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Les États-Unis et le monde depuis les « 14 points » du président Wilson

Publié le 23/01/2013

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Les États-Unis et le monde depuis les « 14 points » du président Wilson (1918) L'entrée en guerre des États-Unis lors de la Première Guerre mondiale fut une véritable révolution dans les règles de la diplomatie américaine, car le pays ne souhaitait pas s'engager dans une guerre européenne. Il fallut donc justifier cet engagement en s'appuyant sur de grands principes. C'est ce que fit Wilson en énonçant ses « 14 points ». Depuis lors, l'engagement américain dans le monde n'a cessé de s'appuyer sur des valeurs représentant la « défense du monde libre ». Grâce à cela, les États-Unis ont pu justifier un engagement de plus en plus marqué dans le monde et bénéficier d'un formidable accroissement de leur puissance. Quels sont les aspects et les fondements de l'engagement des États-Unis dans le monde ? Quelles sont les limites que leur puissance a rencontrées ? Comment ont-ils articulé promotion de valeurs universelles et défense de leurs intérêts ? Deux guerres mondiales pour construire une superpuissance (1918-1945) La Première Guerre mondiale : l'entrée en scène des États-Unis o Un engagement qui rompt avec l'isolationnisme Depuis 1823, l'action des États-Unis dans le monde s'appuie sur la doctrine Monroe : pas d'engagement des Européens en Amérique et pas d'engagement des Américains en Europe. Cependant, les États-Unis sont déjà présents dans le monde par leur économie et par le fait qu'ils administrent les Philippines, cédées par l'Espagne lors de sa défaite en 1898, à l'issue de la guerre hispano-américaine. L'attaque allemande du navire Lusitania et plus largement le risque d'une hégémonie allemande et de ses conséquences poussent les États-Unis à s'engager du côté de l'Entente (France, Royaume-Uni, Russie) en avril 1917. o Les « 14 points » de Wilson : une caution morale pour la guerre Le président Wilson doit cependant justifier cet engagement par des valeurs conformes à la Constitution des États-Unis et non pas sur une volonté d'établir une hégémonie. Le 8 janvier 1918, il prononce devant le Congrès un discours dans lequel il énonce quatorze points qui résument les conditions nécessaires à l'établissement d'une paix durable après la guerre. On y défend le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, le refus d'une guerre de conquête et l'idée de régler les conflits futurs par une grande organisation internationale. o L'idée d'un nouveau type de rapports entre les nations Les États-Unis sortent renforcés du conflit. Leur puissance économique s'accroît. Grâce aux emprunts des Européens, ils possèdent un tiers du stock d'or mondial. Lors de la conférence de Versailles qui règle la Première Guerre mondiale, Wilson tente de défendre ses nouveaux principes, mais les rivalités entre les puissances européennes l'emportent. Les États-Unis n'ont pas encore une influence politique suffisante. Le retour à l'isolationnisme entre les deux guerres o Le refus d'entrer dans la SDN Malgré les efforts de Wilson, le Congrès refuse que les États-Unis intègrent la Société des nations, pourtant créée suite aux conditions des « 14 points ». Les Américains restent avant tout isolationnistes. o Un engagement mondial pourtant nécessaire Cependant, les impératifs économiques conduisent les États-Unis à poursuivre un certain nombre d'engagements en Europe, comme la question des réparations allemandes, ou encore celle de l'équilibre monétaire. Le dollar a en effet intégré le système du Gold exchange standard en 1922. La Seconde Guerre mondiale : les États-Unis puissance mondiale o À la tête de la Grande Alliance L'attaque japonaise à Pearl Harbour le 7 décembre 1941 précipite les Américains dans la guerre. Ils s'engagent auprès de la Grande-Bretagne et de la France libre contre les forces de l'Axe. Leurs armées sont ainsi présentes sur tous les continents. o L'acteur principal de la victoire La puissance américaine fait la différence. Son territoire, inaccessible aux attaques de l'Axe, devient le centre de production des armes des Alliés. Par les lois prêt-bail et « cash and carry », elle les exporte largement et fait tourner sa machine économique à plein régime. o Une puissance qui de...
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« 2.

Un des deux pôles de la guerre froide (1945-1991) Une superpuissance à la tête d'un bloc • Une présence mondiale Pendant la guerre froide, les Américains tissent un réseau de bases militaires.

Leurs flottes contrôlent les océans. • Une puissance économique La gouvernance économique mondiale mise en place à la conférence de Bretton Woods fait du dollar la seule monnaie convertible en or.

Les négociations du GATT sont largement dominées par les États-Unis. • Une puissance diplomatique Les États-Unis tissent un réseau d'alliance très dense : OTAN en 1949 OTASE en 1951, pacte de Bagdad en 1955.

Le but est d'encercler le bloc de l'Est pour empêcher la diffusion du communisme. Un modèle pour le « monde libre » • Le modèle américain La présence des États-Unis dans le monde doit beaucoup au prestige du modèle américain.

Il est fondé sur le libéralisme politique (défense des libertés) et économique (liberté d'entreprendre).

Il est associé à la société de consommation et à un mode de vie, l'« American way of life ».

Ce modèle se diffuse largement par le biais des modes et des médias dès les années 1950. • La défense du « monde libre » Parallèlement à cela, les Américains développent l'idée qu'ils défendent le monde libre face au bloc soviétique.

En 1947, le président Truman développe la doctrine de l'endiguement du communisme.

L'aide Marshall proposée aux États de l'Europe en 1947 avait également pour but d'empêcher la diffusion du communisme. Une puissance engagée • La dissuasion nucléaire Pour défendre cette politique, les Américains se lancent dans une course aux armements face à l'Union soviétique.

Le principe de la dissuasion nucléaire conduit à la multiplication des armes pour garantir l'« équilibre de la terreur », qui empêche le déclenchement d'une guerre. • Les crises et conflits périphériques Les États-Unis s'engagent donc dans de nombreux conflits périphériques, c'est-à-dire indirects et limités, pour lutter contre l'avance soviétique : guerre de Corée de 1950 à 1953, guerre du Vietnam du début des années 1960 à 1973.

Des crises ponctuent également la guerre froide, comme celle de Berlin de 1958 à 1961, ou celle de Cuba en 1962. • Un bilan en demi-teinte Durant la guerre froide, les États-Unis connaissent des succès mitigés.

Dans les années 1970, leur action est violemment contestée par l'opinion publique, en partie hostile à leur engagement au Vietnam.

Les États-Unis voient les Soviétiques progresser en Asie et en Afrique. 3.

Une « hyperpuissance » remise en question (de 1991 à nos jours) Le « gendarme du monde » ? • La fin de la guerre froide Le président Ronald Reagan, élu en 1980, poursuit la lutte contre l'Union soviétique.

Il se lance dans une politique de fermeté (crise des euromissiles) et a de nouveau recours à des valeurs idéologiques contre l'adversaire, qualifié d'« empire du mal ».

Surtout, il utilise la supériorité économique des États-Unis pour venir à bout de l'adversaire.

Malgré les réformes engagées par Mikhaïl Gorbatchev en Union soviétique, le bloc de l'Est disparaît en 1989 et l'Union soviétique en 1991. • Dix ans de pax americana De 1991 à 2001, les États-Unis apparaissent comme la seule superpuissance.

On parle d'« hyperpuissance ». • Des engagements nombreux Les États-Unis s'engagent alors contre les pays qualifiés d'« États parias », soupçonnés de vouloir se doter d'armes de destruction massive ou violant les droits de l'homme.

La plupart de ces actions se font sous le mandat de l'ONU : première guerre du golfe en 1991, engagement en Somalie en 1992, en Bosnie avec l'OTAN en 1993.

Les États-Unis sont qualifiés de « gendarmes du monde ». Une puissance contestée • Le 11 septembre et ses conséquences De nouvelles menaces apparaissent, comme le terrorisme islamiste avec les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center de New York.

Le président George W.

Bush se lance alors dans une guerre contre « l'axe du mal » et. »

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