Les eurorégions, un nouvel espace de coopération

Aujourd'hui, Tchèques et Allemands partagent une frontière tracée par des limites naturelles - le Quadrilatère de Bohème -, qui, avec ses 815 kilomètres, est deux fois plus longue que celle entre la Pologne et l’Allemagne. Dans un rayon de 50 kilomètres de part et d’autre de cette ligne vivent six millions d’habitants. Dans ce contexte, les eurorégions Neisse-Nisa-Nysa, Elbe-Labe, Erzgebirge-Krusne Hory, Euregio Egrensis et Bayerischer Wald-Sumava la couvrent entièrement.

La période 1989-1997, en Europe centrale et orientale, a présenté un caractère exceptionnel concernant révolution des espaces frontaliers. L’effondrement des systèmes socialistes, l’unification allemande et la recherche d’un nouvel équilibre européen donnent à l’ancienne frontière Est-Ouest et aux espaces frontaliers une nouvelle qualité et de nouvelles fonctions. Ainsi, avec la disparition du rideau de fer, les frontières entre la CEE et l’Europe centrale, imperméables auparavant, se sont ouvertes ; il en est de même au sein de l’Europe centrale et orientale. Cette nouvelle configuration témoigne des volontés de coopération sur un vaste territoire délimité par la Baltique, l’Adriatique, le Danube, les Carpates et le Bug. Impulsées par les autorités locales, des coopérations transfrontalières s’organisent : elles sont informelles et spontanées, ou bien institutionnalisées selon le concept occidental des eurorégions.