Devoir de Philosophie

Les grands imperatores républicains et les dieux : Sylla, Pompée et surtout César.

Publié le 29/10/2013

Extrait du document

Les grands imperatores républicains et les dieux : Sylla, Pompée et surtout César. A beaucoup d'égards, le dernier siècle de la République romaine fut un moment déterminant de l'histoire de Rome ; en effet, outre le fait que ce fut une période où, comme le souligna Appien : «  la violence règle tout « : le destin des hommes et celui de la res publica, mais également parce que l'on assiste alors à l'effondrement des valeurs traditionnelles - tel que le mas maiorum, relayées par de nouvelles mentalités et l'aspiration à des conditions nouvelles de vie. Sous couvert d'ambitions personnelles et de guerres civiles, cette époque permit l'ascension au pouvoir d'une nouvelle classe d'individus à Rome. Néanmoins, bien que le heurt des ambitions personnelles ne date pas de la fin du IIe siècle av. JC ; du moins jusqu'à cette époque se produisait-il dans le cadre des institutions publiques, au Sénat pour influencer ou inspirer les décisions importantes, dans les comices pour guider les votes populaires lors des élections aux magistratures. Mais désormais au Ier siècle, se sentant de moins en moins soumis à des règles institutionnelles bafouées par tous, les ambitieux vont avoir à leur service bon nombre d'instruments pour arriver à leurs fins. Le corpus de documents que nous allons à présent étudier provient de plusieurs auteurs issus du monde antique. Tout d'abord Plutarque - auteur que nous retrouvons dans les extraits 1 et 3 - est un historien et penseur grec qui vécut du Ier au IIème siècle ap. JC ; il tient une place majeure dans la Rome Antique, notamment dû à la richesse de ses ouvrages ( avec les célèbres : « Vies Parallèles « ) mais aussi à sa manière de traiter les biographies d'illustres individus : il étudie la vertu à travers ses personnages de héros tout en adoptant une position qui n'est pas celle de l'historien ( il adhère aux faits qu'il présente et il en imprègne son récit ). Dans les extraits ci joints, il va s'attarder les portraits de Sylla et de César. Parlons à présent du second auteur : Cicéron ; homme d'état romain de la fin du IIème siècle av. JC au Ier siècle av. JC ( 106 av. JC - 43 av. JC ), il fut contemporain des ambitieux et des derniers bouleversements de la République ; ajoutons à cela qu'il fut encrée dans la vie politique romaine, avec de nombreuses prises de position notamment vis-à-vis de la corruption et par son soutien à Pompée, d'ailleurs l'extrait dont nous disposons fut son premier grand discours politique, le célèbre De imperio Cn. Pompei, où il fait un étonnant éloge des qualités et du « bonheur « de Pompée ; le texte est dès lors révélateur de l'évolution des mentalités au regard des institutions traditionnelles. Pour finir, évoquons à présent Nicolas de Damas, historien et philosophe syrien du Ier siècle av. JC, il fut notamment précepteur des enfants de Cléopâtre et d'Antoine ; par ailleurs, l'auteur nous présente au travers de son extrait la fin de César. Pour parler plus globalement de ces auteurs, nous pourrions dès l'entame de ce commentaire évoquer leur prise de position concernant les individus qu'ils exposent ; soit au travers d'une histoire commune ou soit au travers d'une idéologie semblable ou opposée, auteurs et sujets ont un rapport et un point de vue déjà établis qui imprègnent ces textes. De plus, une partie des documents ci joints sont - pour le cas des documents 1,2,3,4,7 - des biographies alors qu'une autre partie de ces documents sont des deniers à l'effigie de César ( datant de 47-4- av. JC ), des gravures à la mémoire de César. Après avoir évoqué tous ces éléments, il s'agira pour nous de nous interroger sur le fait qu'à leur mort, les grands imperatores ont-ils su s'inscrire - aux yeux des historiens antiques - dans le modèle républicain ou bien ont-ils laissé présager d'un nouveau cycle politique à Rome ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps, les cas de Sylla et Pompée, personnages ambitieux mais à la morale républicaine, puis nous attarderons sur C&ea...

« histoire commune ou soit au travers d’une idéologie semblable ou opposée, auteurs et sujets ont un rapport et un point de vue déjà établis qui imprègnent ces textes.

De plus, une partie des documents ci joints sont – pour le cas des documents 1,2,3,4,7 – des biographies alors qu’une autre partie de ces documents sont des deniers à l’effigie de César ( datant de 47-4- av.

JC ), des gravures à la mémoire de César.

Après avoir évoqué tous ces éléments, il s’agira pour nous de nous interroger sur le fait qu’à leur mort, les grands imperatores ont-ils su s’inscrire – aux yeux des historiens antiques – dans le modèle républicain ou bien ont-ils laissé présager d’un nouveau cycle politique à Rome ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps, les cas de Sylla et Pompée, personnages ambitieux mais à la morale républicaine, puis nous attarderons sur César, un nouveau type d’animal politique au sein de la République. Durant la première phase de l’histoire de la République romaine, de nombreux auteurs n’hésitaient pas à vanter l’équilibre harmonieux et la force invisible qui caractérisé ce régime ; cependant tout cela reposait sur trois socles : un Etat, une société, une armée.

Tant que Rome resta une cité-Etat au territoire limité, le système politique fonctionna sans accroc, l’organisation sociale pour sa part survécut en dépit d’une évolution au rythme parfois heurté, enfin l’armée conserva son homogénéité et son esprit.

Par ailleurs, conquêtes et possessions ont permis des changements dont les moindres ne sont pas ceux, qui au sein de la République et la société, ont affecté les rapports entre politique et richesse et qui ont conduit à la constitution d’une nouvelle armée.

Ces aspects fondamentaux, les ambitieux les ont vite compris et tournés en leur faveur ; prenons le cas de Sylla, il arriva au pouvoir en 82, via la Lex Valeria qui lui confia la dictature ( qu’il laissera au bout d’un an, mais il gardera d’autres pouvoirs ), c'est-à-dire les pleins pouvoirs, sans limite de temps.

En se posant comme protecteur des institutions de la République, notamment face aux marianistes, il utilise le socle de l’Etat pour s’affirmer comme nouveau maitre de Rome : « Sylla présenta devant l’assemblée du peuple un compte rendu détaillé de ce qu’il avait fait (…) » (p.1/l.5), ainsi il rendit au Sénat certains pouvoirs perdus et il renforça même son autorité – les propositions des lois des tribuns durent être soumises à son accord préalable et le droit d’intercession des tribuns fut réduit.

.

De même il se sert de la société pour légitimer son statut et ses actions, il va notamment faire revenir les citoyens exilés lors des guerres civiles « (…) les citoyens les plus illustres et les plus influents (…), ils donnaient à Sylla les noms de sauveur et de père, puisque grâce à lui ils revenaient dans leur patrie et retrouvaient leurs femmes et leurs enfants.

» (p.1/l.2-3).

Le cas de Sylla montre parfaitement que cet homme, ce chef de faction, ce nouvel animal politique a su jouer des corps importants de la République pour rassasier son ambition, qui est néanmoins à nuancer comparé à celle de ces successeurs.

On peut également souligner, un aspect nouveau dans la République, c’est une forme de culte de la personne – propre on le verra aux imperatores de la fin du Ier siècle av.

JC -, ainsi je cite : « Son triomphe déjà grandiose du fait de l’opulence inouïe des dépouilles royales, fut encore rehaussé par le beau spectacle des exilés ramenés du pays (…) » (p.1/l.1), mais aussi « (…) il accordait autant d’importance aux faveurs qu’il avait reçues de la Fortune qu’à ses exploits personnels [ notamment sa victoire sur Mithridate, roi du Pont ] (…) » (p.1/l.6-7).

Après avoir célébré en janvier 81 un fastueux triomphe , il s’entoura d’un appareil – que certains auteurs qualifièrent. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles