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LES ETATS-UNIS ET LE MONDE DEPUIS 1945

Publié le 06/04/2015

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etats unis
LES ETATS-UNIS ET LE MONDE DEPUIS 1945 Dans l'entre-deux-guerres, les États-Unis sont déjà une grande puissance1. Mais c'est à la faveur la Seconde Guerre mondiale qui confirme le déclin de leurs concurrents européens, puis de la Guerre froide où ils prennent la tête du monde libre qu'ils achèvent de construire leur puissance. Cette dernière se mesure en tenant compte de facteurs matériels - hard power2 -, mais aussi de facteurs immatériels - soft power3. Les multiples interventions militaires, l'omniprésence diplomatique, économique et culturelle de cette puissance dominante au cours du XXème siècle, visent toutes à fonder un nouvel ordre mondial. Cependant, la réalisation de celui-ci provoque résistances et contestations qui la fragilisent l'hyperpuissance au début du XXIème siècle. Problématiques : Comment les Etats-Unis se sont-ils imposés comme la première puissance mondiale ? Dans quels domaines s'exerce-t-elle ? Quels sont les atouts, les faiblesses et les limites de l'hyperpuissance américaine ? I-LA CONSTRUCTION DE LA PUISSANCE AM ÉRICAINE. En 1776, lors de leur naissance, les Etats-Unis ne sont constitués que de treize anciennes colonies britanniques ayant rompu avec leur métropole. Ils prennent peu à peu le contrôle d'un territoire immense et riche et leur population s'accroît rapidement grâce à une immigration massive. La conquête de l'Ouest, aux dépens des Amérindiens, est légitimée par la doctrine de la destinée manifeste4. Avec l'entrée dans l'ère industrielle, les Etats-Unis prennent une place de plus en plus importante dans le monde. En 1890, l'État proclame la fin de la « Frontière » : le ur territoire enfin maîtrisé, les États-Unis peuvent désormais se tourner vers le monde. A) L'espoir déçu d'un nouvel ordre mondial (1918-1920). En avril 1917, le président Wilson fait entrer son pays dans la Première Guerre mondiale pour répondre aux attaques des sous-marins allemands, mais aussi dans la pensée de bâtir après la victoire un nouvel ordre mondial fondé sur le droit, dans lequel les Etats -Unis joueraient un rôle majeur. En janvier 1918, il en expose les fondements en quatorze points : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, liberté du commerce et des mers, dipl omatie franche et transparente, création d'une organisation internationale, la Société des Nations (SDN), chargée d'arbitrer les conflits. Cette nouvelle doctrine s'appuie aussi sur l'idée que les Etats-Unis ont pour mission d'étendre au monde entier les pr incipes qui ont fait leur fortune, notamment le libéralisme économique et la démocratie. Ces idées, que Wilson parvient à imposer à ses alliés européens, inspirent largement le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 avec l'Allemagne, qui façonne une nouvelle Europe et crée la SDN. 1 La puissance, applique aux états, peut se définir comme la capacité de « faire » (le pouvoir), de « ne pas faire » (l'indépendance) et de « faire faire » (l'influence ou faculté d'imposer sa volonté a ux autres). Plus cette capacité est grande, plus la puissance est étendue on parle alors de sphère d'influence. 2 Ce terme désigne l'ensemble des moyens, notamment militaires et économiques, dont dispose un Etat pour contraindre un autre État à agir comme il le souhaite, au besoin en usant de la force. 3 Ce terme désigne l'ensemble des moyens non coercitifs, notamment culturels ou idéologiques dont dispose un Etat pour amener un autre État à penser comme lui. Le soft power relève du pouvoir de conviction et non de la contrainte. 4 Doctrine formulée en 1845 selon laquelle les Etats-Unis ont la mission historique de répandre la civilisation dans le continent américain et de servir de modèle au monde. Les Etats-Unis, dont l'économie, le commerce et la monnaie sont prospères, dont la flotte de guerre est désormais à la hauteur de la flotte britannique, peuvent s'imposer comme la première puissance mondiale, face à des Européens affaiblis par le conflit et les destructions. Mais, le Sénat, majoritairement républicain et fidèle à la traditionnelle doctrine Monroe5, refuse d'assumer les responsabilités mondiales qu'implique cette nouvelle position et ne ratifie pas le traité de Versailles. Les Etats-Unis ne font donc pas partie de la SDN et se placent en dehors du système qu'ils ont contribué à créer. B) Un isolationnisme en trompe l'oeil (1920-1940). Soutenus par une population pacifiste face à l'ampleur des pertes d e la Première Guerre mondiale, les présidents républicains qui succèdent à Wilson, de 1920 à 1932, mènent une politique nationale de repli, qu'illustre le slogan America first : mise en place de quotas à l'immigration, mesures protectionnistes... Cet isolationnisme6 est cependant plus apparent que réel. Les EtatsUnis continuent d'intervenir activement dans le Pacifique et de dominer le continent américain. Ils ne se désintéressent pas des affaires européennes : ils réclament à la France et au Royaume -Uni le remboursement de leurs dettes de guerre et souhaitent la réintégration rapide de l'Allemagne dans le commerce mondial. Aussi, à partir de 1924, ils font pression sur la France, par l'intermédiaire de leurs banquiers, pour imposer un allègement du paiement des réparations allemandes (plans Dawes et Young). Ils prêtent dans le même temps des dollars à l'Allemagne, ce qui lui permet de se relever et de payer ses réparations, et donc à la France de s'acquitter de ses dettes. Cette « diplomatie du dollar », particulièrement efficace, conduit à l'apaisement des tensi...
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« Les Etats -Unis, dont l’économie, le commer ce et la monnaie sont prospères, dont la flotte de guerre est désormais à la hauteur de la flotte britannique, peuvent s’imposer comme la première puissance mondiale, face à des Europ éens affaiblis par le conflit et les destructions.

Mais, le Sénat, majoritairement républicain et fidèle à la traditionnelle doctrine Monroe 5, refuse d’assumer les responsabilités mondiales qu’implique cette nouvelle position et ne ratifie pas le traité de Versailles.

Les Etats -Unis ne font donc pas partie de la SDN et se placent en dehors du système qu’ils ont contribué à créer .

B) Un isolationnisme en trompe l’ œil (1920 -1940). Soutenus par une population pacifiste face à l’ampleur des pertes d e la Première Guerre mondiale, les présidents républicains qui succèdent à Wilson, de 1920 à 1932, mènent une politique nationale de repli, qu’ illustre le slogan America first : mise en place de quota s à l’immigration, mesures protectionnistes… Cet isolatio nnisme 6 est cependant plus apparent que réel.

Les Etats - Unis continuent d’intervenir activement dans le Pacifique et de dominer le continent américain.

Ils ne se désintéressent pas des affaires européennes : ils réclament à la France et au Royaume -Uni le remboursement de leurs dettes de guerre et souhaitent la réintégration rapide de l’Allemagne dans le commerce mondial.

Aussi, à partir de 1924, ils font pression sur la France, par l’intermédiaire de leurs banquiers, pour imposer un allègement du paiement des réparations allemandes (plans Dawes et Young).

Ils prêtent dans le même temps des dollars à l’Allemagne, ce qui lui permet de se relever et de payer ses réparations, et donc à la France de s’acquitter de ses dettes.

Cette « diplomatie du dollar », part iculièrement efficace, conduit à l’apaisement des tensions politiques en Europe. L’édifice s’écroule en 1929 avec le début de la grande crise économique.

Les investisseurs américains rapatrient leurs capitaux, contribuant ainsi à exporter la crise en Euro pe.

Elu en 1932, le président Roosevelt, mène une politique plus isolationniste que ses prédécesseurs.

Face à la montée des tensions en Europe, le Congrès vote entre 1935 et 1937 des lois de neutralité, interdisant les ventes d’armes et les prêts aux pays en guerre. Roosevelt comprend toutefois que les Etats -Unis ne pourront rester à l’écart d’un conflit européen et que leur devoir est de soutenir les démocraties face aux dictatures.

En novembre 1939, i l convainc le Congrès d’autoriser la vente d’armes à la France et au Royaume -Uni, à condition qu’ils payent comptant et se chargent du transport ( cash and carry ), mais ce n’est qu’après la défaite de la France, en juin 1940, que l’opinion américaine, jusqu’alors profondément pacifiste, se retourne. C) Le tour nant de la Seconde Guerre mondiale (1941 -1945). En mars 1941, est votée la loi prêt -bail , qui permet au Royaume -Uni de poursuivre la lutte contre l’ Allemagne nazie.

En août, Roosevelt et Churchill, signent la Charte de l’Atlantique, qui reprend les idées de Wilson.

Mais ce n’est que le 7 décembre 1941 que les Etats -Unis entrent en guerre, à la suite de l’attaque du Japon contre leur base de Pearl Harbor. Leur engagement est alors total.

Il est d’abord industriel et économique : le Victory Program mobilise tout le pays au service de l’effort de guerre ; d’énormes quantités d’armements et de navires sont fabriquées à la chaîne.

Il est ensuite militaire : les Etats -Unis doivent combattre sur deux fronts, dans le Pacifique et en Europe.

Quatre débarquements (Af rique du Nord 1942, Italie 1943, Normandie et Provence 1944) permettent à l’armée américaine, aidée de ses alliés, de libérer l’Europe occidentale.

La lutte contre le Japon est tout aussi intense.

Les terribles bombardements de Tokyo et l’usage de l’arme nucléaire à Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 août 1945) finissent par pousser le Japon à capituler.

5 Doctrine formulée en 1823 par le Président Monroe selon laquelle les Européens ne doivent pas intervenir en Amérique, ni le s Etats -Unis en Europe. 6 Attitude d’un Etat qui répugne à intervenir dans les affaires du monde.. »

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