L'Europe, un vieux rêve pour le nouveau siècle

"La construction européenne n'a jamais été, ne sera jamais un long fleuve tranquille" dit volontiers Jacques Delors. Aujourd'hui à la veille d'adopter une monnaie unique, l'Euro, les dissensions entre europessimistes et eurenthousiastes sont de plus en plus fortes, au point d'avoir été à plusieurs reprises les enjeux des élections nationales particulièrement en Grande-Bretagne et en France. Résumons les chapitres précédents : de 1974 à 1985, la crise économique qu'inaugurent les chocs pétroliers de 1974 ralentit la croissance jusqu'à la panne. Tout commence en 1971, par la déréglementation du système monétaire qui prévalait dans les pays occidentaux depuis 1944 et la dévaluation du dollar par rapport à l'or. Dans le désordre monétaire qui s'ensuit, le quadruplement des prix du baril de pétrole par les pays de l'OPEP (fin 1973), puis la réduction de l'offre pétrolière fait l'effet d'une bombe. L'élévation du coût de l'énergie met en lumière le vieillissement de certains secteurs industriels : sidérurgie, chantiers navals, chimie lourde sont frappés. Toutes les activités dépendantes de la consommation du pétrole voient leur prix s'envoler. La récession commence.