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L'Europe et le monde : colonisation et décolonisation

Publié le 01/09/2012

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Une division internationale du travail se met en place. Les pays occidentaux fournissent des produits manufacturés aux pays colonisés qui fournissent en échange des produits bruts. L'échange est bien entendu inégal puisque les produits bruts sont achetés en dessous de leur valeur et produits à des coûts très faibles alors que les produits manufacturés sont vendus chers. Toutefois pour de nombreux historiens, la vente de produits aux colonies a en partie empêché l'industrie européenne et notamment française de se moderniser dans l'entre-deux guerres. Le débouché colonial constituait une solution de facilité pour de nombreux industriels. Dans les colonies d'exploitation, aucune politique d'industrialisation n'est mise en place. Par ailleurs, le développement des cultures spécialisées aux détriments des cultures vivrières a totalement désorganisé les économies et les sociétés locales. De nombreux paysans sont spoliés de leurs terres pour la mise en place de plantations. Enfin, le travail forcé est mis en place dans certaines colonies, notamment en Afrique. Les Européens ont, certes, mis en place des infrastructures en matière de transport mais celles-ci ont surtout servi à acheminer les produits. Le système étant toujours le même : construction de routes et de voies ferrées vers les ports, permettant de transporter les produits le plus rapidement possible. Dans tous les cas, le système colonial a été une exploitation économique à tous les niveaux qu'on ne peut remettre en cause aujourd'hui.

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« l'Italie et la Belgique.

Voir carte des empires en 1914.

En 1885, la conférence de Berlin reconnaît que la Congo appartient au roi des Belges, Léopold II et établit desrègles pour le futur.

En 1914, seuls le Libéria et l'Ethiopie sont encore indépendants en Afrique.

En Asie, les Français occupent toute la péninsule indochinoise :Cambodge en 1863, Cochinchine en 1867, Annam et Tonkin en 1884, Laos en 1893.

Les Néérlandais s'installent en Indonésie.

Les Anglais s'installent en Birmanie eten Malaisie. - La guerre de 14-18 renforce encore le poids de la colonisation au profit des vainqueurs.

Les colonies allemandes et les anciennes possessions de l'Empire Ottomansont remis à la France et au Royaume-Uni sous la forme de mandats.

Au Moyen-Orient, les français et les anglais s'implantent et se livrent à une très forteconcurrence pour la maîtrise d'une nouvelle source d'énergie : le pétrole.

L'Italie fasciste accentue sa présence en Libye et s'empare de l'Ethiopie en 1936.

A la veillede la seconde guerre mondiale, la colonisation européenne atteint sa plus grande extension.La Grande-Bretagne domine 30 M de km2 où vivent 500 M de personnesLa France domine 13 M de km2 où vivent 110 M de personnes. - De vastes empires se sont constitués qui sont administrés selon trois modalités :Les colonies proprement dites ne disposent d'aucune autonomie politique et sont directement administrées par les métropoles.Les protectorats accordent une plus large autonomie aux populations locales.

Un gouvernement existe qui gère les affaires intérieures sous le contrôle de lamétropole.

C'est le cas du Maroc ou de la Tunisie, de l'Annam, du Tonkin, du Cambodge et du Laos.Dans les colonies de peuplement britanniques, le statut de dominion est créé.

Ces pays ont une autonomie interne.

Il s'agit pour l'Angleterre d'éviter le processus qui aabouti à la création des Etats-Unis.

L'Angleterre a 4 dominions : le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union Sud-Africaine. III/ Le système colonial A / L'exploitation économique Les européens cherchent avant tout la domination économique qui passe par la recherche de débouchés pour les produits industriels.

Dans les années 1890-1900, lesmarchés européens sont saturés, ce qui implique de trouver de nouveaux débouchés.

La crise de 1929 accentue le phénomène.

Des industries anciennes sont souventmaintenues parce qu'elles vendent des produits aux empires coloniaux.

En 1913, les européens réalisent 2/3 des importations mondiales et 50% des exportations.

LeRoyaume-Uni réalise à lui seul 17% du commerce mondial.La part des colonies dans le commerce britannique est particulièrement forte = 26% des exportations en 1870, 40% en 1914, 44% en 1930-1934.

Possession d'unvaste empire est un élément crucial de la puissance économique.Toutefois, c'est surtout l'exploitation des matières premières et des produits agricoles qui motive les Européens.

Des cultures spécialisées sont mises en place : cacaoen Côte d'Ivoire, café en Amérique latine, riz et coton en Asie et en Egypte.

Les ressources minières sont abondamment exploitées : cuivre au Chili et au Congo, or etdiamants en Afrique du Sud, pétrole au Moyen-Orient. Une division internationale du travail se met en place.

Les pays occidentaux fournissent des produits manufacturés aux pays colonisés qui fournissent en échange desproduits bruts.

L'échange est bien entendu inégal puisque les produits bruts sont achetés en dessous de leur valeur et produits à des coûts très faibles alors que lesproduits manufacturés sont vendus chers.

Toutefois pour de nombreux historiens, la vente de produits aux colonies a en partie empêché l'industrie européenne etnotamment française de se moderniser dans l'entre-deux guerres.

Le débouché colonial constituait une solution de facilité pour de nombreux industriels.Dans les colonies d'exploitation, aucune politique d'industrialisation n'est mise en place.

Par ailleurs, le développement des cultures spécialisées aux détriments descultures vivrières a totalement désorganisé les économies et les sociétés locales.

De nombreux paysans sont spoliés de leurs terres pour la mise en place deplantations.Enfin, le travail forcé est mis en place dans certaines colonies, notamment en Afrique. Les Européens ont, certes, mis en place des infrastructures en matière de transport mais celles-ci ont surtout servi à acheminer les produits.

Le système étant toujoursle même : construction de routes et de voies ferrées vers les ports, permettant de transporter les produits le plus rapidement possible.

Dans tous les cas, le systèmecolonial a été une exploitation économique à tous les niveaux qu'on ne peut remettre en cause aujourd'hui.B / Les nouvelles doctrines impérialistesAu delà des buts économiques, de nouveaux arguments sont avancés pour justifier la colonisation :- La raison est géopolitique.

Tous les Etats européens se lancent les uns après les autres dans la colonisation.

La conquête de nouveaux territoires apparaît commeobligatoire pour conserver une influence sur le vieux continent.

Surenchère nationaliste à la fin du XIXème = exaltation de la grandeur des empires.

Il s'agit à la foisde dominer de nouveaux territoires et de garantir les routes commerciales maritimes en établissant un certain nombre de comptoirs.

Il faut disposer de bases sûres etde dépôts de charbon pour les bateaux.- Les dirigeants avancent aussi un argument de nature morale pour camoufler les motivations économiques.

Il s'agit de mettre en évidence la mission civilisatrice del'Occident.

Les peuples asiatiques et surtout africains sont considérés comme inférieurs.

Jules Ferry déclare en 1885 que « les races supérieures ont un droit vis-à-visdes races inférieures ».

Anglais ajoutent un messianisme religieux.

Il s'agit donc de leur apporter les bienfaits de l'occident en les éduquant et en les convertissant auchristianisme.

Civilisation européenne consiédée comme supérieure doit bénéficier au monde entier : Kipling : « Le fardeau de l'homme blanc ». B / L'emprise idéologique et morale Cette exploitation économique s'est souvent doublée d'une volonté de « civiliser » les populations indigènes.

Les pays n'ont pas eu dans ce domaine la mêmepolitique.

Les Britanniques ont souvent préféré s'appuyer sur les élites locales et limiter leurs investissements.

Les Français et les Belges ont penché davantage pourune politique d'assimilation.Les deux pays ont donc développé des politiques d'enseignement et de soins dans les colonies et ont donc construits des écoles et des dispensaires.

Des programmesscolaires sont instaurés et on apprend dans toutes les colonies françaises le même programme d'histoire qu'en métropole (« nos ancêtres les Gaulois »).Programme de l'enseignement primaire des indigènes en 1898 en Algérie :« L'instruction donnée aux indigènes a pour but de faire d'eux des hommes honnêtes, éclairés, prévoyants, amis du travail et disposés à se rapprocher de nous parl'usage de notre langue et la constatation des progrès auxquels nous leur offrons de participer en vue d'améliorer leur bien-être, leur hygiène, leurs pratiques agricoles,leurs travaux industriels, leurs relations commerciales.

» Cette mission civilisatrice sert de caution morale aux puissances européenne persuadées de leur supérioritéculturelle.

Cette politique s'est abondamment développée en Afrique, elle s'est heurtée à de vives résistances en Asie où elle s'est heurtée à des cultures et descivilisations plus anciennes et plus structurées.Cette politique des Etats s'est parfois doublée d'une volonté d'évangélisation mise en place par les missionnaires catholiques et protestants.

Le Congo belge est unexemple en la matière.Au total, il est certain que des investissements considérables ont été réalisés dans les colonies pour améliorer le sort des populations.

Pour Jacques Marseille, cesinvestissements ont lourdement pesé sur l'économie française dans les années 30 et ont empêché les progrès en métropole.

Les progrès sont particulièrement netsdans le domaine médical, la vaccination et les progrès dans l'hygiène faisant reculer la mortalité et surtout la mortalité infantile.

Mais cette politique a eu un effetpervers : une augmentation brutale de la population pour des ressources qui restaient les mêmes.

Dans le domaine éducatif, les progrès sont tout aussi nets et unegrande partie des enfants a été scolarisée et éduquée.

Des élites locales ont pu émerger comme Léopold Senghor ou Aimé Césaire.

Mais il subsiste un paradoxe.

Cesélites formées aux valeurs françaises des droits de l'homme n'ont pas toujours accès à la citoyenneté ou dans des conditions difficiles.

Ils restent donc des citoyens deseconde zone.

C'est au sein de ces élites que l'on trouvera les premiers nationalistes revendiquant l'autonomie ou l'indépendance.Surtout, cette politique s'est faite par la volonté des colonisateurs et non à la demande des populations ; elle peut donc apparaître comme une politique délibéréed'acculturation.. »

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