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LES VILLES EN FRANCE DURANT LE SECOND EMPIRE

Publié le 17/08/2012

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c) Une politique réellement efficace ?

 - La politique de rénovation urbaine est critiquée. On estime que les travaux ont coûté 2 milliards de franc. Ces dépenses sont fortement dénoncées. Ferry en 1868 les appelle les « comptes fantastiques d'Haussmann «.  - Des changements considérables ont été effectués en peu de temps, la ville a changé de forme et de visage et certains considèrent que cela déracine encore plus l’individu. Exemple : Baudelaire, Le spleen de Paris in Les fleurs du mal 1857 « Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel) «. Cela est surtout l’apanage des artistes pour qui la ville transformée devient un sujet de création. Exemple : Zola dans Le Ventre de Paris, 1873, associe les Halles à un personnage monstrueux. De plus, la ville est pendant longtemps un véritable chantier, ce qui laisse une très forte impression, Marcelin en fera même des caricatures.  - Renforcement des inégalités ; les plus pauvres sont repoussés vers la périphérie et vivent dans des conditions presque inchangées. Haussmann n’a en effet pas construit assez de logements à des prix pouvant convenir aux ouvriers et les loyers augmentent. Les bourgeois, eux, vivent dans des logements luxueux dans les villes intra-muros. Les problèmes et dérives sociales qui sont souvent le lot de la population la plus pauvre ne sont pas vraiment améliorés. L’architecture haussmannienne renforce la ségrégation verticale et on voit naître et se renforcer une ségrégation horizontale : les classes aisées s’installent surtout à l'ouest des villes alors que les classes populaires sont souvent reléguées à l'est et au Nord et les quartiers autour des gares.

« a) L' « haussmannisation », ou la rationalisation du tissu urbain- Napoléon III engage une politique de transformation urbaine pour remédier aux dysfonctionnements de la ville et l'embellir.

L'exemple le plus frappant est celui deParis.

L'empereur est inspiré par Napoléon Ier voulant en faire une capitale politique, culturelle et religieuse de prestige pour l'Europe.

Les travaux seront dirigés parle baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, qui bénéficie pour la mise en œuvre de son projet de la loi d'expropriation de 1850 permettant à l'Étatd'acquérir puis détruire les bâtiments lorsque ces derniers sont jugés insalubres.

Les travaux seront financés par des les caisses de l'État, des prêts, des emprunts et desdons de capitaux privés.- Nouveau plan urbain pour plus de fonctionnalité : percées de grandes voies rectilignes avec deux axes perpendiculaires : à Paris la rue de Rivoli croise le BoulevardSébastopol, la largeur moyenne des rues passe de 12 à 24 mètres, pour faciliter la circulation et les répressions en cas de révolte.

Ces grandes avenues aboutissent surde grandes places en étoile où un monument est mis en perspective, tels l'Opéra Garnier inauguré une première fois en 1867.

Haussmann a en effet le souci del'esthétique et de la monumentalité.- Par souci d'hygiène on détruit les taudis et masures basses pour reconstruire des immeubles alignés le long des avenues sur un même modèle d'architecture que l'onqualifie d' « éclectique » (mêlant des éléments de plusieurs styles artistiques) .

On reconstruit et étend le réseau d'égouts, crée des fontaines, des parcs et bois commeMontsouris ou Vincennes.

L'éclairage est rendu meilleur par les rues plus larges et l'éclairage public au gaz renforcé.- Les villes doivent pouvoir être mises en relation avec le reste de la France : construction de gares monumentales comme la Gare de Lyon .

Symboles de modernité,appelées les « cathédrales du XIXe siècle », elles sont construites avec les matériaux nouveaux de l'âge industriel : charpentes métalliques, grandes verrières.

Lesvilles doivent aussi assurer la subsistance de la population.

On construit des abattoirs et de grands marchés comme Les Halles construites par l'architecte Baltard làaussi avec les nouveaux matériaux de l'époque, au centre de Paris.- La ville grossit et intègre peu à peu les faubourgs et villages périphériques.

En 1860, Paris comporte officiellement 20 arrondissements en absorbant par exempleNeuilly, Montmartre, Ménilmontant …- L'exemple le plus significatif à de tout ça reste Paris, mais des travaux similaires ont lieu aussi en province, inspirés par les travaux parisiens : à Lyon avec parexemple la percée de la rue de la République ou le Parc de la Tête d'Or, Marseille en 1849 avec la percée de la rue Impériale pour relier le centre au Vieux Port,Bordeaux, Lille… C'est un changement qui ne s'applique en majorité qu'aux grandes agglomérations. b) Le développement d'un espace nouveau- Une nouvelle culture se développe dans une société plus alphabétisée que dans les campagnes.

Création de plus de lieux dédiés aux loisirs : bibliothèques ; musées ;théâtres avec par exemple le Théâtre du Châtelet ; grands magasins, le Bon Marché est créé en 1852.

La ville participe au développement d'une culture et d'uneconsommation de masse avec les cabarets, cafés-concerts, une diffusion plus large de la presse, elle est le lieu de l'émergence d'une culture populaire.- De nouvelles façons de vivre.

Développement de banlieues et quartiers résidentiels avec la mobilité résidentielle due aux offres de biens et services présents en ville.La ville devient un théâtre, où l'on se montre sur les grandes promenades, dans les parcs, le théâtre, sur la terrasse des cafés, les lieux publics en général que l'onfréquente de plus en plus, selon sa place dans la société.

Des modes vestimentaires et de comportement se lancent ainsi en ville.- La ville tend à devenir un symbole de puissance.

Qu'elle soit ouvrière et manifeste le pouvoir de production culturelle et intellectuel la ville devient un élémentstratégique qui démontre la puissance du pays.

Ainsi, Paris accueille une Exposition Universelle en 1867 qui marque l'apogée du Second Empire dans une capitaletransformée. c) Une politique réellement efficace ?- La politique de rénovation urbaine est critiquée.

On estime que les travaux ont coûté 2 milliards de franc.

Ces dépenses sont fortement dénoncées.

Ferry en 1868 lesappelle les « comptes fantastiques d'Haussmann ».- Des changements considérables ont été effectués en peu de temps, la ville a changé de forme et de visage et certains considèrent que cela déracine encore plusl'individu.

Exemple : Baudelaire, Le spleen de Paris in Les fleurs du mal 1857 « Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville change plus vite, hélas ! que le cœurd'un mortel) ».

Cela est surtout l'apanage des artistes pour qui la ville transformée devient un sujet de création.

Exemple : Zola dans Le Ventre de Paris, 1873, associeles Halles à un personnage monstrueux.

De plus, la ville est pendant longtemps un véritable chantier, ce qui laisse une très forte impression, Marcelin en fera mêmedes caricatures.- Renforcement des inégalités ; les plus pauvres sont repoussés vers la périphérie et vivent dans des conditions presque inchangées.

Haussmann n'a en effet pasconstruit assez de logements à des prix pouvant convenir aux ouvriers et les loyers augmentent.

Les bourgeois, eux, vivent dans des logements luxueux dans les villesintra-muros.

Les problèmes et dérives sociales qui sont souvent le lot de la population la plus pauvre ne sont pas vraiment améliorés.

L'architecture haussmanniennerenforce la ségrégation verticale et on voit naître et se renforcer une ségrégation horizontale : les classes aisées s'installent surtout à l'ouest des villes alors que lesclasses populaires sont souvent reléguées à l'est et au Nord et les quartiers autour des gares. L'industrialisation, l'attrait d'une vie meilleure et plus libre et du travail, le rôle politique et économique des villes, autant de facteurs qui peuvent expliquer lacroissance urbaine sous le Second Empire et le départ de ruraux mais aussi l'arrivée d'immigrants dans les grandes villes françaises.

L'organisation ancienne, lemanque de place, les conditions d'hygiène souvent déplorables et les antagonismes sociaux font des villes des lieux connotés assez péjorativement dans l'imaginairecollectif de l'époque.

Par souci de remédier à ces dysfonctionnements et de doter la France de villes grandioses qui expriment la puissance et la magnificence du pays,Napoléon III engage une politique de rénovation urbaine, faisant de Paris le laboratoire des autres grandes villes de province.

C'est ainsi une modernisation des villesfrançaises, plus fonctionnelles et embellies, ainsi que l'accroissement de villes industrielles qui caractériseront les transformations d'un pays qui s'urbanise.

L'héritagequi en résulte, qu'il soit loué ou critiqué, fait, et fera naître d'autres conceptions de la ville, notamment les traditions urbanistiques utopiques comme le Familistère deGuise de Godin en 1861 ou, plus tardivement, la Cité Industrielle de Tony Garnier en 1905, des modèles inspirés par le sort des populations ouvrières. BIBLIOGRAPHIE Ouvrages générauxHistoire du XIXe siècle.

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