Les rapports entre les États-Unis et l'Europe, de 1914 à 1929 (histoire)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Chronologie indicative
7 mai 1915 : Torpillage du « Lusitania «
décembre 1916 : Tentative de paix de Wilson
janvier 1917 : « Guerre sous-marine à outrance «
3 février 1917 : Les États-Unis rompent leurs relations
diplomatiques avec l'Allemagne
mars 1917 : Publication du télégramme Zimmermann ; torpillage de navires américains
6 avril 1917 : Entrée en guerre des États-Unis
9 janvier 1918 : Quatorze points de Wilson
janvier-juin 1919 : Conférence de la Paix à Paris
mars 1920 : Non-ratification du traité de Versailles
par le Sénat américain
1921 : Conférence de Washington sur le désarmement naval
1921-1924 : Lois des Quotas sur l'immigration
1922 : Relèvement des tarifs douaniers américains
1923 : Accord anglo-américain sur les dettes de guerre
1924 : Plan Dawes
1926 : Accord franco-américain sur les dettes
de guerre
1928 : Pacte Briand-Kellogg
1929 : Plan Young
«
avant l'entrée en guerre du pays, Wilson axe-t-il sa propagande sur des thèmes neutralistes.
• Le besoin de maintenir la cohésion nationale.
La neutralité semblait d'autant plus nécessaire que les sympathies del'opinion à l'égard des belligérants européens étaient très partagées.
La plupart des immigrants récents ont encoretrop d'attaches sentimentales et familiales en Europe.
Le problème est encore compliqué par le fait que les nombreuxPolonais, Baltes ou Juifs des États-Unis souhaitent, par haine de la Russie tzariste, la victoire des puissancescentrales dont ils attendent une amélioration du sort de leurs compatriotes ou coreligionnaires.
• Des tentatives de médiation.
Wilson espère aussi que la neutralité américaine peut favoriser ses tentatives demédiation.
Son confident, le colonel House, entreprend plusieurs missions dans ce sens.
Lui-même, au début de1917, propose, mais en vain, « une paix sans vainqueurs ».
2.
Une neutralité avantageuse
• La guerre enrichit l'Amérique.
Les États-Unis entendent faire respecter les droits des neutres et la liberté desmers.
Ils y réussissent largement, notamment quand, après le torpillage du navire britannique « Lusitania » qui coûtela vie à 128 ressortissants américains, la protestation de Wilson contraint les Allemands à interrompre leur guerresous-marine.
La poursuite du conflit avantage les farmers : leur production est stimulée et les cours de leursproduits doublent.
Les industriels développent leurs marchés.
Au total le commerce vers l'Europe fait plus quedoubler entre 1914 et 1916 : il passe de 1,5 à 4 milliards de dollars.
L'Amérique, qui était débitrice de l'Europe en1914, devient désormais sa créancière.
En outre l'économie américaine bénéficie de la place laissée vacante par lesbelligérants sur la plupart des marchés mondiaux.
• Une neutralité déséquilibrée.
Une solidarité privilégiée d'intérêt s'établit pourtant avec les pays de l'Entente.
Laflotte britannique impose le blocus de l'Allemagne dont le commerce avec les États-Unis passe de 350 millions dedollars, en 1914, à 2 millions de dollars en 1916.
Par contre, la Grande-Bretagne et la France deviennent les clientsprivilégiés.
Et surtout elles ont obtenu d'importants crédits, près de deux milliards de dollars : le « Big Business »américain a, dès lors, tout intérêt à la victoire alliée.
II.
Un engagement prudent
1.
Des « associés » dans la guerre
• L'entrée en guerre (6 avril 1917).
La reprise de la guerre sous-marine par les Allemands (à qui ne profite guère laneutralité américaine en raison du blocus britannique), la révolution russe de février qui transforme apparemment cepays en démocratie, et la publication du « télégramme Zimmermann » provoquent l'entrée en guerre des États-Unisaux côtés de l'Entente.
Cependant, les Américains proclament que leur intervention n'a pour but que de mettre unterme à un conflit qui n'en finit pas, de promouvoir une « paix juste ».
Ils se déclarent « associés » mais non « alliés».
Ils s'affublent donc de principes humanitaires, désintéressés, idéalistes.
• L'effort de guerre.
Les États-Unis fournissent massivement du matériel de guerre.
Leur aide financière permet desauver des économies exsangues.
Les « Sammies », commandés par le général Pershing, arrivent progressivementen Europe (pour atteindre deux millions d'hommes en 1918) et s'illustrent au combat, en particulier dans l'Argonne.Leur contribution, surtout après la défection russe, a fait sans doute basculer le sort des armes au profit des Alliés.
2.
Les idéalistes de la Paix
Après la victoire, Wilson se fait l'apôtre d'une paix juste, sans vainqueur ni vaincu.
• Les « Quatorze points.
» Dès janvier 1918, Wilson avait fait connaître, en quatorze points, les buts des États-Unis.
Ils ne demandent rien pour eux.
Mais ils entendent que les traités reconnaissent le droit des peuples à disposerd'eux-mêmes, la liberté de navigation et que soient instaurés les principes démocratiques dans les affairesinternationales par le truchement d'une « Société des Nations ».
• La déception de la paix.
Les exigences « réalistes » ou égoïstes des Européens mettent largement en échecl'idéalisme de Wilson qui comprend mal les subtilités de la politique européenne.
Les traités de paix ne sont que lesrésultats d'âpres marchandages.
III.
Un isolationnisme limité
1.
Des distances vis-à-vis de l'Europe
La déception provoquée par les traités de paix et leur application, la réticence des anciens alliés à payer leursdettes de guerre et la crainte de la propagation en Amérique des idées révolutionnaires qui bouleversent l'Europeincitent les États-Unis à un repli relatif sur eux-mêmes.
• L'Amérique veut se préserver de la contagion révolutionnaire.
Le slogan « Keep out of America Reds » connaît unelarge audience.
La vague puritaine qui déferle sur le pays vise à éviter au pays ce que les Américains appellent « lapagaille européenne ».
Le Ku Klux Klan, en plein renouveau, bénéficie de ce désir de défendre la « pureté américaine.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- LES ÉTATS-UNIS ET L'EUROPE DE 1914 A 1945. HISTOIRE.
- Les mouvements migratoires en Europe et aux États-Unis, 1850-1914 (Histoire)
- Les mouvements migratoires en Europe et aux États-Unis, 1850-1914 (histoire)
- LES ÉTATS-UNIS ET L'EUROPE DE 1914 A 1945 (Histoire)
- Herbert Hoover par Roger Heacock Écrivain, Genève Herbert Hoover, trente et unième Président des États-Unis, est souvent représenté comme victime de l'histoire, impuissant, de par son conservatisme politique, à sortir son pays du marasme économique dans lequel il avait sombré en 1929.