L'explosion du dirigeable britannique R 101, France, 1931 (histoire)
Publié le 16/03/2012
Extrait du document

Après que le R 100 de la firme privée eut pris l'air en 1930, avec succès, et effectué un vol en toute sécurité jusqu'au Canada, le ministère des voies aériennes insista pour que son propre engin fût mis en fonctionnement. Après le vol manqué de Hendon,le R 101 fut rapidement muni d'un réservoir à gaz complémentaire, en vue d'atteindre une altitude plus élevée.

«
sence, plus légers.
Les empennages de queue avaient une
tendance
à se bloquer et les valves de sécurité du gaz
étaient tellement sensibles qu'elles s'ouvraient dès qu'el
les s'inclinaient de trois degrés.
Comme le
R 101 s'inclinait fréquemment en cours de vol,
il perdait constamment du gaz et s'alourdissait, alors que
la consommation de carburant aurait dû l'alléger de
façon constante.
Après que
le R 100 de la firme privée eut pris l'air en
1930, avec succès, et effectué un vol en toute sécurité
jusqu'au Canada, le ministère des voies aériennes insista
pour que son propre engin
fOt mis en fonctionnement.
Après le vol manqué de
Hendon,le R 101 fut rapidement
muni
d'un réservoir à gaz complémentaire, en vue d'at
teindre une altitude plus élevée.
Le ministre de l'aviation était un ancien général des for-
ces aériennes.
Lorsqu'il fut anobli,
il choisit de prendre le
nom de Lord Thomson de Cardington, afin de mieux
s'identifier au succès futur
duR 101.
Il aurait aimé deve
nir vice-roi des Indes et fit même des démarches politi
ques pour que
le R JOlie transportât, en octobre 1931, en
Inde.
Le dirigeable était loin d'être prêt.
Il n'avait pas été
entièrement éprouvé, et n'avait pas encore volé à sa vites
se maximale ni par mauvais temps.
Lorsque Lord Thomson et
ses invités montèrent à bord,
l'engin n'avait pas reçu son certificat de navigabilité.
L'é
quipage était fourbu, et
on prévoyait de fortes pluies et
des vents violents.
La première escale était prévue
à Ismaïlia au canal de
Suez.
Le dirigeable traversa le pas de Calais, mais, au
dessus du nord de la France, la force du vent augmenta et l'instabilité
de l'appareil s'aggrava.
A 1 h
30, le R 101 ra
sa les toits de Saint-Valéry-sur-Somme à
si faible altitude
que
les habitants sautèrent de leurs lits, imaginant que
leurs toits allaient être arrachés.
Lentement -trop lente
ment -
le dirigeable cherchait sa route, en ronflant dans la
nuit sombre.
Il continuait
à perdre du gaz et, juste avant
Beauvais,
il toucha le sol.
Il parvint à reprendre de l'alti
tude.
Il
n'y eut pas de panique à bord.
Le commandant
eut encore le temps de dire tranquillement à son équipa
ge: 'Mes enfants, nous perdons de l'altitude'.
Quelques secondes plus tard,
le dirigeable eut un nou
veau contact, mais cette fois dans un bois.
C'est proba
blement l'étincelle provenant
d'un organe électrique brisé
qui mit
le feu au gaz qui s'échappait.
Une flamme énor
me s'éleva dans
les airs et éclaira les environs comme en
plein jour.
Les milliers de mètres cubes d'hydrogène
ex-
plosèrent en mugissant.
Les quarante-huit personnes qui
se trouvaient à bord furent brûlées vives.
Parmi elles, se
trouvaient ceux qui avaient fait les plans de l'appareil, et
ceux qui avaient donné
les ordres pour le vol prématuré.
Deux hommes moururent encore plus tard de leurs bles
sures.
Les six hommes qui survécurent, furent épargnés
grâce
à un réservoir de ballast rempli d'eau, qui s'était
renversé sur eux
au moment d'une tentative désespérée de
redresser l'esquif.
Après la perte du
R 101, les Britanniques perdirent
subitement tout intérêt pour
les dirigeables.
Ils en eurent
un tel dégoût qu'ils firent démolir
le R 100 qui, cepen
dant, avait donné satisfaction.
Ses pièces furent aplaties par une presse à vapeur et ven
dues comme vieille ferraille..
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