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Les métamorphoses du Caire au XIXe siècle

Publié le 01/10/2018

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ÉTAT DES LIEUX Les travaux d'lsmaïl ont été possibles grâce aux transformations des abords de la ville réalisées dans la première partie du siècle. A la fin du XVIII° siècle, les environs du Caire n'étaient que collines de décombres surmontées de forts français, cimetières, étangs, jardins et vergers irrigués par des canaux. A partir de 1820, la ville n'a plus besoin de ses fortifications, et Ibrahim Pacha va édifier une série de palais en bordure du Nil, après avoir nivelé le terrain, rasé les monticules et les forts, comblé les bas-fonds, reculé vers l'ouest la digue limitant la zone inondée par la crue. Des marges de la vieille ville jusqu'au fleuve le vice-roi fait mailler les terres cultivées d'un réseau de routes et de canaux. C'est ce tracé de voies qui va servir cinquante ans plus tard à lsmaïl pour dessiner les quartiers d'lsmaïliyya et de Nasiriyya. 

C'est au XIXe siècle que la vieille cité du Caire va sortir de ses limites ottomanes. Un réseau de quartiers neufs gagne rapidement du terrain à la périphérie de la ville, tandis qu'un projet d'urbanisation inédit voit le jour et bouleverse peu à peu le tissu traditionnel de la capitale. A l'origine de ces transformations, le rêve ambitieux d'un homme : le khédive lsmaïl Pacha. Depuis les travaux de l'expédition d'Egypte, les modifications de la cité cairote ont été le fait d'initiatives ponctuelles des vice-rois, sans que jamais un projet concerté de modernisation de la ville n'ait été mis sur pied. Aussi, quand lsmaïl arrive au pouvoir en 1863, Le Caire est-il une ville musulmane traditionnelle, au réseau de ruelles et d'impasses enchevêtrées. 

« tieux khédive.

Le marché fon­ cier est inexistant au Caire ? Qu'à cela ne tienne, les par­ celles destinées à l'extension de la vil le ne seront plus à vendre : ce seront des conces­ sions accordées gratuitement à ceux qui s'engagent à y édi­ fier un bâtiment d'une valeur supérieure à 50 000 francs (somme qui représente cinq ans de salaire pour un archi­ tecte européen et quarante ans pour un chef jardinier égyptien !).

Les travaux de viabilisation des terrains sont confiés à une compagnie pri­ vée, la Société des eaux du Caire.

Néanmoins, les candi­ dats à l'acquisition ne se bous­ culent pas, et au bout d'un an Répartition de la population dans les nouveaux quartiers seu les soixante-dix parcelles ont été délivrées.

De plus, les nouveaux concessionnaires, des marchands et des finan­ ciers français et italiens pour la plupart, ne sont pas pressés de bâtir.

Lors de l'inaugura­ tion du canal de Suez, la visi­ te officielle du Caire ne pré­ sentera aux hôtes du khédive qu'un chantier, « un nouveau quartier dont Son Altesse a ordonné la création ».

Nouveau départ L e vice-roi pensait qu'ls­ maïliyya serait achevé en six mois, aussi promptement que les quatre pavillons pré­ sentés par l'Égypte à !'Exposi­ tion universelle.

Il n'a pas tenu compte de ce qui fait qu'une ville est inscrite dans son sol : fondations, stabilisation des rues, revêtement des trot­ toirs, tuyauteries pour l'eau et le gaz, égouts, plantations.

A Paris, les travaux d'Hauss­ mann ont demandé vingt ans.

Isma'il, lui, a réussi à cons­ truire un opéra en cinq mois, un cirque en six semaines et un théâtre en moins de cin­ quante jours ! En 1870, l'ingénieur français Pierre Grand, directeur de la toute nouvelle administra-. »

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