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Les femmes dans la première guerre mondiale

Publié le 10/01/2019

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On l’a redit jusqu’au cliché: «Le xixe siècle est mort à la guerre de Quatorze.» Et l'on ajoute, autre cliché: «Pendant quatre ans, les femmes ont remplacé les hommes»... à croire que durant les massacres on appelait les procréatrices au secours. Elles ont porté les villes et les champs pendant quatre années en espérant accoucher d’une société qui leur serait meilleure. Puis, dès la fin, on les a renvoyées chez elles, sans un regard pour leurs foyers détruits. Toutes ne sont pas rentrées, nécessité oblige. Aucune n'a oublié.

 

Avant-guerre, on comptait tout de même en France 7 millions 700 000 salariées. Les femmes médecins et pharmaciens étaient plusieurs centaines, les avocates plusieurs douzaines, les enseignantes, dans le primaire mais aussi dans les lycées de filles, se comptaient par milliers. Les facultés — surtout en lettres — avaient inscrit 2 000 étudiantes et tous les ans 600 bachelières brandissaient leur diplôme tout neuf. Le journalisme, profession fermée, avait dû admettre quelques reporters et des chroniqueuses telle la célèbre Séverine, rebelle libertaire un peu assagie. La grande Colette écrira beaucoup pendant la guerre, elle ira même dans la zone des armées, territoire interdit où quelques épouses et clandestines obtiennent de vrais ou faux laissez-passer. La comtesse de Noailles, poète de renom, se montre très «Union sacrée», exaltée et patriote. Ces femmes sont illustres déjà, comme Sarah Bcrnhardt qui fait acclamer la France en Amérique... et près du front. En 1914, un demi-million de Françaises ont déposé dans des urnes symboliques des bulletins réclamant le droit de vote, et Jean Jaurès, figure illustre du socialisme français, leur a promis de les soutenir. Mais il est assassiné juste à la veille de la guerre, le 31 juillet. Après l’armistice, quelques bien-pensants proposeront d’accorder le droit de vote aux seules veuves des soldats «tombés au champ d'honneur».

 

Voiles noirs, voiles bleus

 

Les rues de toutes les villes et de tous les villages voient passer ces lourds voiles de crêpe noir avec, pour symbole du veuvage, un étroit bandeau de crêpe blanc au bord du chapeau. Elles ont été 650 000... légitimes. Les autres ne sont pas recensées, ni les fiancées ni celles qui vont vivre avec un invalide, une victime des gaz diminuée par la guerre.

D’autres voiles, dans les rues et même juste à l’arrière de la zone des combats, excitent non la pitié mais l’admiration. Le voile bleu, la cape sombre des infirmières. Leur nombre exact fluctue selon les sources: 30 000 rétribuées régulièrement par le service de santé des Armées, et 10 000 religieuses. Quant aux autres, membres de la Croix-Rouge ou de diverses organisations humanitaires, elles se comptent par dizaines de milliers. Selon les époques, le total varie de 40 000 à 70 000. La plupart, au début du moins, sont bénévoles. Et, certes, ni la «surchauffe» patriotique ni le snobisme ne sont absents de l’élan qui porte artistes, femmes du monde, jeunes filles très surveillées et bientôt libérées vers les corps saignants des héros. Patriotisme et compassion servent de bonne conscience à une certaine émancipation du cœur et du sexe. L’armée refuse les femmes médecins. Une seule dirigera un hôpital militaire: Mme Tissot-Monod : une autre aura la responsabilité d'un service de typhiques. Beaucoup — celles qui ne demeurent pas en ville pour créer, maintenir, étendre les dispensaires et les soins — s’engagent comme infirmières.

« LA GUERRE DES FEMMES.

Marie Curie, grande dame de la science, met pendam la guerre son intelligence au service du progrès saniwire.

© Roger -Viol/et LA GUERRE DES FEMMES.

En mars 1914, la minorité agissante des suffragistes organise à Paris 1111 meeting pour l'obtemion du droit de ••ote.

© Edimedia radiologues.

Puis elle s'embarque, toujours avec sa fille, pour une triomphale «levée de fonds» aux Etats-Unis et en revient munie de cette fortune: un gramme de radium ...

Cette femme indomptable, Marie Curie-Sklodowska qui, avec son mari Pierre, a découvert le radium, a été diffamée odieusement par les scientifiques.

Ils lui ont barré l'accès à l'Académie des sciences, lui accordant à grand-peine, à la mort de Pierre Curie, sa chaire en Sorbonne.

On la traite à présent en héroïne nationale.

UNE FEMME CHEZ LES GARÇONS Trente mille enseignants sont mobilisés (en proportion, leur tribut de > .

Jeanne Galzy décrit quant à elle son expérience de professeur dans un lycée masculin: Une femme chez les garçons.

Elle dit:. »

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