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L'Histoire a-t-elle commencé à Sumer

Publié le 14/02/2023

Extrait du document

« L’histoire a-t-elle commencé à Sumer ? Les historiens ont établi que l’Histoire commence avec l’invention de l’écriture au IIIème millénaire avant Jésus-Christ à Sumer.

Un éminent sumérologue Samuel Noah Kramer a contribué à la découverte de cette civilisation, notamment par ses traductions de tablettes et les nombreux ouvrages qu’il a écrit à ce sujet.

Il a écrit un livre intitulé « L’histoire commence à Sumer », dans lequel il tente de démontrer que la création de l’Histoire a débuté avec cette civilisation grâce à leurs inventions de l’écriture ou des premières cités-États notamment.

Pourtant des découvertes archéologiques majeures ont permis de découvrir des civilisations antérieures à celle de Sumer : les premiers villages agricoles, ou l’utilisation de certains métaux comme le cuivre ou le bronze.

Peut-on dire que l’histoire commence à Sumer lorsque des découvertes archéologiques nous prouvent que des populations se sont développées sans l’écriture ? Dans un premier temps, nous allons démontrer que Sumer a permis la continuité voire la création de certaines civilisations futures et que nous pouvons considérer cela comme le début de l’Histoire. Puis dans un second temps, nous allons développer le thème de la protohistoire qui nous amène vers les civilisations antérieures à Sumer mais qui pour certains historiens ne correspondent pas au commencement de l’Histoire. I- L’Histoire de l’humanité commence à Sumer… L’Histoire est une science humaine qui étudie le passé de l’humanité, son évolution.

Elle permet la connaissance des faits que rapportent les historiens.

On l’emploie souvent par une sorte de personnification, et s’écrit alors Histoire.

Conventionnellement, on attribue le début de l’Histoire avec l’invention de l’écriture au IIIème millénaire avant JésusChrist à Sumer.

Sumer est une civilisation située en Basse-Mésopotamie entre le Tigre et l’Euphrate dans l’actuel Irak.

On connaît la civilisation sumérienne grâce aux nombreuses découvertes archéologiques trouvées sur les lieux.

Cette civilisation engendre un phénomène appelé « Révolution urbaine » qui regroupe trois notions : l’urbanisation des villes, puis la création de l’État grâce aux cités-États et enfin la naissance de l’écriture.

On sait à propos de l’urbanisation que « le processus de l’urbanisation se situe à la fin du Vème et au IVème millénaire av.

J.-C., au terme de la néolithisation qui avait débuté au VIIIème avec la conquête de l’espace par les villages issus de la sédentarisation.

Les communautés urbaines naissantes se différencient des villages par leur activité économique et leur structuration sociale ; l’urbanisation est donc le résultat d’une transformation de l’économie et de la société »1.

Tout d’abord on apprend la création des premières cités-États, dont une bien connue, la cité-État d’Uruk.

Effectivement, Uruk est la première cité 1 MARGUERON, Jean-Claude.

2005.

« Urbanisation (Proche-Orient ancien) ».

Dans Dictionnaire de l’Antiquité, 2ème édition, sous la direction de Jean Leclant, p.

2240-2241. Paris : PUF 1 découverte par les archéologues ayant un passé florissant.

C’est là que sont retrouvées les premières tablettes et sceaux-cylindres que les sumérologues ont pu déchiffrer.

L’instauration de celles-ci permettent de nouvelles réalisations comme celle de l’écriture.

Sur les sites archéologiques, de nombreux sceaux-cylindres ainsi que des tablettes en cire ont été découverts.

Avant d’avoir inventé l’écriture cunéiforme, première écriture attestée de l’humanité, les Sumériens utilisaient une écriture picturale qui se composaient de petits dessins représentant divers objets, animaux, aliments, etc.

Par exemple, pour signifier le mot « bouche », il dessinait une tête dont ils hachuraient le haut du visage. Puis l’écriture s’est améliorée jusqu’à devenir l’écriture cunéiforme. L’écriture a permis le développement de différents aspects structurants de la société sumérienne : université, économie, politique, organisation sociale ou religion.

Pour l’apprentissage de cette écriture, les premières écoles furent créées, « la plupart des étudiants provenaient des familles aisées, les pauvres pouvant difficilement supporter la dépense de temps et d’argent qu’exigeait une éducation prolongée »2, avec pour maîtres les scribes, essentiellement masculins, effectivement « pas une seule femme n’est signalée comme scribe dans les documents : il est donc probable que le corps des étudiants de l’école sumérienne ne comprenait que des hommes »3.

Dans le contexte économique de l’époque, le commerce prend une place prépondérante.

De nombreuses tablettes ont permis de découvrir les premiers « livres de compte ».

On sait également que grâce aux découvertes archéologiques dans les différents lieux comme Tello ou Uruk on a pu retrouver des matériaux venant d’autres pays pouvant être à des milliers de kilomètres de la région de Sumer.

Mais c’est surtout dans le domaine de la politique et du social que l’écriture va apporter sa touche finale.

C’est ainsi que l’on découvre le premier gouvernement comme le dit Samuel Noah Kramer dans son livre « ce recours à des institutions « démocratiques », dès le IIIème millénaire avant Jésus-Christ, constitue un nouvel apport de Sumer à la civilisation.

Le fait surprendra sans doute bien de nos contemporains, persuadés que la démocratie est une invention de l’Occident, et même une invention de date récente.

»4 On apprend donc que le gouvernement mis en place à Sumer est une démocratie et est la première de l’histoire de l’humanité.

« Aux alentours de l’an 3000 avant Jésus-Christ, le premier parlement connu à ce jour se réunit donc en session solennelle »5, on remarque la similitude de nos gouvernements actuels avec celui de Sumer.

On découvre, au niveau social, les premières réformes mises en place par le gouvernement de Sumer.

Comme par exemple le code de loi d’Hammurabi, le plus ancien 2 KRAMER, Samuel Chapitre 1, p.25 3 KRAMER, Samuel Chapitre 1, p.

27 4 KRAMER, Samuel Chapitre 5, p.

55 5 KRAMER, Samuel Chapitre 5, p.

56 Noah.

L’histoire commence à Sumer.

Flammarion, Paris, 2017. Noah.

L’histoire commence à Sumer.

Flammarion, Paris, 2017. Noah.

L’histoire commence à Sumer.

Flammarion, Paris, 2017. Noah.

L’histoire commence à Sumer.

Flammarion, Paris, 2017. 2 connu à ce jour ou encore les réformes sociales d’Urukagina à Lagash suites à de nombreuses batailles, il doit pour faire remonter l’économie du pays, procéder à une réduction d’impôts.

Mais les archéologues ont surtout retrouvé beaucoup de tablettes en lien avec la religion.

Le premier panthéon des dieux est créé, il est formé de manière pyramidale.

La déesse-mère, Nammu, située en haut de cette pyramide est la créatrice du monde, des dieux, ainsi que de tout ce qui en découle.

Puis vient la divine Triade composée de An, dieu du ciel, Enlil, dieu de l’air et Enki dieu de la sagesse.

En plus de ces trois dieux, beaucoup d’autres dieux existent.

Mais dans les récits on retrouve trois autres dieux qui ressortent le plus Inanna, déesse protectrice d’Uruk, de l’amour et de la guerre, Nanna la lune et Utu le soleil,.... »

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