilitée par le fait que les gens parlent plusieurs langues et dialectes et par l'utilisation du français qui est la langueofficielle.

Environ 60% de la population, qui compte 45 millions de personnes, vit dans un milieu rural et sa densitéest moindre dans la forêt tropicale humide et dans la province de Shaba.

Les régions où la forêt a été abattue avecsuccès afin de permettre l'établissement d'une agriculture permanente possèdent une densité de populationmoyenne.

En plus de Kinshaba, on trouve d'autres grandes villes comme Kananga, Lubumbashi, Mbuji-Mayi,Kisangani, Bukavu et Panda-Likasi.

Economie: L'époque coloniale marque l'amorce d'un développement économiqueassez prometteur grâce aux liens établis avec la Belgique dans le domaine des exportations de minerais et deproduits agricoles.

Mais depuis son indépendance, le Zaïre a fait peu de progrès.

Son économie stagne et doit faireface à d'énormes difficultés.

Le revenu intérieur brut par habitant (GDP) représentait en 1980 seulement un tiers desa valeur en 1960.

La part de l'agriculture et de la production minière dans le revenu intérieur brut est passée de38% en 1959 à 36 pour cent en 1979; durant la même période, la part du secteur des services, en dehors dusecteur industriel, est passée de 34 à 54%; celle du secteur des transports, frappé par un déclin catastrophique,est passée de 8 à 1,1%.

Un abîme sépare l'élite urbaine privilégiée des populations rurales et des habitants despetites villes, frappées de plein fouet par la pauvreté.

Cette situation a été aggravée par un important exode ruralvers de vastes zones urbaines dont l'expansion incontrôlée a donné naissance à un malaise social aux conséquencespolitiques potentiellement explosives.

Cette population urbaine composée de chômeurs et de mécontents, toutparticulièrement chez les jeunes, diminue la capacité de production du pays.

En effet d'importantes sommes d'argentdoivent être affectées aux services urbains alors qu'elles pourraient servir à la mise en place d'une infrastructuredont le pays tout entier a besoin pressant.

Comme dans tous les pays en voie de développement, le régimealimentaire de la population et le commerce d'exportation sont tous deux dominés par une culture agricole ou deux.Les cultures du manioc et des plantains jouent un rôle prédominant dans l'agriculture du Zaïre, celles de la canne àsucre, du maïs, des bananes et des patates douces sont quant à elles secondaires.

Les principales exportationsconcernent les produits dérivés de l'huile de palme, le café ainsi que le caoutchouc et le coton.

Alors que le payspossède le potentiel nécessaire à une production agricole importante, de nombreux obstacles entravent l'essor decelle-ci: une population clairsemée et dispersée sur de grandes distances, des méthodes de culture primitives, deshandicaps culturels comme le refus des hommes de prendre part aux tâches agricoles, et de nombreux retards dansle domaine des études de marchés, des transports et du traitement industriel des marchandises.

Le crédit, l'épargneet les investissements privés sont, de fait, inexistants.

L'économie dépend essentiellement des productions minières. »