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Les grandes épidémies de l'histoire

Publié le 08/11/2018

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histoire
L'ÉRADICATION DE LA VARIOLE
 
Comptant parmi les maladies les plus meurtrières, surtout parmi les enfants, la variole a été déclarée éradiquée de la planète en 1979. Ce résultat a été obtenu grâce aux campagnes de vaccination lancées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à partir de 1967. On voit ainsi se conjuguer l'intervention des pouvoirs publics, historiquement liée à l'émergence de l'hygiénisme au xviiie siècle, et les avancées de la médecine, rendues possibles par une nouvelle approche scientifique de la médecine, à la fin du xviiie siècle.
Du CHATIMENT DIVIN A L'EXPLICATION SCIENTIFIQUE
Parce qu'elle est une maladie collective, touchant simultanément et en un même lieu un groupe de population, l'épidémie bouleverse les sociétés. Elle suscite aussi des réactions et des représentations collectives qui informent sur l'état des sociétés à une époque donnée. Reçue comme un châtiment de Dieu et appelant l'intervention de l'Église jusqu'à la Renaissance, l'épidémie est appréhendée, à partir du xviiie siècle, comme la manifestation d'un ordre naturel : on cherche ses causes dans l'environnement des groupes à risque. Puis, à partir des années 1880, avec la découverte de la bactériologie et l'invention des vacans. l'épidémie devient un objet scientifique. Il appartient dès lors à la médecine de prévenir et de guérir la maladie.
LA LÈPRE
De l'Inde à l'Europe
Pour les historiens, la lèpre a pour berceau l'Inde, d'où elle s'étend au Sud-Est asiatique avant de se diffuser vers l'Ouest. Ayant gagné le Moyen-Orient et l'Afrique, elle se serait propagée en Europe à la faveur des invasions romaines puis musulmanes.
Un fléau du Moyen Âge
Dès le VIe siècle, les conciles d'Orléans (549) et de Lyon (583) édictent des mesures d'assistance. Au ixe siècle, des léproseries sont établies dans plusieurs villes d'Europe. Le développement des villes, les guerres et les croisades contribuent ensuite à la recrudescence de cette maladie, qui se maintient en Europe jusqu'au xiv siècle. Elle recule de manière assez mystérieuse au xv siècle, peut-être en raison d’une immunité relative procurée par l'expansion de la tuberculose.
Les REPRÉSENTATIONS DE LA LEPRE
La lèpre est au Moyen Âge la figure même du péché. Dans la morale de l'époque, elle frappe l'infidèle, l'indigent, ou plus généralement celui dont la conduite n'est pas conforme aux normes. On désigne ainsi le lépreux du nom de mesel, «pauvre, infortuné, malheureux», de cachous, ce qui veut dire «trompeur», ou encore de cafre, emprunt évocateur
à l'arabe kafir, «celui qui n'a pas la foi» Aux processions propitiatoires s'ajoutent les prières à saint Lazare, patron des lépreux.
LA PERSISTANCE DE FOYERS
La lèpre, dont le bacille a été découvert en 1880 par Hansen, sévit encore à l'état endémique dans les zones tropicales et subtropicales, et suit, avec la typhoïde, la rougeole et la syphilis, une courbe ascendante en Afrique et en Asie rfu Surf et du Sud-Est. L'Inde est le principal foyer de peste pulmonaire, avec 4 millions de malades : la dernière grande épidémie date de 1994.
Le sort des lépreux
L'exil du lépreux constitue longtemps la seule réponse de la société à cette maladie. Celui qui est soupçonné d'avoir contracté la maladie est soumis à l'épreuve des ladres (autre nom des lépreux), qui relève de l'autorité ecclésiastique. À partir du XVe siècle, le recours aux chirurgiens et médecins agréés devient la règle, mais l'examen clinique ne permet pas toujours de conclure à la maladie, dont la période d'incubation est de plusieurs années. L'épreuve s'apparente alors à l'ordalie, le jugement de Dieu : poudre de plomb jetée dans l'urine, grains de sel dans le sang... conduisent éventuellement à la délivrance d’un certificat de ladrerie. Dès lors, le lépreux, par ailleurs déchu de ses droits juridiques, sort de la communauté des fidèles. Une messe des défunts est célébrée pour signifier la séparation. Au cours de l'office, et pendant la procession qui suit, le lépreux est exposé en guise d'avertissement pour les autres paroissiens. Il porte l’habit et les signes distinctifs de son état : manteau, gants, chapeau garni d'un cordon blanc et crécelle qui annonce sa présence. S'il a des biens ou que la communauté le prend en charge, le lépreux rejoindra une léproserie, ou une maladrerie, petit village où les lépreux vivent en famille du travail de la terre. S'il est pauvre ou étranger, il est condamné à l'errance et à la marginalité.
LES PREMIÈRES ENQUÊTES ÉPIDÉMIQUES
 
Dès lors que l'épidémie apparaît comme un phénomène naturel et non plus divin, les médecins vont s'intéresser à l'action du milieu de vie. Au xixe siècle sont menées en France les premières grandes enquêtes épidémiques : Parent-Duchâtelet publie en 1836 une enquête sur la prostitution à Paris. Villermé s'intéresse au milieu ouvrier. Les préoccupations hygiénistes s'inscrivent dans un contexte idéologique plus large : la révolution industrielle alimente de grandes craintes sur la dégénérescence de la population. Ce qui explique les contradictions de l'hygiénisme : en même temps qu'ils appellent à l'action médicale et à
Un mal urbain
En Europe, la variole maintient un taux élevé de mortalité jusqu'à la fin du xviiie siècle.
Edward Jenner
- qui démontre en 1798 que l'inoculation de la variole de la vache protège contre la variole humaine -estime qu'elle
emporte jusqu'à 45000 personnes chaque année en Angleterre. La maladie connaît une recrudescence au début du XIXe siècle, le virus, véhiculé par le pus varioleux, se propageant aisément dans la promiscuité des grandes villes, frappant de préférence les populations jeunes. En Angleterre comme en France ont alors lieu les premières campagnes de vaccination collective, appuyées par les pouvoirs publics.
LA FIÈVRE JAUNE
À travers l'Atlantique
Provenant d'Amérique centrale et du Brésil, la fièvre jaune, transportée par un moustique, Aedes aegypti, sévit violemment en Europe au XIXe siècle tandis que s'accroissent les relations commerciales par voie navigable. Elle touche tout particulièrement la
l'intervention des pouvoirs publics, les hygiénistes perçoivent les épidémies comme un mécanisme régulateur éliminant les individus faibles, improductifs et «dégénérés». Leurs efforts porteront sur la prévention des maladies évitables, variole et syphilis; le choléra et la tuberculose - alors incurables - sont considérés comme des agents de sélection naturelle.

histoire

« L'ÉRADICATION DE LA VARIOLE Comptant parmi les maladies les plus meurtrières , surtout parmi les enfants , la variole a été déclarée éradiq uée de la planète en 1979.

Ce résultat a été obtenu grâce aux campagnes de vaccination lancées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à partir de 1967 .

On voit ainsi se conjuguer l'intervention des pouvoirs publics, historiquement liée à l'émergence de l'hygiénisme au XVIII' siècle, et les avancées de la médecine , rendues possibles par une nouvelle approche scientifique de la médecine , à la fin du XVII~ siècle.

microbien » qui accompagne la conquête de l'Amérique va jouer un rôle important , sinon décisif, dans la chute des grands empires précolombiens.

La capitulation de Tenochtitlan (actuelle Mexico ) assiégée par Hernàn Cortés en 1519 , doit beaucoup à l'épidémie de variole qui éclate parmi les Aztèques et que relatent les chroniques indigènes : plus de la moitié de la population péri~ alors que la maladie semble avoir épargné les Espagnol s.

Dès lors, les Aztèques vont s'incliner devant leur destin .

La variole joue encore un rôle majeur dans la conquête par les Espagnols de l'Empir e inca.

Signalée dès 1514 chez les Indiens d'Hani , la variole gagne l'Amérique du Sud, se propageant par les «chemins de l'lnca ».l'lnca Huayna Capac est lui-même attein~ ainsi que la plupart des dignitaires de son empire, dans sa capitale de Quito.

li meurt en 1525.

C'est un empire privé de chef et désorganisé par l'épidémie de variole que prendra Francisco Pizarro.

UN MAL URBAIN En Europe , la variole maintient un taux élevé de mortalité jusqu'à la fin du XVIII' Siècle .

Edword Jenner -qui démontre en 1798 que l'inocu lation de la variole de la vache protège contre la variole humaine­estime qu'elle emporte jusqu 'à 45 000 personnes chaque année en Angleterre .

La maladie connaît une recrudescence au début du XIX' siècle, le virus, véhiculé par le pus varioleux, se propageant aisément dans la promiscuité des grandes villes, frappant de préférence les populations jeunes.

En Angleterre comme en France ont alors lieu les premières comfH1gnes de voccinotion collective, appuyées par les pouvoirs publics.

LA SYPHILIS UN MAL AMÉRICAIN ••• La plupart des historiens attribuent l'importation de la syphilis en Europe à l 'équi page de Christophe Colomb.

Le retour du découvreur de l'Amérique est en effet suivi d'une épidémie vénérienne qui endeuille Barcelone , puis l 'Espagne et toute l'Europe .

UNE INTERVENTION SUR LE MILIEU NATUREL La fièvre jaune , comme le paludisme qui sévit alors dans le sud de l'Europe, appelle une intervention sur les foyers naturels de la maladie .

En Espagne comme en Toscane italienne (Ma rais pantins }, dans les Lande s ou dans l'Algérie française , on assèche les marais , on draine et on transforme le sol par de vastes plantations.

LE HUSSARD SUR LE TOIT En 1951, Jean Giono publie Le Hussard if-13;11@1 SUr fe toit.

Il y retrace le périple LA GRIPPE ESPAGNOLE d 'Angelo Pardi , colonel de hussards A l'autom ne de 1918, la grippe se piémontais, à travers la Provence propage dans les tranchées de ravagée par une épidémie de choléra.

Flandres .

Des unités entières sont l'écr ivain, qui a pourtant amassé une atteintes, et beaucoup de soldats, impressionnante documentation, situe affaiblis, dévelop pent des complications cet épisode en 1838, alors que le fatales .

Lorsque survien t l'arm istice , les choléra, venu de Paris et de Lyon, a combattants rapportent le virus dans atteint la Provence en 1834.

Surtout, leurs foye rs.

En quelques mois, la il amalgame les récits du fléau grippe se diffuse à travers le monde .

DEs VIRUS EN RECRUDESCENCE cholérique à ceux de la peste de 1720 , S'attaquant aux poumons, ouvrant la Paludisme et fièvre jaune sévissent ce qui donne à la contagion par le voie à des infections bactériennes , cette toujours au XXI' siècle dans les zones choléra une allure de cataclysme.

grippe boulever se les schémas : plus de tropicales d'Afrique noire et De fait, les épidémies de choléra, en 80% de ceux qui décèdent ont entre d'Amérique du Sud.

Bien que ces particulier la première du XIX' siècle, dix-sept e t quarante ans, alors que les affections demeurent, avec la ont durablement marqué la mémoire virus grippaux s'avèrent habit uellement tuberculose et la rougeole, les maladies des Provençaux.

mortels chez les jeunes enfants et les les plus meurtrière s dans le monde , f------------- ~ personnes âgées.

En juin 1919, la grippe elles n'ont pas mobili sé jusqu'à présent rues bondées et insalubre s un terrain -nommée espagnole par les la communauté internationale .

La favorable .

En cinq ans, il touche l'Asie du francoph ones et les anglophones, et crainte d 'une diffusion des virus du Sud-Es~ la péninsule Arabique et fièvre de Naples par les Espagnols -, paludisme et de la fièvre jaune hors de l'Afrique de l'Est.

En 1826 , il sort une avait tué plus de 22 millions de leurs zones «habituelles », à la faveur nouvelle fois de Calcutta pour se personne s, dont plus de 2 millions en du réchauffement planétaire, pourrait propa ger vers le nord, touchant la Russie Europe et plus de 15 millions en Asie.

inverser la tendance.

en 1830 : à Moscou, la moitié des l'épidémi e, faute d'antibiotiques , ne ;-:··c:.·.::D.::EV';-'E'iN,_U.::LE :..

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Mais l'OMS surveille attentivemen~ à travers des réseaux d 'alerte, la progression de chaque épidémie, excluant d'autant moins un nouvel épisode dramatique que la circulation des personnes et des produits alimentaires à l'échelle planétaire accroît aujourd'hui les risques et la vitesse de propag ation des mala dies infectieu ses.

LE SIDA l' exfH1nslon plonéttlire du sida dans les années 1980 a confronté les sociétés contemporaines à des peurs ancestrales, tout en moderne avait des épidémies.

On a vu certains , dans la première décennie, stigmatiser les groupes dits à risque : homosexuels, toxicomanes , populations originaires d'Afrique, continent dont serait issu le virus d'lmmunodéficience humaine {VIH).

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