les routes
Publié le 10/01/2021
Extrait du document
«
vicissitudes, une administration complète et quasi autonome : celle des Ponts et
chaussées.
En soixante ans, mais principalement entre 1750 et 1790, près de 30 000 km de routes
sont construites en grande partie sous le régime de la corvée pour pallier les insuffisances
budgétaires.
Les citadins, les nobles , les religieux et les fonctionnaires sont exclus de la
corvée tandis que les paysans riverains des grandes routes n’apprécient pas la décision,
d’autant qu’ils tirent peu d’avantages de ces routes.
Ces routes royales formant autant de
rayons partant du soleil que veut être Paris viennent éclairer les grandes villes de province
et les frontières.
Mais faute de routes secondaires, elles ne parviennent pas à porter les
Lumières dans la France rurale et profonde.
Jusqu'aux années 1750, la France souffre
cruellement d'un réseau routier qui n'est pas à la
hauteur de sa puissance politique et économique.
Il faut plus de trois semaines, par exemple, pour aller
de Lille à la frontière des Pyrénées en diligence.
Le réseau routier existant est accusé d'être impropre à la circulation des marchandises, les
provinces et les pôles régionaux sont mal raccordés et mal desservis.
Le large maillage
des chemins ruraux est à la charge des riverains et souvent impraticable en hiver .
Dès le
début du XVIIIe siècle, des voix s'élèvent pour réclamer une « révolution routière ».
Des routes au service de l’administration et du commerce
Les grandes routes ou routes royales (grands axes entre Paris et métropoles régionales)
sont du ressort de l'État qui va leur consacrer un budget de plus en plus important (jusqu'à
4 % en 1789) et créer le corps des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées dès 1716.
Ces
cadres techniques, dont l'École est fondée en 1747, vont définir les règles
de construction des routes et ponts du royaume.
En 1738, l'instauration de la corvée par le contrôleur général des Finances Orry (ministre
de Louis XV), contraint tous les paysans habitant près des grands chemins à participer
deux fois par an à l'entretien des routes du royaume.
Les années 1750-1780 sont
marquées par les travaux les plus intensifs : le réseau des routes royales estimé à 14.000
km en 1775, a quasiment doublé en 1790 (27.000 km).
À cette date, on estime à près de
50.000 km le réseau des chemins pavés et entretenus.
La poste et les messageries
La densification du réseau routier va de pair avec celle d'un réseau de poste plus efficace.
En 1775, le contrôleur général des Finances Turgot (ministre de Louis XVI) crée la Régie
des diligences et messageries : la poste dispose alors de relais tous les 15 à 20 km, le long
d'un réseau routier de qualité nettement plus homogène.
Avant la Révolution, la poste
compte environ 3.000 relais et 12.000 employés qui sillonnent les routes du royaume.
Les messageries sont un service de fourgons, coches et diligences transportant voyageurs
et marchandises.
Parmi les guides routiers proposés aux voyageurs, L'Indicateur
fidèle mentionne un trajet Paris-Toulouse d'une durée de quinze jours en 1765 pour sept
jours en 1780.
Paris-Bordeaux s'effectue en quatorze jours en 1765 contre cinq jours en
1780..
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