L'expédition en Espagne

Une promenade militaire. Depuis 1820, le régime de Ferdinand VII, roi d'Espagne, chancelle: les colonies d'Amérique se sont révoltées et, à l'intérieur, des insurrections ont contraint le souverain à appliquer — avec huit ans de retard — la Constitution de 1812. Les absolutistes tentent un coup de force contre le gouvernement libéral en juillet 1822. Ils échouent et Ferdinand VII devient, de fait, l'otage des libéraux. Les provinces du nord, Aragon, Navarre, Catalogne, s'insurgent, et les absolutistes y établissent au nom du roi une régence à la Seu d'Urgel. Ces événements préoccupent les puissances européennes. Aux conversations de Vienne, puis au congrès de Vérone (1822), ils sont au centre des débats. Si l'Angleterre, qui a conquis de fructueux débouchés commerciaux dans les colonies insurgées, est hostile à toute intervention, le tsar veut que l'Alliance restaure l'ordre dans la péninsule et dans les possessions espagnoles. Metternich hésite; la France craint la contagion révolutionnaire; sur la frontière, elle a renforcé un cordon sanitaire, établi contre la fièvre jaune sévissant en Espagne, en un «corps d'observation».