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Les États-Unis en toile de fond de l'Amérique latine : intérêts économiques et mission politique

Publié le 28/03/2019

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La Guerre d'indépendance, qui dure de 1775 à 1783, permet aux États-Unis d'obtenir leur émancipation par rapport à la Grande-Bretagne, puissance coloniale, et de se constituer en tant qu'Etat. Un siècle plus tard, ils poursuivent leur consolidation et leur expansion interne. La guerre hispano-américaine de 1898 fait d'eux une puissance mondiale, qui s'accomplit en partie par l'intervention militaire directe, mais surtout par la prise d'influence économique.

Quelques années seulement après s'être constitués, les États-Unis se font les mandataires des États d'Amérique latine qui luttent pour se séparer des puissances coloniales. Au moment où l'alliance européenne s'apprête à faire échouer l'indépendance des États d'Amérique du Sud, le président des États-Unis, James Monroe, énonce sa première définition, en 1823, de l'ensemble du continent américain qu'il considère comme la sphère d'intérêts des États-Unis. La doctrine de Monroe - c'est ainsi qu'on la baptisera plus tard - affirme que les continents américains, par suite de la liberté et de l'indépendance qu'ils ont obtenues, ne doivent plus être considérés

 

Des soldats américains sur la base militaire américaine de Guantànamo à Cuba posent pour une photo qu'ils enverront à leurs familles.

comme objet de colonisation par une puissance européenne quelle qu'elle soit.

« premi ère fois sur l'île.

Dans la gu erre hispano-américaine de 1898, les États- Unis n'ont besoin que de trois mois pour déloger l'ancienne grande puissance sur le dé clin de ses derni ères places fortes en Amérique.

En dehors de Cuba, qui devient un État indépendant en 1901, d'autres tr emplin s imp ortants pour le mar ché latine-améric ain et asiatique tombent entre leurs mains avec les anne xions du Costa Rica, de Guam et des Phili ppines.

Aupa ravant, les États- Unis avaient posé les assis es d'une union infor melle du con tinen t sous leur domin ation, en co nvoq uant la premièr e Conférence internationale des États américains (1889).

Les Américains espèrent reprendre la suite de la Grande-Br etagne en tant que leader du marché en Amérique latine.

La crise économique et l'interdépen­ da nce de l'économie interna tionale entraînent la concentration du capital et la fusion d'entreprises en des trusts de plus en plus gros.

En 1899 est créée la Un ited Fruit Company, en 1901 la Uni ted Steel Corpor ation.

Dès 1870, John D.

Rockefe ller fonde la Standar d Oil Company, qui deviendra par la suite le plus grand groupe pétrolier mondial.

Alor s qu' aux États -Unis la loi anti- trusts complique l'ét abl issement de monopole s, les grandes sociétés économiques d'Amé­ rique latine et des Caraïbes participen t, avec le soutien du gouvernement amé­ ricain en tête, à l'explo itation de nouvelles sources de matières premières et à la créa tion de nouveaux marchés pour les États-Unis.

Politique de la « porte ouverte ».

Le président William McKinley et son ministre des affa ires étra ngèr es John Hay font suc céder à l'o ffe nsive militaire une politique d'impérialisme informel, qui leur ouvre les portes du gigan tesque marché chinois : en 1898, l'empire allemand, la Grande-Br etagne et la Russie s'aménagent des places fortes sur la côte chinoise et commenc ent à se par tager l'un des derniers espaces libres.

Dans le cadre de négociations avec les autres grandes puis sanc es, les puis sanc es colo niales américano-européennes imposent pour la Chine le principe de la « porte ouverte » - droit d'accès identique pour toutes les puis sances -qui déterm ine dès lors la politique américaine dans le monde.

Les États -Unis im posent en Amérique Centrale leur point de vue sur un sujet vital : après l'échec du projet français de la construction d'une voie d'eau à travers l'i sthme de Panama, les États- Unis, gouvernés par McKin ley et Hay, s'assurent Des marines, dans le port de League Island, Philadelphie, montent à bord de I'USS Connect icut.

Le navire de guerre appareille pour Haïti, ou 500 soldats doivent être postés.

tous les droits sur le futur canal qui reliera l'Atlantique au Pacifique.

Sous Theodore Roosevelt (1901-1909), l'i nte rvention directe devient la maxime de la politique américaine : >, qui veut imposer aux autres pays sa propre conception du bonheur, par la violence s'il le faut.

Ce sont surtout l'Amériq ue centrale et les Caraïbes qui sont l'objet de cette prétention, à laquelle s'un issent les intérêts économiques et de sécurité.

Wilson envoie l'armée en Haïti sous prétexte d'em pêcher le chaos et l'i ntervention des puissances européennes (191 5-1934).

De semblab les motifs entraînent l'occupation de Cuba (1912- 19 25) et de la République domini caine (1916 -1924).

Les États-Unis y réorganisent le sys tème politique, l'administration et l'a rmée sur leur modèle , déve loppent l'i nfrastructure et se garantis sent des avantages commerciaux, sans pouvoir imp oser durablement des struc tures démocratiques.

Le devoir de mission chez Wi lson constitue le pendant libéral du so cial isme d'inspir ation léniniste, qui s'imp ose avec la révo lution d'octobre en Rus sie ; quelque s mois aupar avant, le 2 avri l 1917 , Wi lson, dans un discou rs, énonce la maxime avec laquelle les États­ Unis allaient déclarer la guer re à l'Alle­ magne quatre jours plus tard : « Le monde doit être assaini en vue de la victoire de la démocratie ( ...

) La défense du droit est encore plus précieuse que la paix.

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