que soit l'époque considérée, l'espace disponible sur les statues sculptées en en ronde bosse a rarement été recouvert de signes, le corps devant se suffire à lui-même. L'expression figée, minéralisée, de l'être se passe de l'écriture pour dialoguer avec la divinité. Cette règle resta en vigueur jusqu'à l'époque ptolémaïque (332-30 avant J.-C.), mais pas d'une manière rigide. Sans jamais devenir omniprésents, comme c'est le cas pour l'architecture (sur les murs des temples ou des tombes, par exemple), les hiéroglyphes firent leur apparition sur les statues : sur leur socle, sur les montants les soutenant, sur les sièges et les trônes, sur les vêtements également, mais jamais sur le corps proprement dit.
POUR QU'IL SE SOUVIENNE...
Les textes inscrits sur les statues n'étaient pas toujours des formules funéraires stéréotypées. Voici ce que la femme d'un prêtre du temple de Karnak fit graver sur la statue de son époux défunt, avant de mourir elle-même (Nouvel Empire, 1550-1069
avant : « Nous désirons reposer ensemble, Dieu ne peut nous séparer. Aussi vrai que tu vis, je ne t'abandonnerai pas, avant que de moi tu ne sois lassé. Nous ne voulons qu'être assis, chaque jour, en paix,
sans qu'aucun mal ne survienne. Ensemble, nous sommes allés au pays de l'Éternité,