Les guerres de Religion en France
Publié le 18/11/2018
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UNE VÉRITABLE GUERRE CIVILE
De 1562 à 1598, la France connaît une succession de guerres qui opposent catholiques et protestants. Certains chefs protestants veulent entraîner la France dans un conflit contre l'Espagne catholique. Les ultras de la Sainte Ligue, qui professent un catholicisme radical, ébranlent le trône de France. Les guerres de Religion sont le produit d'un état de tension lié à la diffusion rapide du calvinisme et à la répression de la Réforme, notamment à la fin du règne d'Henri II, puis avec François II et le gouvernement des Cuise.
LES ORIGINES
• Au début du règne de François Ier, la Réforme est accueillie avec une relative bienveillance.
Le roi, la Cour et l'épiscopat sont sensibles idées le Parlement de Paris, résolument hostile, multiplie les procès notamment pour interdire les traductions de la Bible.
• François Ier s'oppose à la diffusion de la Réforme. La division religieuse et politique suscitée dans l'Empire germanique par la Réforme inquiète le roi de France. Battu en 1525 à Pavie par l'armée impériale et fait prisonnier, François I\" est convaincu que l'unité nationale implique l'unité religieuse.
L'affaire des Placards (1534).
• Dans la nuit du 17 au 18 oct. 1534, des protestants placardent des proclamations contre la messe en plusieurs lieux du pays et jusque sur la porte de la chambre de François Ier, à Amboise. C'est l'affaire des Placards. En représailles, le roi ordonne la chasse aux hérétiques. Un répit de courte durée (1535).
• L'édit de Concy du 16 juillet 1535 suspend les poursuites en cours à la condition que les « hérétiques » jurent de vivre dorénavant en « bons et vrais chrétiens » et de renier leur religion dans un délai maximum de six mois.
• Après quelques années de répit, l'intolérance religieuse reprend le dessus. La répression s'intensifie sous Henri II (1547-1559) : création d'un tribunal spécial (la Chambre ardente) chargé de juger les hérétiques.
• En 1559 : premier synode à Paris de l'Église réformée. De nombreux seigneurs se convertissent au protestantisme : Antoine de Bourbon, roi de Navarre, le prince Louis Ier de Condé, l'amiral de Coligny.
La conjuration d’Amboise (1560).
• En mars 1560, Condé et des chefs protestants souhaitent faire emprisonner les frères Guise, jugeant leur politique catholique trop intransigeante et leur influence sur le jeune roi François II trop néfaste. Échec. Répression féroce : les conjurés sont torturés, égorgés, jetés dans la Loire ou pendus aux balcons du château d’Amboise.
• L'édit de tolérance (1561). Sous la régence de Catherine de Médicis (1560-1563), abandon des poursuites contre les protestants (ordonnance d’Orléans, 31 janv. 1561). Michel de L'Hospital, chancelier du royaume ; Coligny entre au gouvernement. Mais le 30 juil. 1561, interdiction est faite aux protestants de tenir des réunions publiques. De nouveau, l’intolérance est de mise.
• Janv. 1562, l’édit de Saint-Germain permet aux réformés de pratiquer leur religion hors des villes et dans les maisons privées. L'opinion publique est majoritairement hostile à cet édit.
le r mars 1562, les soldats du duc de Cuise massacrent des protestants réunis pour pratiquer leur culte dans une grange de Wassy (Lorraine). À partir de cet événement, qui fait env. 60 morts, catholiques et protestants auront recours à la violence pour imposer leur opinion. Ainsi débutent les guerres de Religion.
Huit guerres au nom de Dieu et pour le pouvoir 1560 1562 1572 1589 1593 1598
1515 1533 1534 1547
Avènement de Adhésion de Calvin Affaire Avènement Avènement Première guerre Massacre de la Assassinat Abjuration de Édit
François Ier à la Réforme des Placards de Henri II de François II de religion (Wassy) Saint-Barthélemy d'Henri III Henri de Navarre de Nantes
«
la
Picardie.
Dès sa naissance liée
aux Guise, la Ligue de Picardie s'étend
à toute la France, sous la direction
d'Henri de Guise.
LA l'GUERRE Qin.
sept.
lm}
• 2 mai 1577 :sac de La Charité-sur
Loire par les troupes du duc d'Anjou.
• 12 juin 1577 :sac d'Issoire par les
troupes du duc d'Anjou, dont la solde
ne pouvait plus être payée par
un État royal aux prises avec
une crise financière sans précédent.
• 14 sept.
1577: la paix de Bergerac
met fin à la 6' guerre.
• 17 sept.
1577 : l'édit de Poitiers
entérine la paix de Bergerac.
L'ÉDIT DE POITIERS
Il restreint les avantages obtenus par les
protestants grâce à l'édit de Beaulieu
lès-Loches : la liberté de culte est
ramenée à un faubourg d'une seule
ville par bailliage tandis que le culte
romain est rétabli partout, même
là où les calvinistes sont majoritaires ;
les chambres mi-parties ne sont
maintenues que dans quelques
parlements ; les huit places de sûreté
ne sont accordées que pour six ans;
enfin, toutes les ligues, et notamment
la Ligue Picarde, sont dissoutes.
LA r GUERRE (157!H580)
Elle est décidée par Henri de Navarre
et la cour de Nérac.
On la nomme
« guerre des amoureux », les amours
de Marguerite de Valois étant censés
en être la cause.
• 28 fév.
1579 : Catherine de Médicis
rencontre Henri de Navarre à Nérac ; les
protestants obtiennent des concessions.
22 nov.
579:
• 28 mai-l" juin 1580: siè ge et prise
de Cahors par Henri de Navarre.
• Mai : le duc de Mayenne, frère
du duc de Guise, prend La Mure
aux protestants.
• 26 nov.
1580 : la paix de Fleix met fin
à la 7' guerre.
Les protestants gardent
leurs villes de sûreté pendant 6 ans.
Mais entre Henri de Navarre et Condé,
le fossé se creuse.
LA QUESTION DE LA SUCCESSION
La mort du duc d'Anjou, en juin 1584,
pose la question de la succession
d'Henri Ill.
Selon la loi salique, l'héritier
du trône est Henri de Navarre, chef des
protestants et cousin d'Henri Ill au 22'
degré.
Afin d'éviter que la couronne
passe à un protestant, les catholiques
opposent une autre loi : tous les
souverains français doivent être de
religion catholique.
Ils s'organisent en
une ligue urbaine, centrée sur Paris, et
une ligue nobiliaire, dont les Guise sont
les chefs.
LA 8' GUERRE (1585·1598)
• 7 juil.
1585: traité de Nemours par
1 Henri Ill s'engage à ext irper la religion
réformée de son royaume et
déclare Henri de Navarre déchu de ses
droits à la couronne de France.
• 20 oct.
1587: victoire d'Henri de
Navarre à Coutras sur les armées
royales conduites par Anne de Joyeuse,
qui y trouve la mort
Phili� Il pour les Guise, ou celui
d'Angleterre pour les protestants.
De
plus, tous s'emploient à lever des
troupes en Suisse et en Allemagne.
• 26 oct.
1587 :le duc de Guise
repousse les Suisses à Vimory.
• 24 nov.
: à Auneau, les troupes du duc
de Guise empêchent les mercenaires
allemands de se joindre aux forces de
Navarre et de Condé.
Ainsi, aucune
opération militaire n'a été décisive,
tandis que la situation politique semble
de plus en plus tendue.
• Mars 1588 : mort d'Henri de Condé;
Henri de Navarre seul chef des
réformés.
».
• Déc.
1588 : ouverture des états
généraux de Blois ; les députés, en
majorité ligueurs, demandent à pouvoir
exercer un contrôle effectif sur le
Conseil du roi.
• 23 et 24 déc.
1588 : Henri Ill,
cherchant alors à rétablir son pouvoir
de plus en plus contesté, ordonne
l'assassinat du duc de Guise et de son
frère Louis ; ce qui déclenche la révolte
des ligueurs.
• 30 avril
1589:
Henri Ill se
rallie à son
successeur
Henri de
Navarre.
• 1" août
1589 : Henri Ill assassiné par le moine
ligueur Jacques aément.
lA CONQUhE DE PARIS
Henri de Navarre doit conquérir
le royaume par les armes : il s'appuie
sur les princes catholiques ralliés et
sur ceux des protestants qui acceptent
la perspective de l'abjuration du roi
et de sa conversion au catholicisme :
• 21 sept.
1589 : Henri IV bat le duc
de Mayenne à Arques, puis à Ivry
(14 mars 1590).
• 30 août : les Espagnols contraignent
Henri IV à lever le siège de Paris.
• 25 avril 1592: les Espagnols
contraignent Henri IV à lever le siège
de Rouen.
•
25 juil.
1593 : Henri IV abjure
solennellement à Saint-Denis.
• 27 fév.
1594 : sacre d'Henri IV à
portes au roi.
• 5 juin 1595 : les Espagnols battus à
Fontaine-Française.
• Sept.
1595 : Henri IV obtient le pardon
du pape.
• 27 sept.
1597 : victoire d'Henri IV sur
les Espagnols à Amiens.
• 13 avril 1598: promulgation de l'édit
de Nantes.
• 2 mai 1598: la paix de Vervins avec
l'Espagne met fin aux guerres de
Religion.
L'tOIT DE NANTES
Promulgué en 1598, l'édit de Nantes est
un compromis entre les exigences des
protestants et l'opposition des ligueurs.
• Proclamation de la liberté de
conscience et ouverture des charges et
offices aux protestants.
• Reconnaissance d'une liberté de culte
limitée aux lieux où il existait déjà.
Mais
les protestants paient la dîme à l'É glise
catholique et respectent les jours
chômés catholiques.
• Une parité entre catholiques et
protestants parmi les magistrats
rendant la justice.
• Les protestants se voient accorder une
organisation politique et des places de
sûreté (une centaine) dont le roi paie
les garnisons.
Ce que Richelieu
appellera un État dans l'É tat.
• Un grand nombre de clauses
particulières (et même secrètes!) sont
prévues en guise de concessions à
différents partis ou princes.
LES CONSÉQUENCES
• Bien que les famines et les épidémies
se soient multipliées au cours des
36 années de guerre, la démographie
frança ise n'est pas affectée.
En revanche, conséquences
économiques spectaculaires.
• Les destructions consécutives aux
batailles, l'exil de nombreux
protestants, la fermeture des
débouchés traditionnels font sentir
leurs effets sur la production
pré-industrielle.
La crise monétaire et
l'inflation ont modifié les structures
économiques.
• Une partie de la noblesse profite de
ce conflit, notamment les chefs ligueurs.
• La petite paysannerie parait la plus
affectée par les guerres.
• Finalement, les guerres de Religion
ont démontré la solidité de la
monarchie et de ses institutions qui
recouvre pleinement et rapidement sa
puissance.
LES GRANDS PERSONNAGES
CATHERINE DE MlDICIS (1519·1589)
Régente du royaume pendant la
minorité de Charles IX : éminentes
qualités politiques tout en se montrant
dénuée de scrupules.
Elle essaie de
maintenir un certain équilibre entre
catholiques et protestants avec l'édit de tolérance d'Amboise
(1563)
et la paix de Saint-Germain (1570).
Germain, il se
lie d'amitié avec Coligny, qui en profite
pour le convaincre de faire la guerre
des Fla nd res, pour porter secours aux
protestants en lutte contre l'intolérance
du pouvoir espagnol.
Catherine
persuade Charles IX d'éliminer tous les
chefs protestants : massacre de la Saint
Barthélemy.
religion
réformée, il
devient le chef
des protestants.
Opposé à la
paix d'Amboise
(1563), il participe à toutes les guerres
de Religion, mais revient, après la paix
d e Saint-Germain (1570), à la Cour où il
exerce une influence de plus en plus
grande sur Charles IX.
Catherine de
Médicis s'allie aux Guise pour l'abattre;
il figure parmi les premières victimes du
massacre de la Saint-Barthélemy
(24 août 1572).
HENRI 1", PRINCE DE CONDt
(1552·1588)
Fils de Louis 1", il milite dans les rangs
des réformés, aux côtés de son cousin
Henri de Navarre.
Lors du massacre de
la Saint-Barthélemy, il se trouve au
Louvre et doit abjurer sa religion pour
ne pas être tué.
Éclipsé par l'autorité
d'Henri de Navarre, il joue un rôle
secondaire lors des dernières guerres
de Religion.
HENRI/" OE GUISE (1550·1588)
Henri 1", dit « le
Balafré », 3' duc
de Guise, fils de
François 1" de
Guise, anime la
contre les
al nrniiP.
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