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Les funérailles de Catherine de Médicis

Publié le 29/08/2013

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Le 4 février 1589, les funérailles de Catherine de Médicis sont célébrées en grande pompe à l'église Saint-Sauveur de Blois, un mois à peine après le

décès de la reine mère. Les guerres de Religion,

 

la mainmise sur Paris et ses environs de la Ligue catholique rebelle au roi vont empêcher que la défunte soit inhumée à la nécropole royale de Saint-Denis.

« d'une reine, mais surtout sain­ te et accomplie en toutes ver­ tus.

Bref, ce sera , en la posté­ rité, l'exemple de la vertueuse femme recherchée jusqu'aux extrémités de la terre .

» Le prélat s'attache aussi à faire le bilan magistral des trente ans de régence de la reine mère .

« Elle a toujours exposé saper­ sonne, ses moyens et tout son entendement pour composer et pacifier les affaires, fait plu­ sieurs voyages lointains par ce royaume au péril de sa vie.

Encore ce grand trouble na­ guère advenu en ce royaume, elle s'y est employée de sorte qu'il n'a pas tenu à elle que toutes les affaires n'aient été conduites à bonne fin.

» Si à Blois on se lamente de la mort de Catherine de Médicis, il n'en va pas de même dans la capitale, aux mains des ultra­ catholiques de la Ligue, où l'on accuse la défunte d'avoir com­ mandité l'exécution du duc Henri de Guise et de son frère, le cardinal Louis de Lorraine, en décembre 1588 .

« Les Pari­ siens crurent qu'elle avait donné occasion et consente­ ment à la mort des princes lor­ rains ; et disaient que si on apportait son corps à Paris pour l'enterrer à Saint-Denis dans la sépulture magnifique de la chapelle des Valois, que de son vivant, elle y avait bâti pour elle et le feu roi son mari, ils le jetteraient à la voirie ou dans la rivière », rapporte le chroniqueur Pierre de t.:Estoile.

Un enterrement à la sauvette Catherine de Médicis devrait être inhumée dans la nécro­ pole royale de Saint-Denis au côté de son époux Henri Il.

Las, le royaume est en proie aux guerres de Religion, et le roi n'est maître ni de Paris ni de ses environs .

L'enterrement est donc reporté à des jours meilleurs .

..

Mais le cercueil en plomb , de très mauvaise quali­ té, est insuffisamment étanche, l'embaumement a été très mal réalisé , « la ville de Blois n'étant pas fournie de drogues et épiceries pour cet effet », souligne le magistrat Étienne Pasquier.

Le corps de la défun­ te exhale une odeur si pesti­ lentielle que, «quelques jours après le commencement du mal sentir, on a été contraint de l'enterrer en pleine nuit, non dans une voûte, pour n'y en avoir aucune, mais en plei­ ne terre tout ainsi que le moin­ dre de nous tous, et même­ ment en un lieu de l'église où il n'a aucune apparence qu'elle LE PROVISOIRE DURE PLUS DE VINGT ANS Pendant plus de vingt ans, Catherine de Médicis a r eposé dans une sépulture qui ne devait être que provisoire.

C'est en 1610 seulement que sa dépouille a été transférée à Saint-Denis et qu'elle y est enfin inhumée dans la chapelle des Valois, au côté de son époux adoré Henri Il, dans le tombeau d'apparat qu 'elle avait commandé au sculpteur Germain Pilon.

Ce ne sont ni Henri Ill ni Marguerite de Valois, ses deux derniers enfants survivants, pas plus que son gendre Henri IV, qui se chargent de faire inhumer Catherine de Médicis à la nécropole royale de Saint­ Denis, mais Diane de France, fille illégitime d'Henri Il, née de la brève idylle du roi avec la Piémontaise Filippa Ducci .

soit ».

Dépourvue d'inscriptions et d'ornements, la sépulture de la reine mère est censée être très provisoire .

Pour Henri Ill, le transfert de la dépouille mortelle de sa mère du cimetière de Saint-Sauveur de Blois à Saint-Denis n'est qu'une question de temps .

Il mise sur l'apaisement et sur­ tout compte reprendre Paris .

Mais, six mois plus tard, il est assassiné par le moine Jacques Clément.

Henri IV , qui lui suc­ cède sur le trône, contraint de reconquérir son royaume par les armes, n'a guère l'occas ion de se préoccuper de la sépul­ ture de sa belle-mère .

Si bien que quelque vingt années du­ rant, Catherine de Médicis re­ posera dans sa tombe de for­ tune .

« Quant à Blois, où elle était adorée et révérée comme la Junon de la Cour, elle n'eût plutôt rendu le dernier soupir qu'on n'en fit non plus de compte partout que d'une chèvre morte », constate tragi ­ quement Étienne Pasquier .. »

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