L'Europe

« • Les cours d'eau sont nombreux, alimentés par les précipitations océaniques et les neiges des régions montagneuses.

Ils ne sont pas longs en raison de la faible étendue du continent, en particulier dans l'ouest.

Les plus longs sont la Volgo (3 530 km), le Dniepr (2 300 km), le Don (1 870 km), qui coulent dans la grande plaine russe, et le Danube (2 850 km) qui traverse l'Europe d'ouest en est; quelques autres dépassent les 1 000 kilomètres, comme le Rhin (1 298 km), première voie navigable d'Europe, la Loire (1 012 km), le Tage (1 007 km).

• L:hydrographie reflète fidèlement les variétés climatiques : fleuves abondants et réguliers à l'ouest; fleuves continentaux gelés en hiver (Volga) et aux fortes crues de printemps ; torrents méditerranéens, parfois temporaires, presque jamais navigables.

• On trouve de nombreux lacs, notamment dans les Alpes, comme le lac Lémon (582 km').

Les plus grands sont le lac Ladoga (17 700 km') en Russie et le lac Vanern (5 585 km') en Suède.

L:Europe doit à sa latitude et à la disposition générale de son relief de présenter des climats tempérés.

Mais l'extrême fragmentation de son territoire produit toute la variété de climats possible en zone tempérée.

Ceux-ci se ramènent à quatre types généraux.

LES CLIMATS nMPÉRÉS OCÉANIQUES • Le climat océanique d'Europe de l'Ouest est humide et réchauffé par la dérive nord-atlantique du Gulf Stream.

Les bordurtls dt /'océon AUontique connaissent un hiver doux ou frais, avec des pluies abondantes et fines, et un été tiède et assez humide.

L:amplitude thermique y est faible.

• Ce dernier phénomène s'explique par la latitude et par la proximité de l'océan.

Les grandes masses d'eau s'échauffent moins vite que les terres en été et se refroidissent plus lentement en hiver.

Elles atténuent les variations de température dans les régions côtières.

Par ailleurs, la dérive nord-atlantique réchauffe de 3 à 5 oc les eaux de l'océan.

• Les pluies, fréquentes, sont provoquées par la rencontre de l'air froid polaire et de l'air chaud venu des tropiques entre 40° et 60° de latitude nord.

L:air chaud, moins dense, s'élève, créant une dépression, puis se refroidit en altitude, et la vapeur d'eau qu'il contient se condense en nuages, puis en pluie.

LES CLIMATS nMPÉRÉS CONnNENTAUX • Au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'océan, le climat devient plus rude et les températures plus contrastées.

L:hiver est long, froid et plutôt sec.

L:été est chaud et orageux.

L:amplitude thermique est importante.

• Dans ces régions éloignées de l'océan, la terre se refroidit profondément en hiver.

L:air froid venu du Pôle s'étend sur les plaines du nord.

Il est dense et pèse sur le sol en formant un anticyclone.

La vapeur d'eau ne peut pas s'élever ni se condenser en altitude.

Il n'y a pas de nuages, pas de précipitations.

Au contraire, en été, la terre est surchauffée et l'air s'élève.

• En bordurtl de lo Médite"onée et de la mer Noire, les hivers sont doux et humides, et les étés chauds et secs.

• L:originalité climatique des régions méditerranéennes s'explique par leur proximité avec les régions chaudes.

L:hiver est plus chaud que dans le reste de l'Europe.

L:été, la Méditerranée et ses bordures sont recouvertes par l'air saharien de l'anticyclone des Açores.

Il est chaud et sec, et descend vers le sol, ce qui empêche la formation des nuages en altitude.

LES CLIMATS MONTAGNARDS • Les climats des montagnes d'Europe sont plus froids et plus humides que ceux des régions basses voisines.

L:altitude fait chuter les températures de 0,7 oc tous les 100 rn environ.

Cette baisse du thermomètre provoque une condensation plus fréquente de la vapeur d'eau en brumes, en nuages, en pluie ou en neige à partir d'une certaine altitude.

• Sur les versants exposés aux vents venus de l'océan, l'air chargé d'humidité s'élève.

La vapeur d'eau qu'il contient se condense, provoquant des pluies abondantes, dites orographiques.

Balayé par un air déchargé de toute humidité, l'autre versant est marqué par une plus grande sécheresse.

• Les conditions locales accentuent les contrastes entre l'adret (versant ensoleillé) et l'ubac (versant à l'ombre).

LA POPULAnON • Avec 729 millions d'habitants en 1997 (soit 12,5% de la population mondiale) répartis dans 43 pays, l'Europe est le plus densément peuplé (70 hab.jkm') et le plus urbanisé de tous les continents.

Seul 30 %des Européens habitent encore la campagne, contre 60 % dans l'ensemble du monde.

Le taux d'urbanisation varie de 32% au Portugal à 97 % en Belgique.

On compte plus de 30 agglomérations de plus de 1 million d'habitants.

Un tiers des villes du monde de plus de 500 000 habitants sont européennes.

Les plus importantes agglomérations sont Paris (9,3 millions d'hab.), Moscou (8,9 millions), Londrtls (6,7 millions), Berlin (3,4 millions), ou encore Madrid (2,9 millions).

• Le fort taux moyen d'urbanisation (70 % de la population) reflète des situations très diverses : la population rurale l'emporte encore sur la population urbaine dans les pays du sud de l'Europe comme l'ex-Yougoslavie, l'Albanie ou le Portugal ; dans les grands pays européens industrialisés, l'exode rural a vidé les campagnes.

• Les plaines, les grandes vallées et surtout les littoraux sont densément peuplés.

Les zones de densité supérieure à 100 hab.jkm' dessinent grossièrement deux axes continus : l'un va de Liverpool à Odessa, l'autre de Hambourg à Naples.

Ils se croisent autour du Rhin moyen.

Le nord-{)uest est la région la plus peuplée avec plus de 200 hab./km'- jusqu'à 500 dans la Ruhr.

Les régions les plus densément peuplées sont ensuite la plaine du Pô et la vallée du Danube, puis la bordure nord des montagnes d'Europe centrale, qui est une région minière.

Les pays froids du nord de l'Europe et les régions montagneuses ont une population moins dense, avec moins de 20 hab./km'.

• Avec un taux d'accroissement démographique de 3 %o en 1991, la population européenne est à peu près stabilisée.

Nombre de pays européens enregistrent depuis l'après-guerre une dénatalité entraînant un vieillissement de leur population.

Une véritable révolution démographique s'est même opérée au cours des années 1970 et 1980.

L:Europe du Sud, longtemps marquée par une fécondité élevée, a vu ses taux passer en dessous de ceux de l'Europe du Nord : 1,2 enfant par femme Espagne, en Italie en Ir/onde, en Norvège, Royaume-Uni en France - mais seulement 1,5 en Suède et 1,3 en Allemagne.

Selon les prévisions des Nations unies, l'Europe comptera moins de 9% de la population mondiale en 2025.

• D'autre part en raison des progrès de la médecine et de la généralisation des soins, l'espérance de vie en Europe est l'une des plus élevées du monde : elle dépasse 75 ans.

LA FLORE • La flore d'Europe comprend de 10 ooo à 12 000 espèces, dont la répartition et l'abondance dépendent de nombreux facteurs : sol, altitude, ensoleillement, humidité ...

Une partie de cette flore est commune avec les régions voisines : Asie du Nord, Proche-Orient, Afrique.

• La faune des vertébrés d'Europe- un millier d'espèces -reste assez pauvre : elle rep-résente 3,6% des espèces du monde entier, alors que l'Europe occupe 6,8 % des terres émergées.

Les mammifères et les oiseaux sont les plus représentés, les amphibiens et les reptiles le sont moins.

• Comme pour les végétaux, la diversité a _ugmente du nord au sud de l'Europe.

LES GRANDS MILIEUX L'EUROPE OCÉANIQUE • L:Europe, pénétrée par les mers, est située dans la zone tempérée, sauf l'extrême nord boréal et l'extrême sud méditerranéen.

• La longueur de la façade maritime et le Gulf Stream expliquent que, dans toute l'Europe océanique, les températures elles précipitations soient suffisantes toute l'année pour permettre une croissance continue de la végétation, à peine ralentie en hiver : de belles forêts d'arbres à feuilles caduques (chênes, hêtres, charmes) y ont été conservées.

Une lande de genêts, ajoncs et bruyères pousse sur le littoral.

·Les grands mammifères sont représentés par les cervidés et les sangliers.

On y rencontre de petits carnivores (chat sauvage, lynx, rt�nord), des rongeurs terrestres (souris et mulot) et arboricoles (écureuil et loir), et de nombreuses espèces d'oiseaux (pic, grimpereau, rouge-gorge, geai).

L'EUROPE CONTINENTALE • Au nord et à l'est, la végétation doit s'adapter à la rigueur des hivers et aux faibles précipitations.

L'hiver, les cours d'eau gèlent.

Au printemps, à la fonte des glaces, leurs crues provoquent des inondations brutales.

• Du cap Nord à la mer Noire, la végétation structure les paysages en fonction de la latitude : toundra dans médiocres et marécageux ; forêt de feuillus plus au sud, en grande partie défrichée ; prairie sur sols noirs fertiles, presque totalement occupée par les cultures ; steppe aride, au sud-est.

• En Russie du Nord et en Scandinavie, les grands mammifères les plus typiques sont l'élan elle renne.

Les rongeurs terrestres (campagnols, lemmings) sont les proies du loup, du lynx, du renard, de la martre et de la belette.

Les mammifères arboricoles sont rares.

La plupart des oiseaux migrent vers le sud en hiver.

Le nord du continen� entre la taïga ella zone boréale, abrite des rongeurs, des herbivores vivant en troupeaux (cheval sauvage) et des carnivores coureurs comme le renard polaire.

L'EUROPE MÉDinRRANÉENNE • Les paysages méditerranéens portent l'empreinte du relief montagnard et de la sécheresse estivale.

Les averses ravinent les pentes et accentuent les contrastes entre les versants pierreux et les plaines inondables.

• Les forêts (pins, chênes verts, chênes-lièges) ont reculé en raison des défrichements continus depuis l'Antiquité, cédant la place à la garrigue et au maquis.

Aux cultures traditionnelles (blé, vigne, olivier) s'ajoutent toute une gamme de cultures irriguées.

• La diversité des oiseaux et des mammifères est moindre que celle observée dans la forêt d'arbres à feuilles caduques.

Les cervidés en sont absents.

Les reptiles sont en revanche bien représentés.

Les insectes sont extrêmeme�t diversifiés : certaines familles de coléoptères et d'orthoptères, particulièrement abondantes, annoncent la faune des forêts tropicales.

L'EUROPE DES MONTAGNES • Avec l'altitude, la végétation s'adapte au froid et à l'enneigement.

Le long d'un versant alpin se relaient les étages suivants : prairies et cultures, forêt de feuillus (hêtres), puis de conifèrt1s (sapins, épicéas, mélèzes), alpages.

Au-delà de 2 500 rn règnent la pierraille elles neiges persistantes.

• Ces régions abritent une faune variée, depuis les coléoptères jusqu'aux ours.. »