LES GUERRES AU SIECLE DES LUMIÈRES
Publié le 17/05/2013
Extrait du document
A l'image du roi Frédéric II de Prusse. à la fois protecteur de Voltaire et implaccable soldat. le siècle des lumières fut autant marqué par l'épanouissement de la philosophie que par de longs et multiples conflits entre les monarches européennes. De fait, ces guerres seront pour l'essentiel provoquées par des querelles dynastiques. Et les traités qui les conduent, objets d'apres nêgociations entre les diplomates, donneront souvent lieu à d'innombrables échanges de territoires qui se feront selon le bon vouloir des princes, sans égard pour les populations concernées.
«
llûmNKES A11111Klllllllll5 .,_.1WrèR réagit vigoureusement Elle se rapproche de l'Angleterre, de la Russie, des Provinces-Unies et de la Savoie.
Autraité de Breslau, elle détache la Prusse de la coalition en lui abandonnant la Silésie .
Puis, avec l'appui de l'armée hongroise, elle reprend la Bohême et envahit la Bavière (défaite française à Oettingeo, 1743).
Un compromis semble se dessiner quand l'Angleterre décide de s'investi r militairement dans le conflit, au nom de l'~uilibre eur~.
En réaction , la Prusse scene une nouvelle alliance avec la France et attaque à nouveau l'Autriche.
Cette seconde guerre de Sil~ie se d6t par le traité de Dresde (1745) : la province devient définitivement prussienne.
Satisfait, Frédéric Il se retire, laissant la France seule.
En 1745, le marédlal Maurice de Saxe, mercenaire au service de Louis 'IN, bat les Anglo-Hollandais à Footenoy, puis, l'année suivante, à Rocourt Entre temps, la mort de Chartes VII permet à François de Lorraine de ceindre la couronne impériale, sous le nom de François I" de Habsbou rg-Lorr aine.
Ll TIAITt D'All-LA ·CIWlW (1741) Les puissances reconnaissent l'héritage de Marie-Thérèse et l'élection de François I", mais l'Autriche doit renon cer à la Silésie.
La Prusse, grand vainqueur du conflit, s'affirme sur la scène européenne.
L'Espagne obtient Parme et Plaisance, en Italie, mais l'Angleterre refuse de lui rendr e Gibraltar et Minorque .
Pourtant en position de force, Louis 'IN, qui a •le souci de faire la paix non en marchand mais en roi•, renonce à toutes ses conquêtes.
Il rend les Pays Bas à l'Autriche, évacue la Savoie et le comté de Nice, la Savoie obtenant par ailleurs le Milanais.
À Paris, fleurissent les expressions populaires • ~e comme la paix• et da ire la guerre pour le roi de Prusse• .
En définitive, cette paix d'Aix.Ja Chapelle ne satisfait aucune des puissances, hormis la Prusse, et porte en elle les germes des conflits futurs.
Ll IDIYUSlllllfT DES AWAIKlS À partir de 1755, l'Angleterre s'attaq ue aux colonies françaises d'Amérique du Nord, créant un état de guerre larvée entre les deux puissances.
De son cOté, la Prusse, inquiète du récent rapprochement austro-russe, signe en janvier 1756 le traité de Westminster avec l'Angleterre.
Face à ce rapprochement de deux pays hier encore rivaux, ressenti comme une trahison, la France, isolée, accepte l'alliance que lui propose l'Autriche, qui cherche, elle, à récupérer la Silésie.
Paris et Vienne enterrent ainsi une rivalité vieille de plus de deux cents ans.
La Suède, diverses principaut~ allemandes, puis l'Espagne se joignent à elles.
U11 COllRIT MONDIAL La guerre débute en aoOt 1756 par l'invasion préventive de la Saxe par la Prusse, en réaction à l'alliance franco autrichienne.
Brillant stratège, Frédéric Il remporte de nombreuses victoires (Rossbach, Leuthen ...
) contre les coalisés.
Mais, à partir de 1758, le sort des armes commence à lui ~e défavorable, face à des forces supérieures en nombre.
la Russie s'empare de la Prusse orientale, et.
en 1759, l'armée prussienne est écrasée à la bataille de Kunersdorf; Bertin est pillée.
Frédéric voit en outre l'Angleterre se retirer du conflit sur le théatre européen.
Mais les alli~ ne savent pas profiter de leur avantage, ce qui sauve la Prusse du désastre.
En outre, la tsarine tlls.Htt , son adversaire le plus déterminé.
meurt en 1762 ; le nouveau tsar, /lkrre Ill, fervent admirateur de Frédéric.
décide d'abandonner la coalition et évacue les terres conquises.
La Prusse reprend akxs l'offensive contre l'Autriche.
Mais bient6~ les belligérants, épuisés, négocient la paix.
Le conflit sur le continent se double d'une guerre coloniale sur les mers, en Amérique, dans les Antilles , en Méditerranée (Mitorfw est ocrupée
par les Anglais) et en Inde , qui partout tourne à l'avantage des Anglais contre les Français.
lis TIAITts Dl PAllS lT D'HUlllll"SIOUIG Le premier, signé le 10 février 1763 avec l'Angleterre et l'Espagne, est désastreux pour la France, qui perd la quasi-totalité de son empire colonial (Québec.
Inde, Sénégal ...
).
Elle ne conserve que 5aint Pierre-et-Miquelon, Saint-Domingue, la Martinique, la Guadeloupe, cinq comptoirs en Inde et 111e de Gorée en Afrique.
Elle cède en outre la partie occidentale de la Louisiane à l'Espagne, en dédommagement de la Aoride donnée aux Anglais.
!'.Amérique du Nord sera désormais anglo-saJ1onne .
Le traité de Paris est complété par celui d'Hubertsbourg (15 février) entre l'Autriche et la Prusse, sur la base d'un statu quo territorial.
Frédéric conserve la Silésie et promet en échange sa voix pour faire élire
"-"' " · fils de Marie-Thérèse, empereur germanique.
La guerre de Sept Ans marque le triomphe dela Grande-Bretagne, désormais seule maitresse des mers et arbitre de l'Europe par sa puissance coloniale, commerciale et maritime.
La Prusse, elle.
accède au rang de grande puissance eur~ne et conteste désormais l'hégémonie autrichienne en Allemagne.
Son armée devient un modèle pour toute l'Europe.
La Russie affirme ses ambitions.
La France est humiliée.
LES GUERRES RUSSO TURQUES (1768-1792 )
AmlllATIOll Dl LA PUISSANCE IVSSl DANS W IAUWIS En 1768 , alors que s'annonce le premier partage de la Pologne, la Turquie de Mustafa Ill déclare la guerre à la Russie .
L'nnpératrice Catherine Il fait ocruper la Moldavie et la Yalachie, principaut~ roumaines sous contrôle turc.
En 1770, la flotte russe remporte la bataille de Çesrne.
Au traité de Kutchuk-Kaïnardji (m4), la Russie gagne AJ.ov (en mer Noire), l'embouchure du Dniepr, la liberté de navigation en mer Noire , et devient la protectrice des pays orthodoxes des Balkans.
S'amorce aloo le déclin turc en Europe orientale.
LA C1111tl Refusant l'annexion de la Crimée (1783) par les Russes.
le sultan déclenche une nouvelle guerre.
Mais il est une nouvelle fois battu, la Moldavie et la Bessarabie sont occupées.
Soucieuse des Mnements provoqués à l'ouest par la Révolution française, Catherine Il accepte cependant de signer la paix au traité de Jassy (1792) : la Russie évacue la Bessarabie et la Moldavie, mais conserve la Crimée.
À la mort sans héritier de l'électeur de Bavière Maximilien Ill, l'empereur Joseph Il tente d'annexer le pays aux possessions des Habsbourg.
Inquiet d'un possible renforcement de la puissance autrichienne, Frédéric Il s'y oppose vivement et fait entrer ses troupes en Bavière.
La guerre, sans véritables batailles, sera brève.
Au traité de Teschen (1779), l'Autriche doit renoncer à la Bavière, qui est unie au Palatinat IWMrlcll obtient les margraviats (nom donné à certains territoires allemands) d'Ansbach et de Bayreuth.
Ce conflit accentue l'effacement de l'influence autrichienne en Allemagne au profit de la Prusse .
LES TROIS PARTAGES DE LA POLOGNE (1772 -1795 )
Après le traité de Vienne, la Pologne est restée neutre durant la guerre de Succession d'Autriche.
De plus en plus affaibli par son système électif du liberom veto, qui favorise l'anarchie politique, le vaste royaume, déclinant.
va susciter la convoitise de ses puissants voisins, la Russie, la Prusse et l'Autrich e, à partir des années 1760.
Pwuil PMTAC;E (ml) En 1763, la mort du roi Auguste Ill OIMe une grave crise politique.
Candidat de la Russie et de l'Autriche, Stanislas Poniatowski, ancien favori de la tsarine Catherine, est élu par la Diète.
Mais il se montre mOins docile que prévu.
Afin de limiter les influences étrangères et de moderniser lttat.
il propose la suppression du liberom veto.
Les nobles conservateurs, qui ne veulent pas renoncer à leurs prérogatives, demandent aux Russes d'intervenir.
Les patriotes polonais réagissent en formant la confédération de Bar, soutenue par la France, mais ils sont vaincus en lm.
Inquiètes de l'avancée russe, l'Autriche et la Prusse imposent leur •médiation• à la Russie, qui conduit au premier partage du pays au traité de Saint Pétersbourg : la Russie obtient une partie de la Lituanie et de la Ruthénie, l'Autriche la Galicie (sauf Cracovie).
Quant à Frédéric Il, l'annexion de la Poméranie lui permet de réaliser l'unité territoriale de son pays, jusque-là divisé entre le Brandebou r g et l'ancien duché de Prusse.
DlUJJlMl PMTAC;E (17tJ) L e roi Stanislas Il continue cependant son œuvre de modernisation.
En 1791, la Diète consent enfin à la suppression du liberom veto et accepte une monarchie constitutionne lle inspirée des idéaux de la Révolution française.
Mais, une nouvelle fois, certains nobles mécontents font appel à la Russie, soutenue par la Prusse.
!'.Autriche, en guerre contre la France, n'intervient pas.
Le pays est à nouveau envah~ malgré l'héroïque résistance de l'armée polonaise.
Le royaume est à nouveau dépecé : Catherine Il annexe les provinces orientales (Ukraine) tandis que Frédéric Il reçoit les territoires de Dantzig.
Poznan, Torun et Kalisz.
ÎIOISlblE PMTAC;E ; LA FIN Dl LA l'oloGNE (17'5) Face à ce nouveau partage, les Polonais se soulèvent en mars 1794.
Les insur~ remportent d'abord quelques succès sur les troupes russes.
mais 11nterve ntion conjointe des Autrichiens et des Prussiens conduit à l'écrasement du mouvement indépendantiste .
Les trois vainqueuis procèdent à un troisième partage, qui entraine la disparition pure et simple du royaume .
La Pologne a cessé d'~e en tant quttat.
lES GUERRES DE LA PREMIÈRE COAUTION (1792-1797)
LA FIANCE CONTIE W llOllAKHIU cOAUSUs En avril 1792 , Louis XVI, sous la pression de la Convention, déclare la guerre au •roi de Bohême et de Hongrie• O'Autriche).
Dans l'esprit des révolutionnai res, il s'agit à la fois d'obliger le roi à prendre dairement parti pour le nouveau régime, de détourner la contestation populaire vers l'ennemi étranger, mais aussi, par idéalisme.
d'exporter la révolution afin de libérer les peuples soumis au joug monarchique .
En face, l'Europe des princes s'unit contre la France.
Conformément à la déclaration de Pillnitz (aoOt 1791 ), par laquelle elles s'engagea ient à défendre Louis XVI, l'Autriche et la Prusse forment une coalition (mai 1792) à laquelle se joi~ l'année suivante,
l'Angleterre.
la Hollande, l'Espagne, le Portugal, le royaume des Deux-Siciles, la Sardaigne et les ~tats pontificaux.
V1m>1w f!AllÇAISlS Les coalis~ pénètrent facilement en France, face à une armée désorganisée et inexpérimentée.
Mais la victoire de V_, (20 septembre 1792 ) face aux
-·""'· .
......._ 1 .
.
.
_, ..
.
·" y -.- .
Prussiens sauve Paris de l'invasion .
Celle de Jemmapes (6 novembre) permet l'occupation de la Belgique et de la rive gauche du Rhin.
la France connait ensuite une série de revers , qui en font une véritable citadelle assiégée.
Mais la levée en masse de 300 000 hommes pour défendre •la patrie en danger• et les réformes militaires de ~lui permettent de reprendre l'avantage: les victoires de Hondschoote , Wattignies (1793) et Fleurus (1794) d~nissent la coalition.
Lls TWrts Dl BAu (17'5) la Prusse , plus soucieuse du partage de la Pologne, signe la paix (5 avril) : elle reconnait la Révolution française et cède ses territoires de la rive gauche du Rhin.
Un second traité est signé avec l'Espagne (22 juillet) : la France se retire des Pyrénées espagnoles occupées et obtient en échange la partie orientale de 111e de Saint-Domingue (actuelle République dominicaine) .
!'.année suivante, l'Espagne condut avec le Directoire le traité de San Ildefonso , première alliance entre une monarchie et la France révo lutionnaire.
LA CAllMGNE D1TAUE La guerre se poursuit sur le conti nent contre l'Autriche.
En 1796-1797 , le jetJne général Bonaparte mène une brillante campagne contre les possessions des Habsbourg en Italie du Nord (victoires
~
--·
--
d 'Alole , de Mantoue, de RivolO.
contraignant l'empereur à négocier.
Ll TIAITt Dl ÙMPOFOIMIO (Il OCTOIU 17t7) !'.empere ur reconnait la République cisalpine (formée de la Lombardie et de divers territoires d1talie du Nord) sous influence française, et cède la rive gauche du Rhin et la Belgique.
En échange, il reçoit la Vénétie .
Au terme de la guerre de la première coalition, la France a annexé la Belgique, la Savoie, le comté de Nice et contrôle les ~tais satellites d1talie du Nord.
Mais l'Angleterre, qui n'a pas pris part aux traités de paix, reste en guerre..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- DIDEROT ET LE SIECLE DES LUMIÈRES
- Chronologie de Lumières (1685 - 1799)
- XVIIIe siècle: les Lumières
- questions sur les lumières
- Les Lumières : auteurs, œuvres et idées