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LES TRANSFORMATIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DE LA FRANCE DE 1945 À NOS JOURS

Publié le 27/02/2008

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Depuis 1945, malgré quelques spécificités, la France connaît une évolution économique comparable à celle des autres pays industrialisés : reconstruction, croissance économique exceptionnelle, génératrice de bouleversements sociaux ; et à partir de 1973, crise durable. Les problèmes économiques et sociaux occupent une place grandissante dans les politiques des gouvernements qui se succèdent. Au lendemain de la guerre : reconstruction et malaise social Bilan économique de la guerre La France a connu pendant quatre ans une exploitation intensive de son économie par les Allemands à leur profit. La baisse de la production agricole et industrielle a entraîné sous-alimentation et privations. De nombreux logements ont été détruits et la détérioration des voies de communication freine les échanges. La reconstruction L'Etat joue un rôle fondamental dans la reconstruction économique. Entre 1944 et 1946, le gouvernement provisoire procède à deux trains de nationalisations. Le premier, en 1944-45, concerne les houillères du nord et du Pas-de-Calais, les transports aériens et l'entreprise Renault sanctionnée pour sa collaboration avec l'occupant. Le deuxième, en 1946, intéresse les banques (dont la Banque de France), les compagnies d'assurances et les entreprises produisant de l'énergie. Ces nationalisations, qui visent des secteurs clés, donnent à l'Etat des moyens d'action sur l'économie.

« avec la planification qui oriente les activités économiques, et l'aménagement du territoire (création de la DATAR en1963).

Son rôle est également fondamental dans les échanges internationaux.

Dès 1947, la France adhère auxaccords du GATT, et en 1957, la signature du traité de Rome qui crée la CEE fait entrer la France dans une zone delibre-échange protégée. Les transformations sociales La composition socio-professionnelle de la France change : moins de paysans et de petits patrons de l'industrie et du commerce, davantage d'ouvriers qualifiés, des classes moyennessalariées de plus en plus nombreuses.

Ces transformations se font parfois dans la douleur.

L'agitation sociale touchesurtout les catégories menacées par les mutations économiques : paysans, petits commerçants et artisans(création de l'UDCA de P Poujade), mineurs (grèves du nord-Pas-de-Calais de 1963).

D'une façon générale, lesmouvements sociaux sont nombreux pendant cette période de croissance dont chacun veut recueillir les fruits. Cependant l'augmentation rapide du revenu net par tête durant cette période (il double entre 1960 et 1970) faitentrer les Français dans la société de consommation.

Les dépenses consacrées au logement (que symbolise le grandensemble de banlieue), au confort, à la santé augmentent.

L'achat d'une automobile concerne un nombre croissantde personnes.

L'instauration d'une troisième semaine de congés payés en 1956 et d'une quatrième en 1959 permetun développement des activités de loisirs.

Cependant, c'est dans ce domaine, ainsi que dans celui de la culture, queles différences dans les modes de vie en fonction des groupes sociaux sont les plus flagrantes, même si la télévisionenvahit de plus en plus de foyers. Les rapports entre classes d'âge et entre sexes se modifient.

Les jeunes accèdent plus tôt à des responsabilitéssociales (l'âge de la majorité est abaissé de 21 à 18 ans en 1974).

Les femmes revendiquent l'égalité avec leshommes en ce qui concerne l'accès aux professions et les rémunérations, sans y parvenir totalement.

Après delongues luttes, elles obtiennent la légalisation de la contraception (1967) et de l'avortement (1975). L'augmentation des qualifications exigée par le progrès économique rend nécessaire l'allongement de la scolaritéobligatoire jusqu'à 16 ans, et l'ouverture de l'enseignement secondaire à un nombre croissant d'enfants.

Mais l'accèsà l'enseignement supérieur est encore réservé à une minorité. La France dans la crise (1973-1995) La difficile recherche de solutions à la crise Comme tous les pays industrialisés, la France a connu les signes avant-coureurs de la crise : inflation persistante etapparition du chômage.

Mais en 1973, elle est particulièrement touchée par la crise de l'énergie.

En effet, elle esttotalement dépendante de l'étranger pour ses approvisionnements en hydrocarbures, et l'augmentation du prix dupétrole pénalise son économie.

La réalisation d'un programme de centrales nucléaires permet, à la fin des années 70,de diminuer notablement la dépendance énergétique. Les politiques adoptées jusqu'en 1976 ne sont guère différentes de celles destinées à juguler l'inflation durant lapériode de croissance.

A partir de.

1976, le «plan Barre» prévoit de diminuer l'intervention de l'Etat et d'assainirl'économie en supprimant les aides aux entreprises en difficulté et en donnant des avantages aux autres.

Laconséquence sociale de cette politique est un nombre de chômeurs qui atteint 2 millions. L'arrivée au pouvoir de la gauche en 1981 a lieu sous le signe du «changement».

La politique de relance estclairement affirmée : l'augmentation des bas salaires doit relancer la consommation, donc la production, et l'abaissement de la semaine de travail à 39heures doit créer des emplois.

Enfin, la nationalisation de grands groupes industriels et de banques doit permettre derestructurer l'économie en la rendant plus compétitive. Or, cette politique est à l'inverse de celles pratiquées dans les autres pays industrialisés où l'on s'est installé dans larigueur.

La compétitivité des produits français diminue du fait de l'augmentation des charges des entreprises, et lesdéficits budgétaire et commercial obligent à trois dévaluations du franc entre 1981 et 1983.

En mars 1983, unenouvelle ligne est adoptée : seule une politique de rigueur permettra de lutter efficacement contre l'inflation.

Lessocialistes se rallient aux options libérales, avec comme objectifs premiers la modernisation de l'économie et la luttecontre l'inflation.

Or, si le taux d'inflation recule et si la compétitivité des produits français s'affirme, le chômageaugmente considérablement.

Le passage au pouvoir de la droite libérale durant les septennats de F.

Mitterrand (Cf.chapitre 10) puis son installation à la présidence avec l'élection de J.

Chirac et au gouvernement avec la nominationd'A.

Juppé au poste de Premier ministre, se traduisent par la privatisation de banques et de grandes entreprisesdestinée à réduire le rôle de l'Etat dans la vie économique.

L'adhésion de la France au traité de Maastricht (1992)réduit la marge de manœuvre des gouvernements en leur imposant des critères stricts dans les domaines monétaireet budgétaire pour achever la construction de l'Europe économique et monétaire.

Les politiques menées sont donclargement tributaires de la volonté de satisfaire à ces critères.

La lutte contre le chômage, par des aides auxentreprises ou par l'abaissement de la durée du travail, ne donne pas de résultats significatifs. Les conséquences sociales de la crise. »

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