L'Europe entre 1871 et 1914 (histoire)
Publié le 20/10/2011
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N'était-il pas possible d'aller plus loin ? « d'amener la France à pardonner Sedan comme elle avait pardonné Waterloo « ? Bismarck s'y fût volontiers employé. Mais J. FERRY - alors président du Conseil - ne pouvait envisager plus qu'une collaboration occasionnelle dans le domaine des questions coloniales. Et il tombe en mars 1885 sur le Tonkin.
Il put sembler que l'esprit de la revanche fût entré au Ministère de la Guerre en la personne du général BouLANGER (janvier 1886) : Bismarck obtint du Reichstag des effectifs supplémentaires (mars 1887). Il n'était pas vraiment inquiet, d'où sa modération lorsqu'en avril l'enlèvement par la police allemande du commissaire SCHNOEBELÉ vint provoquer une nouvelle tension entre les deux pays.

«
d'une « nouvelle couche », cette petite bour geoisie provinciale où se recrutaient les lo ges maçonniques et les cadres du parti répu blicain.
Cela, la majorité conservatrice n'en vou lait à aucun prix : elle se regroupa denière le duc de Broglie, l'un des leaders orléanis tes, au cours d'un débat qui se conclut par la démission de Thiers (24 mai 1873).
Le maréchal de MAC-MAHON fut appelé à la pré sidence et il confia à de Broglie la conduite réelle du gouvernement.
Pour la dernière fois de son histoire au x1x•, la France était gouvernée par des gens titrés; ils se don naient pour mission d'entraver la propa gande républicaine (le « radicalisme ») et d'accroître l'influence de la religion dans la vie publique - autrement dit de « faire régner l'ordre moral ».
La restauration semblait imminente.
Mais le comte de Chambord refusa d'échan ger le drapeau blanc contre le tricolore comme l'exigeaient les Orléanistes .
Broglie fit porter à sept ans la durée des pouvoirs du maréchal.
Mais la cohésion de sa majo rité était compromise et il dut renoncer au pouvoir.
Les Orléanistes se résignèrent à proposer, de concert avec le centre gauche, les lois constitutionnelles de 1875 pour lesquelles ils obtinrent l'adhésion de Gambetta (24-25 fé vrier 1875-16 juillet 1875).
Dans l'esprit des monarchistes, cette constitution républicaine n'était qu'un expédient provisoire.
Les lois de 1875 assuraient de grands pou voirs au président élu par les deux assem blées réunies en Congrès.
Il y aurait, à côté de la Chambre des Députés, élus au suffrage universel, un Sénat dont les membres se raient désignés par ces élus locaux ou coop tés : celui-ci devait être, dans la pensée de ses inventeurs, une citadelle conservatrice.
Le chef de l'Etat, irresponsable, était-il tenu d'appeler à la présidence du Conseil une personnalité susceptible de recueillir l'adhésion de la majorité de la Chambre ? La question fut tranchée à la suite de la crise ouverte le 16 mai 1877 entre le maré chal et la majorité républicaine de l'Assem blée.
Le duc de Broglie ayant fait décréter la dissolution de l'Assemblée fut battu, au terme d'une bataille électorale extrêmement âpre, et le maréchal dut admettre que ses ministres étaient solidairement et indivi duellement responsables devant les Cham bres.
L'évolution du régime parlementaire:
les Opportunistes.
La France vivra désormais sous un ré gime parlementaire, un régime dont les ré publicains contrôlent tous les rouages à par tir de 1879.
Une révision intervenue en 1884 fait disparaître les sénateurs inamovi bles.
Le parlementarisme français est carac térisé par l'instabilité ministérielle.
Après le 16 mai le droit de dissolution tombe en désuétude.
Le successeur de Mac-Mahon, Jules GRÉVY (1879-1887) écarte du pouvoir les personnalités fortes, le législatif tendra à prendre le pas sur l'exécutif.
1\lalgré toute son autorité, Gambetta échoue lorsqu'il tente d'y remédier (novembre 1881-janvier 1882).
Enfin,
le jeu des institutions a été faussé par le fait que les conservateurs restaient monarchistes et visaient à détruire la répu blique plutôt qu'à exercer leur influence dans le cadre du régime.
Les républicains s'étaient partagés entre « Opportunistes » et « Radicaux ».
Les chefs opportunistes, GAMBETTA, FERRY (pré sident du Conseil de septembre 1880 à no vembre 1881, puis de février 1883 à mars 1885) souhaitaient ne pas effrayer l'opi nion - surtout celle des campagnes; ils s'at tachaient à réaliser progressivement le pro gramme républicain : instruction primaire gratuite, obligatoire ct laïque (1881-1882); réduction de la durée du service militaire à trois ans (1889); libertés municipales (loi du 22 mars 1884); liberté de la presse , plus complète que la France ne l'a jamais con nue (loi du 29 juillet 1881); libertés des associations professionnelles - autrement dit, liberté syndicale (loi du 22 mars 1884).
Ils acceptaient la constitution de 1875 et voulaient maintenir Je Concordat qui faisait des membres du clergé des fonctionnaires, mais qui faisait nommer les évêques par Je gouvernement de la République .
Au con traire, les Radicaux comme CLEMENCEAU vou laient la suppression de la présidence de la République ct du Sénat, la séparation im médiate de l'Eglise ct de l'Etat.
Ils combat taient âprement la politique coloniale de Jules Ferry qui détournait la France de la seule question qui fftt véritablem~nt d'intérêt national : l'Alsace-Lorraine.
Les Opportunistes avaient envisagé la réa lisation d'un grand plan d'équipement na tional, Je plan Freycinet (voies ferrées se condaires et canaux).
1\lais ils eurent à faire face, à partir de 1882, à une crise mondiale.
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