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LES FASCISMES : ITALIE - ALLEMAGNE

Publié le 02/08/2014

Extrait du document

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Il. L'organisation politique et l'encadrement de la nation.
A. Les pouvoirs politiques.
— Le Duce, président du Conseil, responsable seulement devant le Roi, gouverne par décrets, nomme les ministres, cumule des portefeuilles. Il est assisté d'un Grand Conseil fasciste (loi du 9 dé­cembre 1928).
— Ce dernier établit la liste unique des candidats aux élections législatives, plébiscitée en 1929 par 8 500 000 oui contre 536 000 non. En 1938 une Chambre des Faisceaux et des Corporations remplacera la Chambre des députés élue : elle est formée du Conseil national du parti et du Conseil des Corporations.
— La monarchie survit dans l'ombre; les opposants disparaissent, exilés volontaires, déportés aux îles Lipari.
B. Le parti et la nation.
— La nation est emprisonnée dans les cadres du parti (secrétaires de Faisceaux de combat, secrétaires de Fédérations dont la réunion forme le Conseil national du parti, Grand Conseil) qui se confond
avec l'administration et assure la police politique par sa milice omniprésente. "Je prends l'homme à sa naissance et je ne l'aban­donne qu'au moment de sa mort où il appartient au pape de s'en occuper."
—  A six ans, l'Italien est enrôlé dans les "enfants de la louve", à huit ans dans les "balillas" (nom du petit Génois qui souleva sa ville contre les Autrichiens en 1746), à quatorze ans dans les éclaireurs, à dix-huit ans dans les faisceaux de combat où se recrute le parti. A chaque niveau il reçoit un enseignement civique fondé sur les discours du Duce. Achille Starace, secrétaire du parti, souhaitait créer un homme nouveau sur un modèle uniforme défini par la "coutume fasciste", dont la conduite serait réglée par la devise : "croire, obéir, combattre".
—  Les ouvriers doivent cotiser aux syndicats fascistes, les patrons aux fédérations industrielles, dont la réunion forme, dans chaque profession, la corporation qui, présidée par un délégué du Duce, réglemente travail et prix; la charte du Travail (1927) soumet les conflits à l'arbitrage de l'État. L'organisation fasciste du Dopolavoro veille sur les loisirs.
 
Un ministère de la Presse et de la Propagande contrôle l'opinion.
 
POINTS ESSENTIELS
Les dictatures dites fascistes constituent dans l'Europe de l'entre-deux-guerres un phénomène neuf et original : ce sont des systèmes politiques fondés par des hommes souvent venus du socialisme, qui répudient à la fois la lutte des classes, l'internationalisme et le par-mentarisme libéral, mais continuent de s'affirmer révolutionnaires et proposent une solution nationale, autoritaire et corporatiste, aux pro­blèmes sociaux. Leur pensée comporte toujours une composante nationaliste, reflet d'une réaction de défense ou d'agressivité à l'égard de la situation créée par les traités de 1919-1923. Elle com­porte aussi une composante anticapitaliste dans laquelle les "anti­fascistes" ne veulent voir qu'une déclamatoire clause de style, car les fascistes, en raison de leur anticommunisme intransigeant, ont souvent remporté leurs premières victoires grâce au soutien des forces capitalistes; ils leur ont cependant, par la suite, imposé un contrôle étatique souvent rigoureux.
Le fascisme italien a pris le pouvoir en 1922-1924, le national-socia­lisme allemand en 1933-1934, deux époques qui correspondent à des situations de crise politique en liaison avec une crise économique, c'est-à-dire à une accentuation du danger communiste.
Les autres régimes fascistes se sont formés, à l'imitation de l'Italie plutôt que de l'Allemagne, en deux temps : 1923-1928 (Portugal de Salazar, Espagne du général Primo de Rivera, Pologne du maréchal Pilsudski, Yougoslavie du roi Alexandre), 1933-1938 (pays balkaniques et Hongrie, Espagne franquiste).
Il convient d'observer cependant 1) que chacun de ces régimes a sa spécificité propre, 2) que le terme fasciste s'applique mal à des régimes autoritaires comme celui de l'amiral Horthy, qui fait arrêter le chef des Croix fléchées, Szalasi, ou celui du roi Carol de Rou­manie, qui fait abattre le chef de la Garde de fer, Codréanu. L'opinion occidentale a eu tendance à qualifier de fascistes toutes les formes de gouvernement autoritaire.
Le fascisme a également atteint les pays qui ont conservé la démo­cratie (rexisme en Belgique, francisme et Parti populaire français en France, Union des fascistes britanniques en Grande-Bretagne).
3. L'EXPÉRIENCE RÉPUBLICAINE EN ALLEMAGNE (1919-1930)
Introduction : Les dynasties renversées, l'Allemagne s'est donné une Constitution républicaine.
L'unité survivra-t-elle à la défaite? Après une période chaotique, où chaque secousse menace de la détruire, la République semblait consolidée lorsque la crise économique des années trente remet son existence en cause.
I. La naissance de la République de Weimar. A. La fondation de la Républiaue.
—  Les sociaux-démocrates (groupe le plus nombreux du Reichstag élu en 1912) forment en novembre 1918, avec l'appui des syndicats, un Conseil des commissaires du peuple présidé par Ebert, qui, Guillaume II abdiquant, reçoit le pouvoir du dernier chancelier impé­rial, Max de Bade.
—  Ils convoquent hâtivement en janvier 1919, dans la paisible cité saxonne de Weimar, une Assemblée constituante élue au suffrage universel qui vote une Constitution républicaine.
 
Drapeau noir, rouge et or de 1848. 17 États fédérés. Reichstag légis­latif élu au suffrage universel des deux sexes pour quatre ans; Reichsrat, garant des droits des États. Le président de la République, élu au suffrage universel pour sept ans (le premier, Ebert, élu par l'Assemblée de Weimar), nomme le chancelier et les ministres, responsables devant le Reichstag, et peut dissoudre le Reichstag, qui peut proposer au peuple sa déchéance. Régime fédéral, libéral, démocratique et parlementaire.



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« Dans quelle mesure les ·gouvernements fascistes se sont-ils montrés solidaires? Certes, ils adhèrent à des dates diverses au pacte anti­ komintern, mais ils restent méfiants les uns à l'égard des autres et la deuxième guerre mondiale ne saurait être ramenée à un affronte­ ment entre deux idéologies.

e 5 QUESTIONS D'ORIENTATION 1 .

Le fascisme est un régime de droite .

oui non 2.

La corporation des ré gimes fasc istes est une ins- titution ressuscitée de l'Ancien Régime .

oui non 3.

L'originalité des régimes fascistes tient à l'e x is - tence de formations armées .

oui non 4.

Le totalitarisme soviétique est équivalent au tota- litarisme nazi .

oui non 5.

Les Juifs brimés par les régimes fascistes avaient la possibilité de se regrouper en Palestine .

oui non Réponses 1.

L'historiographie classique, c' est -à-dire celle des vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, classe Je fascisme à /'extrême ­ droite.

En fait, la question est mal posée car les notions de droite et de gauche , définies à /'occasion de la place des députés dans la Chambre française de la Restauration , ne se comprennent que dans un cadre parlementaire .

Si on identifie gauche et "partis du mouvement ", Je fascisme , en raison de ses réalisa­ tions sociales, de ses mesures de contrôle sur les entreprises (aucun pays occidental n'est allé aussi Join dans la voie des nationalisations que l'Italie) , se situerait plutôt à gauche des partis parlementaires qui , objectivement (socialistes compris), représentent l'immobilisme , ou tout au plus le réformisme pro­ gressif et légaliste .

Au contraire , si la gauche devait s' identifier à /'individualisme libéral (conception de la Déclaration des Droits de ·1789) , Je fascisme est indéniablement à droite, mais il faut observer qu' il n'a conclu avec la droite classique que des alliances tactiques (Hitler-von Papen).

2.

Non, la corporation frança ise de l'Ancien Régime , au XVIII • siè­ cle , est l'association des professionnels d'un même métier (maitres, compagnons, apprentis) dans une même ville .

La cor­ poration du XX• siècle , recommandée par les encycliques Rerum Novarum (1891) et Quadrages imo Anno (1931 ), par le syndicaliste français Lagardelle , est le groupement, à l'échelle nationale , des patrons et des salariés d'une même branche 151. »

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