Les migrations internationales, y compris les migrations touristiques, peuvent-elle être un indicateur des inégalités de développement à la surface de la planète ?

« modestes, un foyer d'immigration, cela traduit bien les différences d'évolution dans le monde : l'affaiblissement de lanatalité entraîne un ralentissement de la croissance naturelle, alors que certains secteurs ont besoin de main-d'œuvre.

C'est une situation inverse qui continue de caractériser de nombreux États du Sud.

C.

Les flux de réfugiés politiques, liés aux conflits localisés Par leur diversité et le nombre des personnes, ils ont pris une certaine ampleur depuis deux décennies.

Ilsconcernent dans une très large mesure des pays du Tiers Monde touchés par des conflits localisés : luttes entre nationalités et ethnies, guérillas causées par les tensions sociales et politiques que provoque le sous-développement.

On pourrait citer à titre d'exemples les réfugiés cubains ou haïtiens en Floride, les ressortissants desÉtats du Moyen-Orient qui cherchent asile en France ou au Royaume-Uni, ou ceux qui tentent de quitter par la merla péninsule indochinoise.

En Afrique centrale et orientale, des dizaines de milliers de personnes fuient les zonesd'affrontements sanglants, en Angola, au Rwanda ou en Somalie et en Éthiopie, pour tenter de trouver refuge dansles pays voisins.

2.

Tourisme international et développement A.

Un phénomène propre aux pays du Nord Il est difficile d'évaluer avec précision le nombre de déplacements touristiques dans le monde.

On peut cependantl'estimer à plusieurs milliards par an.

Leur observation montre qu'ils sont très inégalement répartis à la surface de laplanète.• En effet, dans leur quasi-totalité, les touristes sont les habitants des pays développés.

Les voyages d'un pays à l'autre supposent en effet des revenus suffisamment élevés, ainsi que du temps de loisir.

Ils nécessitent desmoyens économiques importants : transports, infrastructures pour le séjour et les différentes activités.

De plus enplus les déplacements sont organisés par des agences et des sociétés dont certaines ont les dimensions d'un grandgroupe d'affaires.• Le tourisme international est désormais un phénomène de masse dans les pays du Nord, compte tenu du nombre de personnes qui le pratiquent, même s'il reste minoritaire par rapport aux déplacements internes.Il y a peu de touristes originaires du Sud ; ils appartiennent aux classes privilégiées, et utilisent d'ailleurs les circuits organisés dans le Nord.• Les déplacements touristiques s'effectuent en majorité entre les pays du Nord, entre l'Amérique du Nord et l'Europe, ou entre les pays européens.

Là encore, on peut remarquer que les voyages touristiques entre lespays du Sud sont peu fréquents. B.

Le Sud, nouvelle destination de vacances pour les touristes du Nord Une évolution s'est nettement dessinée à partir des années 80.

De plus en plus de touristes du Nord se rendent, en voyage organisé, dans les pays du Sud, soit pour y effectuer des séjours dans des stations balnéaires, soit pour faire la connaissance d'un patrimoine historique et culturel.Les motivations, d'ordre économique, soulignent les inégalités de développement.

Le coût des loisirs estnettement moindre dans les pays du Sud, en raison des bas prix de revient, même si les installations paraissentsouvent avoir un aspect luxueux, si on les confronte aux conditions de vie et de travail que connaissent les régionsd'accueil.

3.

Des sources de tension, mais aussi d'évolution A.

Les problèmes d'intégration des immigrés • Dans les pays du Nord, la tendance actuelle serait plutôt au renforcement du contrôle de l'immigration, donc à sa limitation.

Dans une période de crise économique, où l'emploi est menacé, l'entrée de nouveaux migrants àla recherche de travail soulève l'hostilité.

La présence d'immigrés qui ont du mal à s'intégrer et restent en marge dela société, ne fait que souligner les différences de niveau de vie et de comportement.• En revanche, on peut aussi relever les exemples d'assimilation progressive et d'atténuation des inégalités.

Y a-t-il des répercussions dans le Sud ? Sans doute sont-elles limitées, mais elles existent néanmoins.

Les transferts de revenus aident à vivre lesfamilles restées dans les pays d'origine, et les retours peuvent aussi, dans une certaine mesure, contribuer auprogrès de l'économie, comme à l'évolution des mentalités.Quelques pays du Sud, « riches » de leurs ressources naturelles, par exemple dans le golfe Persique, commencentà attirer des travailleurs venus d'autres États du Sud.

Quant aux NPI d'Asie, ils ont atteint un niveau dedéveloppement qui fait que leur main-d'œuvre très qualifiée est maintenant recherchée par les grands paysindustrialisés.

Le drainage des « cerveaux » ne concerne plus que les seuls Européens ! B.

Des attitudes contrastées face au tourisme dans le monde• Les actes récents de violence contre des touristes dans le Sud ont attiré l'attention sur une attitude nouvelle, celle du refus d'une forme d'activité présentée comme le prolongement d'une sorte de domination, néfaste pour la culture des pays d'accueil.

Des considérations économiques entrent enjeu : une petite minorité titre profit des activités touristiques, qui ne contribuent pas vraiment au développement.. »