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L'Europe, enjeu des relations internationales de 1945 à 1957

Publié le 04/04/2015

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Première partie : l'Europe entre les deux grands

·      L'Europe meurtrie et affaiblie

L'Europe a été un des principaux champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Les victimes se comptent par millions. L'Allemagne a perdu du fait de la guerre 9 millions d'habitants. Les des­tructions sont considérables : villes entières et usines détruites, moyens de transports désorganisés. La pénurie alimentaire continue et les pays euro­péens doivent recourir au rationnement jusqu'à la fin des années 1940. Les puissances européennes sont affaiblies. L'Allemagne est occupée, politique­ment rayée de la carte, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas doivent faire face à la volonté d'émancipation de leurs colonies.

L'Europe à Yalta et Potsdam

À Yalta en février 1945 et à Potsdam en juillet-août 1945, seul le Royaume-Uni représente les intérêts de l'Europe. Du fait de la volonté américaine et de celle de l'Union soviétique, la France libre du géné­ral de Gaulle n'a pas été invitée. D'ailleurs, jusqu'au bout, les Américains avaient prévu de traiter la France comme un pays vaincu et envisagé son occupation militaire au même titre que l'Allemagne. Seule la ténacité de de Gaulle fit qu'il en fut autrement. À Yalta, c'est sur l'insistance de Churchill que 

Chronologie indicative

1945        Conférences de Yalta et de Potsdam.

1947        Doctrine Truman. Plan Marshall.

Doctrine Jdanov.

1948        « Coup de Prague «.

Début du blocus de Berlin.

1949        Pacte atlantique.

Création de la république fédérale d'Allemagne et de la

République démocratique allemande.

1951        Naissance de la CECA.

1953        Mort de Staline.

1954        Échec de la Communauté européenne de défense.

1955        Pacte de Varsovie.

1956        Dissolution du Kominform. Révoltes de Pologne et de Hongrie.

 

1957        Traités de Rome.

·      La crise de Berlin : juin 1948-mai 1949

 

En février 1948, les communistes organisent un coup de force à Prague et s'emparent totalement du pouvoir en éliminant les partis pro-occidentaux et en transformant la Tchécoslovaquie en « démocratie populaire «. Pour les Occidentaux, le coup de Prague est interprété comme une volonté d'expansion de l'URSS vers l'Ouest. Le coup de Prague accélère la renais­sance de l'État allemand capable de résister à l'avance soviétique. Contraire­ment à leurs engagements pris à Yalta, les Occidentaux décident d'unifier leurs zones d'occupation et d'y introduire une nouvelle monnaie. Staline réplique en organisant le blocus de Berlin à par­tir de juin 1948. Il s'agit pour lui d'asphyxier économiquement la ville. Le pré­sident américain, Truman, riposte en organisant un pont aérien, jour et nuit pendant presque un an pour ravitailler la ville. Il fait savoir qu'il utilisera la force si les Soviétiques empêchent les vols aériens. Finalement, le blocus est un échec et Staline est contraint de le lever en mai 1949. La conséquence de cette première crise de Berlin est l'accélération de la coupure de l'Allemagne en deux États. En mai 1949, les Occidentaux permettent la création de la RFA avec Bonn comme capitale et, en octobre, les Soviétiques répliquent en créant la RDA avec Berlin-Est comme capitale. Berlin conserve son statut de ville occupée conjointement par les quatre vainqueurs de la guerre. Désormais le « rideau de fer « sépare hermétiquement les deux parties de

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