L'évolution de l'idée de paix dans l'opinion publique et dans la politique des gouvernements en France, de 1914 à 1939 (Histoire)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
• Une des principales difficultés de ce beau sujet réside dans l'ambiguïté de la notion de paix. A l'époque contemporaine, et surtout après la guerre de 1914-1918, les «progrès « des moyens de destruction effraient. Aussi les opinions publiques et les gouvernements affirment en général leur volonté de maintenir la paix. Par contre, les positions divergent profondément sur les moyens d'y parvenir.
• Si l'étude des attitudes gouvernementales est assez simple, car elle repose sur l'analyse de faits politiques concrets, il est plus délicat d'exposer les sentiments de l'opinion publique. Le candidat devra s'efforcer de déterminer le sentiment « général « de l'opinion publique mais aussi de signaler la position de courants (provisoirement?) minoritaires.
«
gauche; mutinerie des « marins de la mer Noire » (Marty et Tillon).
II.
La paix par la diplomatie (1924-1932)
Les difficultés financières, la politique pacifiste du Cartel des gauches, puis la prospérité retrouvée, qui facilite lerèglement des problèmes internationaux, expliquent le changement de politique.
La France ne veut plus être le «Gendarme de l'Europe ».
1.
La France éprise de paix
• Une politique extérieure « bon marché » : moins de pressions militaires, moins d'armement mais des négociations etdes accords internationaux.
• La réconciliation franco-allemande.
Signature du pacte de Locarno (1925).
2.
La recherche de la « sécurité collective »
• Confiance dans la S.D.N.
qui préconise l'arbitrage obligatoire en cas de conflit et l'intervention collective desNations pour venir au secours des pays agressés.
• Le pacte Briand-Kellog met la guerre « hors la loi ».
Le traité est contresigné par la plupart des pays.
• Les tentatives de désarmement.
Conférence de Washington qui limite les armements navals (1922).
Conférence deGenève sur le désarmement (1932).
(Mais les puissances ne peuvent se mettre d'accord.)
3.
Briand, V « apôtre de la paix »
Ministre des Affaires étrangères de 1925 à 1932, Briand est l'âme de cette nouvelle politique.
Il reçoit le prix Nobelde la paix en 1926 (conjointement avec Streesemann).
Il espère favoriser une paix perpétuelle en Europe en créantles États-Unis d'Europe.
III.
La paix à tout prix (1933-1939)
1.
Le pacifisme
• La France est lasse.
Vieillissement démographique.
Difficultés économiques et sociales liées à la crise.
• Des tensions politiques internes.
Droite fascisante.
Front populaire.
Agitation belliciste verbale des droites : cultede Jeanne d'Arc.
Pacifisme du Front populaire : « Le pain, la paix », « Pas de canons, du beurre ».
• Confiance dans la ligne Maginot.
Stratégie exclusivement défensive de l'État-Major.
Politique tardive d'armements.
2.
La passivité
• Inaction face aux violations des traités et aux agressions.
Mandchourie (1931).
Réarmement allemand (1935).Remilitarisation de la Rhénanie.
Guerre d'Éthiopie (1935-1936).
• Non-intervention en Espagne.
Seule l'extrême gauche, au nom de la lutte idéologique contre le fascisme, pousse àl'intervention; brigades internationales (Marty, Malraux).
3.
L'esprit de Munich
• La menace de guerre.
Ultimatum allemand à la Tchécoslovaquie, alliée de la France.
• L'accord.
La Tchécoslovaquie abandonnée.
« La paix est sauvée ».
La foule acclame Daladier.
Blum parle d'un «lâche soulagement ».
Opposition entre « munichois » et « anti-munichois ».
• Démantèlement de la Tchécoslovaquie (mars 1939).
Pas de réaction française mais « garanties » d'uneintervention franco-anglaise en cas de nouvelle agression hitlérienne.
• Morne résignation lors de la déclaration de guerre en septembre 1939.
Certains, pourtant, ne veulent pas «mourirpour Dantzig ».
Conclusion
• La France, enthousiaste en 1914, se refuse par la suite à une nouvelle « saignée».
• La défaire de 1939-1940 est la conséquence, en partie, d'une idée de paix mal maîtrisée, tour à tourexcessivement ferme et exagéremment pacifiste..
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