Les puissances étrangères en Chine
Publié le 21/08/2013
Extrait du document
LA CONQUtIE DE LA MANDCHOURIE
• En 1931, un groupe de généraux prend le pouvoir à Tokyo, avec le soutien du nouvel empereur,
Niro Hito.
Immédiatement, ils tirent parti de la fragilité de l'État chinois et débarquent le 18 septembre 1931 en Mandchourie. La conquête est aisée, la province conquise.
Le Japon y crée en 1932 un État fantoche, le Mandchoukouo. Le dernier empereur de Chine, Pu Yi, neveu de Guangxu, en est le régent nominal.
• L'État chinois ne peut réagir à l'invasion japonaise, car ses troupes, mal entraînées, mal équipées, se consacrent alors à la lutte contre les communistes, qui tentent de renverser le régime.
• Les années 1931-1937 sont mises à profit par les Japonais pour assurer leur mainmise sur la Mandchourie et pour grignoter la Chine du Nord. C'est que la Mandchourie est un vaste territoire, équivalent à la France en superficie, peuplé de 40 millions d'habitants. Son excellent réseau ferroviaire, ses industries
sidérurgiques sont exploitées par le Japon pour accroître sa puissance économique et comme tète de pont pour continuer la conquête.
«
Née en 1835 dans une famille de la noblesse mandchoue, Cixi fait son entrée ~ la cour en 1851 pour devenir concubine de l'empereur Xianfeng.
Ayant donné un fils ~ celui-ci , elle est élevée au m~me rang que l'Impératrice en titre .
A la mort de Xianfeng {1861) , les deux douairières -la première impératrice et Cixi -sont déclarées régentes .
L'héritier de la dynastie atteint sa majorité en IBn mais, deux ans plus tard, il meurt de la petite vérole.
Confinant la première impératrice dans l'effacement jusqu'~ sa mort, en 1881, Chd bouscule les traditions de la cour .
Elle propulse héritier l'un de ses neveux, fils d'un prince impérial, agé de quatre ans.
En 1889, elle se retire au Palais d'été : elle a marié l'empereur~ l'une de ses nièces , en qui elle a confiance .
Mais , bien vite, l'empereur Guangxu se lance dans la voie des réformes.
Cixi le fait alors séquestrer et assume une nouvelle fois la régence, ~ partir de 1898.
C'est alors qu'elle prend la tête de la révolte des Boxers.
La veille de la mort de Cixi, le 15 novembre 1908, l'empereur en titre, Guangxu , meurt, peuHtre assassiné sur l'ordre de Cixi, qui craint que, en lui survivant, il ne relance ses propres réformes.
Mais on a prêté ~ Cixi toutes sortes de vilenies : elle aurait fait assassiner nombre de ses proches , favorisé la corruption , mené une vie dissolue .
..
Elle sut en tout cas garder son pouvoir et retarder l'éclatement de la Chine en clans adverses.
1868 , ce qui permet un développement fulgurant du Japon.
Cixi dénonce l'emprise des puissances occidentales sur la Chine .
Le 10 juin 1900 , elle demande devant son Grand Conseille départ des étrangers le plus tôt possible.
Des membres de la cour excitent alors les Boxers de Pékin , qui se lancent dans le massacre systématique des étrangers et des chrétiens .
Dans le même temps, ils assiègent le quartier des Légations, où se trouvent les diplomates occidentaux , contraint de soutenir un siège.
Cixi assume la révolte en déclarant la guerre aux Occidentaux le 21 juin.
• Divisés par leurs appétits de conquête et leurs stratégies internationales, les Occidentaux retrouvent l'union sacrée.
Sous le commandement du général allemand Alfred von Waldersee , Allemands , Américains, Anglais, Autrichiens, Français, Italiens, Japonais et Russes mettent sur pied un corps expéditionnaire.
Le port de Tianjin est occupé le 14 juillet 1900 .
De 1~.
la route pour Pékin est ouverte , et la capitale est prise le mois suivant.
L'impératrice douairière est contrainte de s'enfuir~ Xian 'Fu, dans le lointain Ouest.
• Les négociations s 'ouvrent en septembre .
L'impératrice doit accepter des conditions très dures : les réparations financières sont extrêmement élevées; les princes impliqués dans les opérations ont «la permission de se suicider» ; les Boxers faits prisonniers sont tout bonnement décapités .
• L'empire russe veut profiter de la situation en occupant la Mandchourie .
La Chine , mise sous tutelle , ne peut réagir.
En revanche, le Japon s'irrite de l'expansionnisme de la Russie : en février 1904 , la guerre entre les deux puissances éclate, sans que les 1------------_, Occidentaux n 'interviennent -l'alliance porte le nom de Yi-ho k'iuan , c'est+ dire «le poing de la concorde et de la justice» .
C'est une mauvaise traduction britannique qui donne ~ ses membres le nom de «Boxers».
• Nationalistes, ceux-ci réclament autant le départ de la dynastie mandchoue que celui des Occidentaux .
Ils vont trouver un soutien inattendu : celui de l'impératrice douairière Cixi (ou Ts'eu-Hi).
• Depuis qu'elle exerce le pouvoir, l'Impératrice douairière est en butte aux Occidentaux .
Si elle reconnaît leurs apports en matière technique, elle refuse d'envisager leur civilisation comme moyen d'amélioration et de développement de la Chine -au contraire de l'empereur Meiji , au Japon, qui lance son pays dans l'aventure occidentale en
conclue en 1902 entre l'Angleterre et le Japon assure d'ailleurs ~ ce dernier une certaine tranquillité.
La défaite russe , consacrée par le traité de Portsmouth (5 septembre 1905) est sans appel , et le Japon s'implante durablement sur le contin ent.
LA CIIDIE ...
IUCMŒ
• Dix ans après la défaite des Boxers, la révolution renverse le régime mandchou .
Cette révolution n'est pas tant un mouvement populaire que le retrait du soutien des élites locales ~ la dynastie : la mise sous tutelle du pays , la pression fiscale, la mainmise du pouvoir central sont les éléments déterminants ; le déclencheur a été la volonté des autorités de contrôler les
chemins dt fer, construits grace ~ des capitaux de petits propriétaires.
• C'est ainsi que le énième coup de force des républicains, cette fois en Chine centrale , ~ Wuchang, réussit enfin.
La république est proclamée (1911 ), mais les vainqueurs sont profondément divisés entre radicaux -soucieux d'appliquer~ la Chine les institutions occidentales -et les
FOIMOSE
Chinoise depuis le XVI~ siècle , 111e de Formose (aujourd'hui Taïwan)
est envahie par les~ sous les ordres du colonel Duchesne en 1885.
Mais, par manque de troupes , ils ne peuvent s'y implanter durablement Aussi acceptent-ils , lors de la paix conclue le 9 juin 1885, de restituer Formose à la Chine.
La Chine la conservera peu de temps : lors de la guerre sine-japonaise de 1895, le Japon obtient la reconnaissance de sa souveraineté sur 111e.
Cette situation perdure jusqu'en 1945.
Ce demi-siècle de quasi colonisation se caractérise par une pression très forte sur les autochtones et une exploitation des richesses économiques de 111e.
L'IMPLANTATION DU JAPON • Écartés de fado du jeu chinois par la Première Guerre mondiale , les Occidentaux doivent laisser au Japon les mains libres.
Des conseillers militaires et techniques acquièrent au gouvernement chinois une influence déterminante .
C'est ainsi que la Chine déclare en 1917 la guerre ~ l'Allemagne , largement pour justifier l'attribution des concessions allemandes en Chine au profit du Japon.
Ce sera fait avec le traité de Versailles, qui attribue au Japon les possessions et biens allemands au Shandong.
• La Chine obtient en 1921-1922 , la restitution du Shandong et des autres territoires anciennement allemands passés sous mandat japona is.
Mais ce n'est qu'une parenthèse : tandis que Jiang Jieshi (Tchong K11i-cbtk) succède ~ Sun Vat-sen ~ la tête du Guomindang (parti nationaliste chinois) 1------------_, en 1925 et tente de restaurer l'État, le modérés , pour qui la révolution ne doit entraîner qu'un changement d'équipe , le pouvoir personnel et absolu étant maintenu .
L'APOdE DU POUVOIR OCCIDENTAl L'Occident soutient les réactionnaires, afin de favoriser les forces de conservation sociale plutôt qu'une aventure qui pourrait déstabiliser son influence en Chine.
Car les puissances étrangères ( y compris le Japon) ont beaucoup à perdre : c'est en ce début du XX' siècle qu'elles détiennent le plus grand pouvoir en Chine .
Les privilèges acquis durant les guerres de l'opium perdurent : exterritorialité , liberté de circulation des navires militaires, implantation des concessions : celles-ci sont maintenant au nombre de 29, et certaines se sont considérablement étendues , à l ' instar de celle de Shanghai.
• De plus, les Occidentaux exercent une véritable tutelle sur la Chine : ils gèrent et contrôlent les douanes et le service de gabelle (afin de garantir le remboursement d'emprunts accordés), ainsi que les services postaux .
Les investissements étrangers sont colossaux, surtout dans les secteurs des mines, de l'industrie légère , des chemins de fer, des équipements urbains.
En 1902, les investissements se montent ~ 800 millions de dollars or; en 1914, ils ont doublé .
L'Angleterre est de loin le premier investisseur {600 millions), suivie de la Russie et de l'Allemagne (autour de 260 millions), puis du Japon {220 millions) .
Les investissements correspondent aux zones d 'influence des puissances et, en matière économique , un véritable partage de la Chine s'opère .
Par exemple, les chemins de fer constituent de véritables enclaves , les voies étant élargies ~ des bandes de terrain de plusieurs kilomètres de large , dotées de leur police, de leurs services publics, comme la zone du «Sud-Mandchou rien » japonais , celle de« l'Est chinois » sous contrôle russe en Mandchourie du Nord , ou encore les chemin s de fer du Yunnan , français, qui prolongent le réseau ferré de l'Indochine française.
Japon militariste se prépare ~ une politique expansionniste agressive .
La Chine est, dans ce plan , une proie majeure .
L'EXPANSION JAPONAISE
lA CONQutrl DE LA MANDCHOURIE • En 1931, un groupe de généraux prend le pouvoir ~ Tokyo, avec le soutien du
empereur de Chine, Pu Yi, neveu de Guangxu , en est le régent nominal.
• L'État chinois ne peut réagir ~ l'invasion japonaise, car ses troupes, mal entraînées, mal équipées, se consacrent alors ~ la lutte contre les communistes, qui tentent de renverser le régime .
• Les années 1931-1937 sont mises~ profit par les Japonais pour assurer leur mainmise sur la Mandchourie et pour grignoter la Chine du Nord .
C'est que la Mandchourie est un vaste territoire, équivalent ~ la France en superficie, peuplé de 40 millions d 'habitants.
Son excellent réseau ferroviaire, ses industries sidérurgiques sont exploitées par le Japon pour accroître sa puissance économique et comme tête de pont pour continuer la conquête .
• Dès janvier 1932 , la marine japonaise envahit Shanghai, vaste métropole de la côte orientale, ainsi qu'une partie du littoral.
La Chine de Jiang Jieshi , consciente de son impuissance, ne peut que protester.
Le Japon entreprend alors de s'étendre en Chine du Nord.
LA GUERIE SIND-JAPONAISE • En 1937 , les Japonais ambitionnent de prendre le contrôle de la Chine tout entière .
Ils ont les mains libres : la Russie soviétique , malgré sa longue frontière avec la Chine et ses ambitions, n 'est pas~ même de les contrer .
Quant aux puissances occidentales , si elles sont parvenues à exclure le Japon de la SDN à cause de l'agression en Mandchourie , leur soutien au régime chinois de Jiang Jieshi ne va pas jusqu'à une assistance militaire ; au contraire , elles le poussent plutôt à temporiser et à négocier.
·Le 7 juillet 1937, les troupes chinoises , exaspérées par leur passivité obligée, provoquent une escarmouche avec l'armée japonaise.
C'est l'occasion rêvée pour le Japon d'entamer une conquête d'envergure : 800 000 soldats japonais , bien équipés , appuyés par des blindés et une aviation moderne , prennent Pékin dès juillet 1937.
En
novembre , Shllllfhlli tombe entre leurs mains .
En décembre , c'est la capitale de la Chine de Jiang Jieshi , Nankin, qui est prise .
À cette occasion, le Japon mène une véritable politique de terreur , massacrant entre 200 000 et 300 000 civils dans la capitale .
LA «CHINE UnLE» OCCUP~E • Quand le grand port du Sud, C.lfton (Guangzhou), est occupé par les ..
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troupes japonaises, toute la Chine côtière -soit les régions les plus riches -est contrôlée par le Japon.
Le gouvernement chinois doit se replier à
l ' intérieur des terres, à Chongqing, dans la province du Sichuan, cependant que les communistes dirigés par Mao Zedong (Mao Tsé-toung) installent leur capitale à Yan'an, à la frontière de la Chine du Nord .
• Les Japonais installent un régime fantoche à la tête des régions conquises de la Chine côtière et de la Chine du Nord.
Ce n'est que grace à l'aide des États-Unis que la Chine de Jiang Jieshi parvient à traverser le second conflit mondial.
LA UBiiiATION L'entrée en guerre des Etats -Unis contre le Japon a pour conséquence d 'intensifier le soutien américain à Jiang Jieshi .
Ce n'est cependant qu'à la faveur de la reddition japonaise, en aoOt 1945, que le pouvoir chinois peut récupérer sa souveraineté sur l'ensemble du territoire.
La Chine n'a plus alors à affronter que des périls intér ieurs et reprend sa guerre civile; elle se conclura par la victoire des communistes en 1949, le régime nationaliste se retirant à Formose ..
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