Les réformes monétaires de Louis IX Gros tournois d'argent et écu d'or
Publié le 04/09/2013
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Eudes de Châteauroux, légat du pape qui a été chargé de prê-cher la croisade en France, s'émeut de cet insupportable scandale : des chrétiens copiant servilement des pièces musul-manes portant des inscriptions à la gloire du prophète Maho-met! A partir de 1251, les dinars et dirhams émis par l'atelier de Saint-Jean d'Acre sont datés de l'année de l'Incarnation et glori¬fient la Trinité : en langue arabe, mais l'honneur chrétien est sauf ! Mais la monnaie et le commerce des États latins de Palestine comme du royaume de France sont toujours à la traîne de ces modèles d'or et d'argent orientaux.
A son retour de la septième croisade, Louis IX prépare une réforme des finances et de la monnaie en son royaume. Les ordonnances de 1263 et 1265, instituant le monopole de circu-lation des deniers royaux et interdisant leur contrefaçon, en constituent la première étape. La deuxième étape va permet-tre au roi d'adapter son système monétaire à celui du monde méditerranéen, qu'il a vu fonc¬tionner en Terre sainte.
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Eudes de Châteauroux, légat du
pape qui a été chargé de prê
cher la croisade en France,
s'émeut de cet insupportable
scandale: des chrétiens copiant
servilement des pièces musul
manes portant des inscriptions
à la gloire
du prophète Maho
met! A partir de 1251, les dinars
et dirhams émis par l'atelier de
Saint-Jean d'Acre sont datés de
l'année de l'Incarnation et glori
fient la Trinité : en langue arabe ,
mais l' honneur chrétien est
sauf! Mais la monnaie et le
commerce des États latins de
Palestine comme du royaume
de France sont toujours à la
traîne de ces modèles d'o r et
d'argent orientaux.
A son retour
de la septième
croisade, Louis IX prépare une
réforme
des finances et de la
monnaie en son royaume.
Les
ordonnances
de 1263 et 1265,
instituant le monopole de circu
lation des deniers royaux et
interdisant leur contrefaçon, en
constituent la première étape .
La deuxième étape va permet
tre au roi d'adapter son système
monétaire à celui
du monde
méditerranéen , qu 'il a vu fonc
tionner en Terre sainte .
Une ordonnance datée de
juillet 1266 annonce la création
d'un « gros tournois d'argent ».
Une autre ordonnance , qui a
été perdue, mais ayant été
édictée entre 1 266 et 1270 , crée
une monnaie
d'or, « l'écu ».
Il va
de soi, et les ordonnances le
stipulent , que le roi s'assure
l'exclusivité
de l 'é mission de
ces deux nouvelles monnaies,
comme d'ailleurs de toutes
celles autres que les deniers.
Louis IX continue de tout
mettre en œuvre pour conforter
ses privilèges régaliens.
Un écu d'or
symbolique
En créant le gros tournois d'ar
gent,
qui vaut douze deniers,
et l 'éc u d'or, valant douze sous
et demi, le Capétien espère
mettre un terme à la mauvaise
habitude, trop bien installée,
de contrefaire les monnaies
musulmanes .
Mais il lui faudra
être patient avant que tous les
détenteurs d'ateliers de frappe
respectent scrupuleusement
ses nouvelles ordonnances .
Le
gros tournois d'argent, gravé
du
nom royal Ludovicu s rex, « le
roi Louis », parvient néa nmoins
à
devenir un modèle de
« bonne monnaie de Monsei
gneur Saint Louis », non seule
ment en France, mais sur le
marché international.
Oui
plus
est, sa carrière se poursuivra au
x1v • siècle et il conservera son
caractère fiable et stab le
quand les manipulations moné
taires reprendront.
Philippe IV
le Bel, en dépit de sa mauvai
se réputation, continuera
même de respecter les règles
de fabrications édictées par
son grand-père.
Avec la créa
tion d 'un écu d'or, le roi entre
EDITIONS ATLAS
ALPHONSE DE POITIERS
« FAUX·MONNAYEUR »
Pour imposer sa réforme monétaire, Louis IX a fort à faire, y compris au sein de sa propre famille.
L.:un de ses frères, le comte Alphonse de Poitiers, n'est pas le dernier
à se livrer à la contrefaçon, cette « hérésie » monétaire.
Comme tous les princes méridionaux, il frappe des « miliarès » d'argent à légende musulmane.
Contrefaire des monnaies musulmanes,
voilà
qui n'est guère de bon ton dans une famille royale
très chrétienne .
Surtout quand la chose se poursuit après la publication d'une ordonnance accordant au roi le monopole de la frappe de pièces autres que les deniers! En 1268,
Louis IX doit rappeler son cadet à l'ordre.
Ce n'est pas la première fois.
Déjà en 1263,
il lui a envoyé un message
l '
enjoignant de cesser la frappe de deniers de même poids et de même type que le tournois royal.
Et par deux fois, le fautif est contraint d'obtempérer.
dans le domaine du symbole .
Alors
que , depuis cinq siècles,
l a frappe de l'or est inconnue
dans ce
que nous appelons la
France, il se réfère aux antiques
traditions qui présentent la
monnaie d'
or comme le symbo
le même de la puissance du
souverain et de sa suprématie
incontestée.
Malheureusement.
cette première monnaie d'or
capétienne , en dépit de ses
allures
d'ouvrage d'orfèvrerie
avec au droit.
son écu aux fleurs
de lys, et au revers sa croix fleu
ron née cantonnée de quatre
fleurs de lys, n'a pas le succès
escompté.
Elle est
vraisembla
blement mise en circulation
en quantité limitée et doit
affronter la concurrence de
monnaies d'or déjà bien éta
blies,
tel le florin, émis depuis
1252 par Florence ..
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