Les massacres de Septembre (1792): Des horreurs injustifiables
Publié le 27/02/2008
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«
Les massacres de Septembre
Des horreurs injustifiables 1792
Le tocsin sonne à travers Paris terrifié.
Depuis quelques jours, les mauvaises
nouvelles affluent: les Austro-Prussiens
déferlent sur le territoire, Longwy a
capitulé et la place de Verdun est inves tie.
Chacun veut se persuader que la
France a été trahie.
La colère populaire
gronde contre les prêtres et les nobles.
Le Comité de surveillance de la Com mune attise les haines, tandis que des
journalistes révolutionnaires, comme
Marat, Fréron ou Gorsas, poussent
le peuple à la vengeance.
La prédication
sanglante va produire son effet, la peur
dégénérant en un délire de violence col lectif.
Danton, qui appelle les volontai res aux armées, trouve naturel qu'avant
leur départ Paris soit purgé des éléments
suspects.
Le 28 août 1792, l'Assemblée
a autorisé les municipalités à opérer des
visites domiciliaires et
les arrestations se sont multipliées.
Des hommes courent
aux prisons, armés de piques et de fusils.
Commencés
le · 2 septembre 1792, les massacres durent, 'à Paris, quatre lon gues journées.
Le signal des horreurs est donné au car refour Buci: des prisonniers que l'on
transférait à l'Abbaye sont égorgés sur
place.
Les tueurs gagnent ensuite cette
même prison de l'Abbaye où, très vite,
les cadavres s'entassent.
A la même
heure, au couvent des Carmes, des
dizaines de prêtres réfractaires sont
abattus.
A la Force, à la Conciergerie,
au Grand Châtelet,
les détenus connais sent un même cauchemar.
Tout un petit
scénario a été mis sur pied.
Sortis de
leurs cellules, les malheureux compa~
raissent devant un tribunal populaire
improvisé.
En quelques secondes, leur
sort est
fixé sans qu'aucun puisse con nru."tre les motifs de la sentence.
Quelques-uns sont renvoyés chez eux.
Les autres, soi-disant
«élargis», trou vent une mort instantanée derrière la
porte, sous les huées des tueurs et des
mégères, plus excitées que
les hommes.
Parmi les victimes, on compte des repré sentants de l'aristocratie (comme la
princesse de Lamballe) et de nombreux
ecclésiastiques, mais aussi des
prison niers de droit commun (au cloître des
Bernardins), des filles publiques (à la
Salpêtrière) et même de pauvres dé ments (à Bicêtre).
Le nombre des victi mes a été estimé, pour Paris, entre 1300 et 1400, mais il y eut d'autres tueries à Orléans, Versailles, Meaux et Reims.
Pas une voix ne s'éleva pour arrêter ces
massacres.
L'Assemblée restait muette
devant la redoutable Commune.
Danton
n'intervint pas et Roland
se borna à remarquer qu'il fallait jeter un voile sur
ces horreurs.
Robespierre, pris à partie à la Convention, justifiera ainsi les mas sacres de Septembre: «Vouliez-vous une
révolution sans révolution? A ce prix,
quel peuple pourrait jamais secouer
les tyrannies?».
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