Les États-Unis et l'Union soviétique sont-ils, de 1945 à 1991, les maîtres d'un monde bipolaire ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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superpuissances sont désormais dans une situation de parité nucléaire.
D'autant que toutes deux disposentégalement des vecteurs nécessaires (bombardiers lourds et, à partir du milieu des années 1950, grâce à la conquêtespatiale, fusées).
Transition
Ainsi en quelques années, les deux grands sont passés de la grande alliance à la « grande méfiance ».
Mais à partirde la mort de Staline, en 1953, les relations entre les deux grands vont commencer à évoluer, les tensions vonts'atténuer.
Dans la même période, le tiers-monde devient un acteur politique.
La logique bipolaire est contestée.
Deuxième partie : la détente et la logique bipolaire (1953-1975)
La détente armée : maintien du statu quoLes premiers signes de la détente apparaissent après la mort de Staline en 1953.
Le nouveau dirigeant, Krouchtchevpropose aux Occidentaux la « coexistence pacifique ».
En 1956, lors de la crise de Suez, les deux grandsinterviennent, sans se concerter, pour mettre fin à la crise.
Concrétisant ainsi la réalité du duopole qui gouvernealors le monde.
La crise de Cuba, en 1961, qui met le monde au bord de la guerre nucléaire, convainc définitivementles deux grands d'organiser la détente, c'est-à-dire le maintien du statu quo qui implique qu'aucun des blocs necherche à étendre son influence au-delà de sa sphère.
Le mouvement des non-alignés et la logique bipolaireÀ partir du milieu des années cinquante, les deux grands vont devoir apprendre à compter avec un nouvel acteur surla scène internationale : le tiers-monde.
Le tiers-monde est né avec la conférence de Bandung en 1955.
Les payspauvres y ont affirmé ne pas vouloir se ranger derrière l'un ou l'autre camp, adoptant une position neutraliste à labase du mouvement des non-alignés dirigés par le Yougoslave Tito, l'Égyptien Nasser et l'Indien Nehru.
En fait lemouvement des non-alignés ne casse pas la logique bipolaire, tout au plus arrive-t-il à utiliser les rivalités entre lesdeux grands.
Ainsi Nasser, en 1956, nationalise le canal de Suez et fait financer le barrage d'Assouan par lesSoviétiques devant le refus des Américains de le faire.
En fait, il est très difficile de ne pas se ranger dans un campou dans un autre.Les grands contestés dans leurs camps respectifsEn fait la tentative de remise en cause de la logique bipolaire est venue de l'intérieur des chacun des camps.
Ainsi,dès 1960, les Chinois remettent en cause le leadership soviétique.
Alors que l'aide soviétique aux Vietnamiens enguerre contre les Américains est volontairement limitée, détente oblige, les Chinois n'hésitent pas à renchérir.
C'estsurtout dans les mouvements de guérilla du tiers-monde que les Chinois tentent de s'imposer comme pôle.
Dans lebloc occidental, c'est de Gaulle qui, à partir de 1958, conteste le leadership américain.
Il fait sortir la France del'OTAN, dénonçant ce qu'il appelle « le protectorat américain ».
Pour de Gaulle, la guerre entre les deux blocs, n'estplus à l'ordre du jour du fait de la détente.
Pour lui, le refus de la bipolarisation et l'affirmation de la France passepar la recherche de nouvelles alliances.
En 1964, la France reconnaît la Chine populaire.
À l'époque, ce pays étaitvictime d'un véritable ostracisme de la part du bloc occidental.
Le reconnaître, c'était à la fois s'opposer auxAméricains et à l'URSS, qui avait rompu avec la Chine depuis 1960.
Il est à noter que les États-Unis reconnaissenteux-mêmes la Chine populaire quelques années plus tard, en 1971, lorsque celle-ci se sera détachée plus nettementde l'URSS et fera figure de puissance régionale.
En 1966, de Gaulle engage une politique d'ouverture vers l'URSS,avec laquelle il amorce une politique de coopération économique.
Transition
La détente atteint son apogée au milieu des années 1970, avec la signature des accords d'Helsinki, par lesquelsl'ensemble des pays signataires s'engagent à _respecter les frontières issues de la Seconde Guerre mondiale.
Mais,malgré le mouvement des non-alignés et les contestations internes à chaque bloc, la logique bipolaire continue àfonctionner.
Au milieu des années 1970, le statu quo sur lequel reposait la détente est remis en cause par l'URSS,on revient à des rapports plus conflictuels, les commentateurs parlent de « guerre fraîche ».
Cette nouvelle tensionva être fatale à la logique bipolaire par la disparition d'un des protagonistes.
Troisième partie : de la guerre fraîche à un monde unipolaire
La guerre fraîcheEn 1975, l'URSS commence à marquer des points en Afrique, où elle intervient en Angola et au Mozambique parl'intermédiaire des Cubains.
En Éthiopie, un régime procommuniste s'empare du pouvoir.
La même année, après ledépart des Américains, l'Asie du Sud-Est devient le champ clos des affrontements sino-soviétiques.
Les Vietnamienssont soutenus par les Soviétiques et les Cambodgiens par les Chinois.
En Amérique latine, les positions stratégiquesaméricaines sont mises à mal par la révolution sandiniste au Nicaragua.
Au Moyen-Orient, en 1979, la révolutionislamique en Iran prive les États-Unis d'une position stratégique.
À la fin de la même année, les Soviétiquesenvahissent l'Afghanistan.
C'est le coup de Kaboul.Après avoir hésité sur la politique à suivre face à ces remises en cause, les États-Unis reprennent l'offensive avecl'arrivée de Reagan au pouvoir.
Il affirme sa volonté de contrer l'URSS.
Il reprend la course aux armements stoppéependant la détente et propose un projet de défense stratégique connu sous le nom de « guerre des étoiles »,réseau de satellites destinés à détruire les fusées nucléaires soviétiques.
Les Soviétiques répliquent en installant desfusées à portée intermédiaire dans les démocraties populaires.
Les Américains font de même en Europe occidentale :c'est la crise des euromissiles.
Par ailleurs, les États-Unis reprennent l'initiative en Amérique latine, en soutenant la.
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