Les systèmes politiques dans le Tiers Monde ?

« A - UN HÉRITAGE COLONIAL 1.

Influence française et américaine qui s'exprime, de préférence, par la forme républicaine.2.

Influence anglaise marquée souvent par une forme parlementaire.3.

Un modèle occidental qui attire même quand il n'est pas suivi mais qui incite à la mise en place d'institutions et àl'existence de textes « d'inspiration » démocratique. B - UNE TYPOLOGIE DES DÉMOCRATIES 1.

Les démocraties libérales et parlementaires de tradition ancienne :— Très rares ; quelques unes créées après l'indépendance de l'empire britannique n'ont pas survécu (Soudan-Pakistan-Nigéria).— La « plus grande démocratie du monde » : l'Inde.Depuis l'indépendance en 1947, le premier ministre issu de la majorité parlementaire exerce l'essentiel du pouvoir.Le président de la République, héritier des pouvoirs du souverain britannique, est politiquement irresponsable.Le bicamérisme (doc.

3) ressemble au système américain car l'Inde est un État fédéral.

Les Assemblées disposent devrais pouvoirs législatifs.Un pouvoir judiciaire indépendant.Le Parti du Congrès dirige le plus souvent depuis 1947 (sans interruption de 47 à 77) grâce au mode de scrutinmajoritaire uninominal à un tour, dans des élections libres, et au prestige de ses chefs : Nerhu et sa fille IndiraGandhi.Des oppositions actives. 2.

Les démocraties de type présidentiel— Surtout en Amérique latine sous l'influence américaine : Chili (avant 1973), Costa Rica (depuis 1948),Vénézuela...

Des difficultés lorsqu'il y a conflit entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.— Elles se dégradent lorsqu'un parti soutient le pouvoir : ex.

le Mexique avec le PRI (parti révolutionnaireinstitutionnel) au pouvoir depuis 1929 mais l'opposition est reconnue ainsi que la liberté d'expression (1988manifestation contre l'élection présidentielle jugée frauduleuse). 3.

Les « démocraties » de type présidentialiste— Un chef de l'État tout puissant : cumul des pouvoirs (art.

12 et 13 de la Constitution de la Côte d'Ivoire — doc.2) —pouvoirs spéciaux en cas de nécessité (art.

45 —doc.

2) —main mise sur l'armée.--s- Une personnalisation du pouvoir : Bongo au Gabon —Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire —Mobutu au Zaïre...— Un parti unique qui court-circuite le suffrage universel (doc.

2).

En conséquence, des oppositions qui ne peuvents'exprimer que de manière violente et qui sont interprétées, en général, comme le résultat d'un « complot »étranger.

La démocratie a toujours été, depuis l'indépendance, rare et menacée dans le Tiers Monde, les dictaturessemblaient l'emporter...

les années 80 sont venues changer cette « évidence » et offrir un peu d'espoir auxpopulations opprimées. III - LES PROGRÈS DE LA DÉMOCRATIE A - LES CAUSES 1.

Diverses et convergentes Politiques :— La montée des oppositions sociales face aux échecs des modèles de développement économique est aussi bien lefait du peuple que de la bourgeoisie (Brésil-Chili) ce qui réduit la base sociale des dictatures.— Le développement économique et l'élévation du niveau de vie d'une population plus instruite suscitent desrevendications libérales et démocratiques (Corée du Sud).— L'échec militaire (Burkina Faso-Argentine).— À l'extérieur, la réprobation de plus en plus nette des Occidentaux vis-à-vis des régimes « embarrassants »(Philippines-Chili) voire leur intervention (Panama). 2.

Religieuses :— La prise de position de l'Église catholique à l'intérieur de certains États en faveur des pauvres (Haïti), la diffusionde la « théologie de la libération » (Amérique centrale).L'action du pape Jean-Paul II voyageur infatigable, en faveur des Droits de l'Homme. 3.

Internationales :— La Détente Est-Ouest amène le règlement d'un grand nombre de conflits régionaux qui, souvent, servaient à «justifier » la dictature.— Le déclin du communisme s'accompagne d'un retrait progressif de l'URSS du Tiers Monde et d'un affaiblissementde la menace révolutionnaire qui « légitimait » la dictature d'extrême droite.— Les Droits de l'Homme sont devenus un des thèmes principaux de l'action internationale (rapports d'Amnestyinternational, campagne en faveur de Mandela...) ce qui soutient la lutte, en ce domaine, à l'intérieur même desrégimes autoritaires (en Argentine, les «folles de Mai »). B - LA DÉMOCRATISATION DES ANNÉES 80. »