Les Russes de « l'étranger proche »
Publié le 05/12/2018
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Contrairement aux craintes initiales qui prédisaient le déferlement de 10 à 20 millions de migrants en Russie, les mouvements migratoires, même s’ils se sont accélérés (passant de quelque 300 000 arrivées à près d’un million en 1994), n’ont pas atteint les proportions que d’aucuns redoutaient. En cinq ans (1990-1994), la Russie a enregistré un bilan migratoire positif de 2,2 millions de personnes en provenance des autres États de l’ex-URSS (compte tenu de nombreux départs vers ces États). Certains Russes ont obtenu le statut de réfugié, quand ils fuyaient les points chauds « homologués », recevant des aides à l’installation, au demeurant modestes. Les autres doivent se contenter du statut de simple migrant. La plupart des observateurs tablent sur une stabilisation de ces flux, en tenant compte des mesures préventives prises par le gouvernement russe, qui estime de son devoir de protéger ses compatriotes. L’appel aux organisations internationales, dans le but d’obliger les Pays baltes à modifier leurs législations discriminatoires, a permis quelques assouplissements. Ailleurs, Moscou a exercé des pressions économiques, afin que soient pris en considération les besoins des Russes. Dans certains cas, c’est l’armée qui est intervenue (Moldavie, Tadjikistan).
Parmi les fractures engendrées par l'éclatement de l’URSS en 1991,
l’une concerne directement les Russes :
en raison de la dislocation de cet Empire-continent en quinze Etats indépendants, ce sont près de 25 millions d’entre eux qui se sont retrouvés, du jour au lendemain, dans ce que la presse appelle « l’étranger proche », ravalés brusquement au rang de minorité ethnique.
Cependant, la vague d’immigration en Russie n’est pas aussi massive que prévu : dans quelques régions où ils sont particulièrement nombreux, ils veulent rester et réclament une autonomie territoriale,
créant de nouveaux foyers de tension.
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