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LES RELATIONS INTERNATIONALES ENTRE LES DEUX GUERRES

Publié le 02/08/2014

Extrait du document

 

POINTS ESSENTIELS

L'intervalle entre les deux guerres mondiales n'a été qu'une trêve. Les vaincus (U.R.S.S. comprise), ni même certains vainqueurs insa­tisfaits (Italie) n'ont jamais accepté sans réserves les décisions des traités. Elles n'ont été respectées que pendant la période où la France, gendarme de l'Europe, a détenu une suprématie militaire garantie par le désarmement arbitraire des vaincus. Avec un réé­quilibrage des forces amorcé par le réarmement allemand, le révi­sionnisme devait aboutir à une nouvelle épreuve de force.

 

L'action de la S.D.N. en faveur de la défense de la paix était condam­née par avance à partir du moment où la paix défendue était celle des vainqueurs triomphants de 1918. Elle a pourtant paru sur le point d'aboutir à une réconciliation générale entre 1924 et 1932, mais les effets politiques de la crise économique ont remis en cause les fra­giles résultats ébauchés. De part et d'autre de ces années riches d'illusions optimistes, deux périodes se dégagent : celle de l'exé­cution et de la consolidation des traités de la victoire dominée par les initiatives françaises, celle de l'acheminement à la deuxième guerre mondiale, dominée par les initiatives allemandes.

2. LA DÉTENTE INTERNATIONALE ET SES LIMITES DE 1924 A 1932

Introduction : Période de détente dominée par deux hommes : Briand, Stresemann, ministres des Affaires étrangères, le premier en France de 1925 à 1931, le second en Allemagne de 1923 à 1929, qui ont entrepris de réconcilier la France et l'Allemagne, rendant ainsi possible le fonctionnement de la S.D.N.

Rentrée en scène des U.S.A. dans un rôle de médiateur et de banquier mondial.

I.  Le règlement du problème des réparations.

A la demande de Stresemann, et grâce à la compréhension de Herriot, le plan Dawes (banquier américain, président d'un comité d'experts) fixe à 2,5 milliards de marks-or les versements annuels. Plus de "gages territoriaux", mais des "gages financiers" (août 1924). Nouvel aménagement en 1929 : plan Young.

Aidée par les crédits américains, l'Allemagne a payé 21,205 milliards de marks-or de 1919 à 1931.

II. La détente internationale.

Le rapprochement franco-allemand devient possible.

    Par l'accord de Locarno (16 oct. 1925), Allemagne, France, Grande-Bretagne, Belgique, Italie, Tchécoslovaquie, Pologne "garantissent les frontières occidentales de l'Allemagne" : substitution d'un enga­gement spontané à l'une des clauses de la paix "dictée" de Versailles.

    En contrepartie de sa renonciation volontaire à l'Alsace-Lorraine, l'Allemagne obtient l'évacuation anticipée de la Rhénanie (1930), son admission à la S.D.N. avec siège permanent du Conseil (sept. 1926). Briand et Stresemann reçoivent le prix Nobel de la paix.

Sincérité ou ruse? Briand a dit "Je fais la politique de la natalité française" = je renonce à exploiter à fond la victoire parce que la faiblesse démographique française n'autorise pas une politique de puissance. Stresemann, selon une lettre fameuse adressée au kronprinz pour réfuter les attaques de l'extrême-droite, ne renon­cerait qu'à ce qu'il ne peut présentement reprendre, et, mettant la Rhénanie à l'abri des convoitises françaises, "finasserait" avec la France, temporairement mieux armée, comme Metternich avec Napoléon de 1809 à 1813.

 

N'importe, leur pacifisme, même simulé, a renforcé la S.D.N. qui peut enfin remplir sa mission d'arbitre et de constructrice de la paix.

COMMENTAIRES DE DOCUMENTS

1. LA REMILITARISATION DE LA RHÉNANIE (7 mars 1936)

Le destin suivait son cours. Hitler, sachant maintenant à quoi s'en tenir sur notre compte, ouvrait la série des coups de force. Déjà, en 1935, à l'occasion du plébiscite sur la Sarre, il avait créé une atmosphère si menaçante que le gouvernement français abandonnait  la partie avant qu'elle ne fût jouée et qu'ensuite les Sarrois, attirés et intimidés par le déchaînement germanique, votaient en masse pour le Ille Reich. Mussolini, de son côté, bravant les sanctions de Genève grâce à l'appui du ministère Laval et à la tolérance du cabinet Baldwin, passait à la conquête de l'Éthiopie. Soudain, le 7 mars 1936, l'armée allemande franchissait le Rhin.

Le traité de Versailles interdisait aux troupes du Reich l'accès des territoires de la rive gauche, que l'accord de Locarno avait, en outre, neutralisés. En droit strict, nous pouvions les réoccuper, dès lors que l'Allemagne reniait sa signature. Si le corps spécialisé avait existé,

ne fût-ce qu'en partie, aves ses engins rapides et son personnel prêt à marcher sur l'heure, la force naturelle des choses l'aurait, du coup, porté vers le Rhin. Comme nos alliés, Polonais, Tchèques, Belges, étaient prêts à nous soutenir et les Anglais engagés d'avance, Hitler

eût certainement reculé. Il était, en effet, au début de son effort

d'armement et encore hors d'état d'affronter un conflit généralisé. Mais, pour lui, un tel échec, infligé par la France, à cette époque, sur ce terrain, risquait d'avoir, dans son propre pays, des consé­quences désastreuses. En jouant un pareil jeu, il pouvait, d'un seul coup, tout perdre.

II gagna tout. Notre organisation, la nature de nos moyens, l'esprit même de notre défense nationale, sollicitèrent vers l'inaction un pouvoir qui n'y était que trop porté et nous empêchèrent de marcher• Puisque nous n'étions prêts qu'à tenir notre frontière en nous inter­disant à nous-mêmes de la franchir en aucun cas, il n'y avait pas à

attendre une riposte de la France. Le Führer en était sûr. Le monde entier le constata. Le Reich, au lieu de se voir contraint de retirer ses troupes aventurées, les établit, sans coup férir, dans tout le territoire rhénan, au contact immédiat de la France et de la Belgique. Dès lors M. Flandin, ministre des Affaires étrangères, pouvait bien, l'âme

ulcérée, se rendre à Londres pour s'informer des intentions de l'Angleterre; M. Sarraut, Président du Conseil, pouvait bien déclarer que le gouvernement de Paris "n'admettrait pas que Strasbourg fût à portée de canon allemand"; la diplomatie française pouvait bien obtenir de la Société des Nations un blâme de principe pour Hitler,

ce n'était là que gestes et mots en face du fait accompli.

CHARLES DE GAULLE, Mémoires de Guerre

Paris, 1954 (Pion), Tome I, p. 17-18.

Commentaire

Dans ce texte, placé au début de ses Mémoires, le général de Gaulle rappelle les événements qui ont servi de prélude à la catastrophe de juin 1940, où son destin et celui des Français ont pris un cours nouveau. En 1936, Hitler est au pouvoir depuis plus de trois ans, mais, si inquiétant que soit le personnage, il n'a pas encore pris d'initiative menaçant directement la paix. C'est précisément ce qu'il va faire, en lançant un coup d'audace extrêmement risqué, mais dont la réussite bouleverse le rapport des forces en Europe. Tous les historiens s'accordent à voir, dans l'affaire de la Rhénanie, et si galvaudée que soit cette expression, un "tournant" de l'entre-deux-guerres. La forte personnalité du narrateur ajoute à l'intérêt du récit, puisque, au moment des événements, de Gaulle a déjà atteint la notoriété par ses ouvrages, où la théorie stratégique s'appuie sur une vaste perspective historique et politique.

 

« Réponses 1.

Oui, littéralement.

La commission interalliée de contrôle cons­ tate en 1925 que /'Allemagne a exécuté à la lettre les clauses militaires du traité.

Mais le général von Seeckt, directeur des forces terrestres, s'applique à faire de la Reichswehr, armée de 100 000 hommes recrutés par engagements de quatorze ans, une "Gran de Armée en miniature" : perfectionnement des cadres, entrainement d'aviateurs et d'officiers de blindés en Russie, construction de prototypes d'avions, de chars, de canons, en Suède, Turquie, Espagne, etc., souvent par des filiales de firmes allemandes (Junkers, Krupp).

D'autre part, le gouvernement tolérera les S.S., /es S.A., /es Stahlhelm, parce qu'ils peuvent éventuellement fournir des auxiliaires à l'armée.

2.

Non.

P.

Laval a cru possible de s'appuyer sur Mussolini, que ses ambitions dans le bassin danubien opposaient à Hitler , pour former avec lui et /es Anglais un front (Stresa, 16 avril 1935) qui contiendrait /'Allemagne plus efficacement que le cordon des ttats slaves.

Il fallait bien, en contrepartie, ne pas faire obstacle à l'expansion coloniale de l'Italie.

3.

Non.

La première tentative a eu lieu avant la guerre d'tthiopie, et Mussolini s'est opposé à une réunion de /'Autriche à l'Alle­ magne, qui aurait ruiné toute sa politique d'influence dans le bassin danubien.

La seconde opération a lieu après /es sanc­ tions : Mussolini est solidaire de l'Allemagne qui a aidé écono­ miquement l'Italie, et accepte /'Anschluss.

Il y gagne la recon­ naissance du Führer; elle se manifestera le 12 septembre 1943 par l'envoi de parachutistes allemands au Gran Sasso, pour délivrer Mussolini qui y était incarcéré.

4.

Non.

La solution de Munich divisa profondément /'opinion fran­ çaise : les communistes, certains nationalistes d'extrême­ droite (de Kérilis), et /es observateurs attentifs dénoncèrent /'imprudent abandon des alliés slaves, la reculade qui encou­ ragerait toutes /es agressions; d'autres nationalistes, séduits par le fascisme, /es partis du centre en général, /es socialistes approuvèrent, certains sans trop d'illusion, avec l'espoir que, la question des Sudètes réglée, l'Allemagne serait enfin satis­ faite.

La grande masse, qui avait senti l'imminence de la guerre, éprouva un immense soulagement.

En fait, on devait se retrou­ ver plus faible en face des nouvelles exigences d'une Allemagne plus forte.

5.

Lors de l'attaque de Madrid, les unités rebelles du général Franco formaient quatre colonnes qui convergeaient vers la ville; les franquistes de l'intérieur, qui tentaient de désorga­ niser la défense républicaine, furent qualifiés de cinquième colonne.

Le mot devait être employé ensuite pour désigner /es individus favorables à /'hitlérisme dans /es pays en guerre contre l'Allemagne.

190. »

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