L'Europe au lendemain de la Première Guerre mondiale : le coût (humain et matériel) de la guerre et les principales transformations territoriales introduites par les traités.
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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toutes conquêtes européennes.
• En fait : la démocratie attaquée.
Elle est contestée sur deux fronts :
— à gauche, par le socialisme marxiste.
En effet le triomphe des bolcheviks en 1917 en Russie, stimule l'élanrévolutionnaire chez les peuples las de la guerre.
Des mouvements révolutionnaires éclatent dès 1918 en Allemagne,en Hongrie, des grèves subversives en Italie, en France ; ils seront rapidement réprimés entre 1919 et 1920 ;
— à droite, la démocratie est menacée par les idéologies nationalistes et revanchardes.
La peur de la contagionbolchevique assure le succès des idées autoritaires fascistes, prônant le culte du chef.
En 1922 elles triomphent enItalie avec l'accession de Mussolini au pouvoir.
2.
Des problèmes nouveaux
• Une paix boiteuse.
Les traités de paix n'ont pas apporté l'apaisement, en dépit des efforts pour reconstruire une carte de l'Europe plus conforme aux vœux des nationalités.
Chez les vaincus, mécontents de leur sort, gronde unnationalisme intransigeant ; pour les Allemands, le traité de Versailles est un "diktat", une paix d'écrasementinacceptable.
• Une Europe morcelée, "balkanisée".
Par le traité de Versailles (1919) l'Allemagne restituait l'Alsace-Lorraine à la France et concédait des territoires à l'Est au profit de la Pologne.
Le traité de Saint-Germain avec l'Autriche, deTrianon avec la Hongrie, de Neuilly avec la Bulgarie, de Sèvres avec la Turquie imposent aux vaincus de lourdssacrifices territoriaux.
Sur les ruines de l'empire austro-hongrois trois états nouveaux apparaissent : l'Autriche, laHongrie, la Tchécoslovaquie et d'autres parties de l'État des Habsbourg contribuent à former la nouvelle Yougoslavieet la nouvelle Pologne.
3.
Des bouleversements sociaux
• La guerre a modifié les conditions sociales.
Ceux qui ont fait des "affaires" en ont profité, ce sont les nouveaux riches.
D'autres ont été durement touchés dans leurs familles, leurs personnes ou leurs biens, notammentles paysans, les rentiers, la petite bourgeoisie, la masse des salariés.
C'est dans leurs rangs que le fascisme ou lecommunisme trouveront une bonne partie de leurs adhérents.
III.
Un recul de la civilisation européenne
1.
Une perte d'influence dans le monde
Les défaites subies au cours de la guerre par les Français et les Anglais ont ébranlé leur prestige militaire et, parcontre-coup celui de l'homme blanc Dès la fin de la guerre, des mouvements d'indépendance se développent dansles milieux intellectuels dans les colonies anglaises (aux Indes notamment), et françaises (en Indochine et en Afriquedu Nord).
2.
Des concurrents économiques et politiques
Les États-Unis sortent plus riches et plus puissants d'une guerre où leur rôle fut finalement décisif.
Autrefoisdébiteurs de l'Europe, ils en deviennent les créanciers réclamant les "dettes de guerre" à leurs anciens alliés.Première puissance économique du monde dès 1890, les États-Unis se détachent encore plus nettement du restedes nations.
Dans le règlement de la paix, le président Wilson essaiera de faire prévaloir ses vues.
Le Japon à la faveur de la guerre a remplacé les pays européens sur les marchés de l'extrême-Orient pour lesproduits textiles et les constructions navales et, ayant pris pied en Chine, il entend y développer son influence.
3.
Un éclat intellectuel terni
L'Europe conserve un rôle intellectuel important, souvent brillant, dans le domaine des arts (peinture,architecture...) et des lettres (poésie, roman, philosophie), mais elle n'en a plus le monopole.
Le recul est encoreplus net dans le domaine scientifique comme le prouve l'attribution de prix Nobel à des savants non européens.
Conclusion
L'Europe sort amoindrie, meurtrie de la guerre et bouleversée dans ses fondements politiques et sociaux.
Son déclinétait déjà amorcé en 1914, mais la guerre a joué le rôle d'accélérateur.
La promotion des Etats-Unis était dansl'ordre normal des choses, mais l'Europe elle-même, par sa division, a contribué à sa propre décadence.
Il faudraattendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que germe l'idée d'une union européenne..
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