Devoir de Philosophie

« Les Lumières de la ville » dans Absolutisme et Lumières (1652-1783) - Histoire

Publié le 18/08/2012

Extrait du document

histoire

Ses idées politiques : Diderot semble être un partisan du despotisme éclairé c'est-à-dire d'une monarchie où les élites intellectuelles contribuent à la postérité de l'Etat. Il pense en avoir trouvé le modèle avec Catherine II de Russie mais ses analyses politique laissent entrevoir les prochains bouleversements révolutionnaires. A travers l'Encyclopédie il condamne l'absolutisme, la monarchie de droit divin, dénonce les privilèges, les atteintes à la liberté du travail et la guerre. Postérité : Avec l'entreprise encyclopédique Diderot espère qu'il aura « au moins servi l'humanité «. Investie sur tous les fronts pour les libertés et contre l'intolérance, l'Encyclopédie, diffusée à vingt-cinq mille exemplaires avant 1789 aura été le plus puissant véhicule de la propagande philosophique. Diderot est représentatif de ce tournant du siècle, du rationalisme pur au culte de l'instinct et de la passion (salué par Goethe). Oeuvres principales : Tout en se consacrant à l'Encyclopédie dont il rédige de multiples articles Diderot étend son activité littéraire à de nombreux domaines. Théâtre : « Le Fils naturel « 1757 et le « Père de famille « inaugurent le drame domestique bourgeois. Essais théoriques sur l'art : « Les Salons « de 1759-1781 et « Paradoxe sur le comédien « 1773. Romans et contes philosophiques : « La Religieuse « 1760, « Le Neveu de Rameau « 1762, et « Jacques le Fataliste « 1771. Essais philosophiques : « Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient « 1749, « Pensées sur l'interprétation de la nature « 1753 où il définit la méthode expérimentale, « Rêve de d'Alembert « 1769, « Essai sur les règnes de Claude et Néron « 1778... etc.

histoire

« I.

C.

Les transformations du cadre de vie Conséquence de la croissance économique et d'un mieux-être vécu au quotidien, le cadre de vie des citadins est marqué par d'importantes modifications au cours duXVIIIe siècle (Daniel Roche).« L'exemple de Paris ».

De tels changements ne se sont pas produits partout ni au même rythme.

Les indices sont nombreux de progrès matériels incontestables, leSiècle des lumières est celui de la prospérité pour une minorité et celui de la misère pour beaucoup.

Pour ces derniers le soucis de chaque jour bien éloigné descontraintes et des plaisirs de la mode est celui de se nourrir.

Si la « révolution des objets » (nombre, quantité, fonction) touche une part de plus en plus importante dela population d'abord des villes et parfois dans les villages, les changements concernent d'abord et surtout les milieux privilégiés de l'aristocratie, de la robe, dunégoce, des finances et à la campagne des familles les plus aisées.« Modèle urbain, imitation villageoise ».

Pourtant à la campagne la ville impose son modèle de comportement et de consommation (plateau céréalier du Vexinfrançais, Grenainville).

La pénétration progressive de toutes ces nouveautés obéissait à une stricte logique économique et sociale car elle est rigoureusement calquéesur le statut social et les ressources : le seigneur se situait à l'avant-garde du progrès et du goût, suivit des fermiers-receveurs de la seigneurie, puis du curé et deslaboureurs.

Enfin l'élite des artisans puis tardivement quelques manouvriers.

Dans le grand processus de « civilisation des moeurs » qui dans la longue duréetransforme peu ) peu mes gestes, les pensées, les comportements donc les manières de vivre, le XVIIIe siècle est un siècle décisif : multiplicateur d'objets et d'espacesà l'intérieur de la maison, séparateur de fonctions par un cloisonnement de plus en plus net des activités professionnelles et privées, publiques et intimes.Parallèlement la vulgarisation des comportements jusqu'alors réservés à une élite étroite directement dépendante de la cour bouscule l'ordre apparent de la société.

Ils'agit là d'une véritable révolution : le primat de la représentation cède peu à peu le pas devant celui du confort et du refuge voulu dans l'espace de l'intimité; lahiérarchie du prestige, du luxe et des honneurs qui présidait à l'aménagement extérieur et intérieur de la maison était peu à peu bouleversée obligeant avant laRévolution à reconstituer des critères, des marques et des contraintes qui fondaient l'échelle des statuts et des rangs.« Les objets ont une mémoire : le clou des pauvres d'Avignon ».

Madelaine Ferrières met au jour une source permettant de saisir l'ampleur des changements dont leSiècle des lumières porte témoignage jusqu'aux plus humbles : la mémoires des pauvres (monde banal fait de milliers d'objets qui composaient le cadre de la viequotidienne sous l'Ancien Régime, il s'agit des archives du mont-de-piété d'Avignon).

Derrières tous ces objets se cache la vie « réelle » : la réalité des gestes parl'utilisation des choses, les manières de vivre et de sentir, de cuisiner, de dormir, de s'éclairer, de s'habiller et de paraître.

On peut étudier un « paysagevestimentaire », des conjonctures, des variations, des modes.

L'étain progresse au XVIIIe siècle tandis que le cuivre stagne et que le fer recule (l'oule ou la marmite enfer ou en fonte noire, le peyrol ou le chaudron en cuivre jaune).

Le bouilli c'est la soupe, le pot-au-feu mais aussi le bouillon des malades, les pâtes et le riz (cuisentdans l'oule), les poissons et la salade (désigne une façon de cuire et de consommer les végétaux).

Dans la cuisine les poteries vernissées jettent des éclats verts etjaunes c'est là que se situe la plus grande nouveauté au XVIIIè siècle, des notes de gaieté dans des pièces sombres.

La chambre et avec elle l'univers matériel dutextile, les draps appelés « linceuls » représentent 40% des lots de linge au XVIIe siècle.

Progressivement à partir de 1650 la part du drap décline, le linge sediversifie au profit notamment du linge de table (serviette).

Le confort nocturne grandit au XVIIIe siècle quand les draps sont chauffés par des bassinoires en cuivrede plus en plus répandues.

Les chemises constituent 63% des apports vestimentaires au XVIIe siècle, 49% au XVIIIe siècle.

L'habillement féminin procède parcouches successives, une révolution dans les années 1630-1640 quand les deux pièces l'emportent sur le vêtement unique long et lourd, avec l'apparition de ces deuxpièces la silhouette féminine est profondément transformée.

A partir de 1740-1750 les vêtements de dessus entament une progression rapide et vingt ans après lesdessus l'emportent sur les dessous.

L'originalité du XVIIIe siècle c'est la juxtaposition des couleurs sur un même vêtement, le passage de la monochromie à lapolychromie (« indiennes »).

Madeleine Ferrières montre que les objets ont aussi une histoire. Le réseau des Lumières : géographie et sociologie de l' « opinion » II.

A.

Le doute et la raison Peut-être la plus importante des « révolutions silencieuses » qui marquèrent le Siècle des Lumières.

Elle touche en priorité une fraction de la société urbaine : lavulgarisation relative de la révolution scientifique des années 1620-1660 et son extension à d'autres domaines que celui des sciences exactes (Marcel Gauchet le« désenchantement du monde »).« Les leçons de Descartes ».

Au XVIIIe siècle est surtout présent René Descartes le primat du doute méthodique ce qui à terme remet en question toute autorité.

LesLumières sont un moment décisif dans l'histoire des idées et du processus de modernité.

La raison est promue en impératif suprême comme la matrice et le moteurd'une transformation optimiste du monde, capable de casser le cycle des violences individuelles et collectives, capable d'assurer toute à la fois le progrès, larégénération et le bonheur du genre humain.

De la raison dans les sciences elle passe naturellement dans l'ordre économique, politique, social...etc (abbé de Saint-Pierre début du XVIIIe siècle).« Le progrès et le bonheur du genre humain ».

Le Siècle des lumières est marqué par un changement du statut de l'écrivain, de l'homme de lettres, du philosophe : ledésir d'instruire et de vulgariser remplace celui de plaire ou de servir les intérêts d'un grand ou du roi.

Le philosophe est engagé dans la vie politique avec l'intentiond'améliorer le sort de tous (discours de Turgot à la Sorbonne « Sur les progrès successifs de l'esprit humain » en 1750; Necker en 1775 « Sur la législation et lecommerce des grains »). II.

B.

La naissance d'une opinion Si le Siècle des lumières érige l'utilité sociale en maître souverain de toutes les réformes discutées et proposées, la nouveauté est l'ampleur et la nature d'uneprotestation qui n'emprunte plus nécessairement le chemin de la révolte et de « malcontentement » pour se faire entendre.

Les idéaux proclamés par ceux qu'ilconvient d'appeler « les philosophes » se diffusent au-delà d'un cercle étroit d'initiés dans nombre de villes du royaume par le canal de multiples sociétés de pensée.Pendant que les intendants du roi, aidés de techniciens et d'ingénieurs, tentent de gérer le moins mal possible l'ordre du quotidien de leurs généralités, prolifèrent dansdes réseaux spécifiques et autonomes que le pouvoir ne parvenait pas à contrôler, une « opinion ».« Les réseaux de l'opinion à Paris ».

Cette opinion peut se définir d'abord par les espaces nouveaux qui lui permettaient de s'exprimer.

Les clubs selon la traditionanglaise était réservés aux hommes.

Le club de l'Entresol s'est ouvert en 1720.

Des réunions hebdomadaires rassemblaient des hommes d'épée, de robe et de plume(d'Argenson, l'abbé de Saint-Pierre, Pallu, intendant de Lyon...etc).

Chacun y choisissait don domaine de spécialité; des exposés suivis de discussions étaient proposéssur la diplomatie, sur le droit public et sur l'économie.

Le club fut particulièrement actif entre 1724-1731.

Mais il est fermé à la demande du cardinal Fleury et dugarde des Sceaux Chauvelin car le ministère rapprochait son activité critique de l'opposition du Parlement, particulièrement violente à cette.

Les clubs « à la manièreanglaise » réapparurent vers 1780.

Bien moins aristocratique que celui de l'Entresol ils jouèrent un rôle important dans le débat politique à la veille de la Révolution.Les cafés se développèrent à la fin du XVIIe siècle.

Le café Procope est fondé en 1686 et le café de la Régence bénéficie d'un vif succès : les gens y buvaient, yjouaient au échec, y lisaient des gazettes qui étaient commentées malgré la présence des « mouches » les espions de police.

Au café Procope en juin 1749 aulendemain du traité d'Aix-la -Chapelle Mairobert critiquait la diplomatie de la cour, où l'on reprochait au roi « de s'être laissé conduire par ses ministres ignorants etsans capacité, et d'avoir fait un paix honteuse et déshonorante ».

Les salons souvent tenus par des femmes de la haute aristocratie ont joué un grand rôle après la mortde Louis XIV, comme la duchesse du Maine (1676-1753) petite fille du Grand Condé qui reçut nombre d'écrivains dans son château de Sceaux.

Voltaire y écrivitson Zadig.

La marquise de Lambert reçut à Paris dans son hôtel de Nevers dès la fin du règne de Louis XIV jusqu'à sa mort en 1733.

Les plus célèbres sont celui demadame de Tencin (Montesquieu, abbé de Saint-Pierre, Marivaux, Fontenelle, Marmontel), de madame du Deffand (Fontenelle, Montesquieu, Voltaire, d'Alembert),madame Geoffrin (Boucher, Vernet, Greuze, Horace Walpole, prince Stanislas Poniatowski), mademoiselle Julie de Lespinasse, madame Helvétius, du barond'Holbach, de la duchesse de La Rochefoucauld apparaît comme le salon physiocratique (Quesnay, Mirabeau, Dupont de Neumours....etc), et dans les années 1780. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles