Les riches dans l'empire romain au Ier siècle de notre ère
Publié le 25/10/2017
Extrait du document
«
L’appartenance à l’ordre équestre dépendait de trois conditions : il fallait posséder des
biens valant au moins 400000 sesterces (ce qui représentait un ou deux grands domaines),
répondre à des critères d’honorabilité (ne pas avoir mauvaise réputation, ne pas exercer de
métier infâmant, …) et remplir ou avoir rempli une fonction équestre.
Ces trois conditions
permettaient d’être inscrit par le censeur dans un album, l’album des chevaliers.
Les chevaliers, eux aussi, possédaient des biens fonciers pour l’essentiel ; mais ils
avaient investi les activités mobilières, commerce, banque, assurances.
Les historiens ont cru pendant longtemps en une « mentalité collective équestre » et ils
ont pensé que les chevaliers s’opposaient aux sénateurs.
En réalité, les travaux les plus récents
montrent qu’ils avaient adopté les idées dominantes de leur époque, celles de l’aristocratie
sénatoriale (exemple de l’historien Suétone, chevalier et porte-parole des sénateurs).
Ce qui définit le plus sûrement cette couche sociale, c’est la carrière suivie par ses
membres.
Elle comprenait quatre types de charges.
1.
Les trois milices équestres (3 fois 3 ans) : préfet de cohorte auxiliaire ; tribun de
légion ; préfet d’aile.
Cet ordre n’est devenu strict qu’à partir de l’époque flavienne.
2.
Les procuratèles.
Les procurateurs remplissaient les fonctions de chefs de service
administratif à Rome ; hors de la Ville, ils gouvernaient des petites provinces ou géraient les
finances impériales.
Ils étaient répartis en trois niveaux en fonction de leur salaire.
On distingue les
sexagénaires (60000 sesterces/an), les centenaires (100000/an) et les ducénaires (200000/an).
3.
Les grandes préfectures.
On reconnaît, dans l’ordre hiérarchique : les préfets des
flottes italiennes (« amiraux »), le préfet des vigiles (commandant des pompiers de Rome), le
préfet de l’annone (responsable du ravitaillement de Rome), le préfet d’Égypte (gouverneur)
et le préfet du prétoire (responsable des affaires militaires et remplaçant de l’empereur en cas
d’incapacité temporaire).
4.
Les sacerdoces équestres de la Ville de Rome : haruspices, luperques, etc.
En outre, les chevaliers formaient un milieu ouvert vers le haut (par accès à l’ordre
sénatorial) et vers le bas (par recrutement dans le groupe des notables municipaux).
III.
Les notables municipaux
Ce milieu social, qui a animé la vie municipale, constitue un des principaux centres
d’intérêt de la recherche à l’heure actuelle.
Il n’est guère connu que par l’épigraphie.
Les notables municipaux, comme les sénateurs et les chevaliers, constituaient un
ordre.
Pour en faire partie, il fallait être propriétaire foncier (dans les limites de la cité le plus
souvent) ; plusieurs étaient en outre propriétaires d’ateliers ou faisaient du commerce.
Il fallait
également des conditions d’honorabilité et de cens (moins de 400000 sesterces, montant
variable suivant les cités) ; il fallait faire partie du sénat local.
Il existe une mentalité propre à ce milieu : ses membres étaient attachés à leur cité, à
leur province et aussi à l’empire et à son chef.
Ils recherchaient surtout la paix, et l’empire
leur avait apporté ce bienfait.
La vie municipale était organisée en fonction des assemblées et des magistratures.
- Une assemblée large : le populus rassemblait tous les hommes libres et adultes, mais
il n’avait que peu de pouvoirs (acclamations).
- Une assemblée étroite : l’ordre des décurions exerçait réellement le pouvoir ; il
regroupait tous les propriétaires de la cité, grands et petits, et les magistrats étaient désignés
par lui et pris en son sein.
- Des magistrats
• Le questeur (un en principe) gérait les finances municipales.
• Les édiles veillaient sur les bâtiments publics et assuraient la police.
2.
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