LES ETATS-UNIS DE 1945 A 1969 (Histoire)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
propre conviction.Voilà le texte du discours tel qu'Arthur M.
Schlesinger le retranscrit dans son ouvrage :«Car je fais face ce soir à l'Ouest, à ce qui était autrefois la nouvelle frontière.
Depuis les terres qui s'étendent à 3000 miles derrière moi, les pionniers d'hier abandonnèrent leur sécurité, leur confort et quelquefois leurs vies pourbâtir un monde nouveau, ici, dans l'Ouest...
Leur devise n'était pas "Chacun pour soi", mais "Tous pour la causecommune"...Aujourd'hui, certains diront sans doute que ces combats ont pris fin, que tous les horizons ont été explorés, que cesbatailles ont été gagnées, qu'il n'y a plus de frontière américaine.
Mais...
les problèmes ne sont pas tous résolus etles batailles ne sont pas toutes gagnées, et nous nous tenons aujourd'hui à la limite d'une nouvelle frontière — lafrontière des années 1960, une frontière de possibilités et de chemins inconnus, une frontière d'espérances nonréalisées et de menaces...La nouvelle frontière dont je parle n'est pas un ensemble de promesses — c'est un ensemble de défis.
Elle résumenon pas ce que j'ai l'intention d'offrir au peuple américain, mais ce que j'ai l'intention de lui demander...
Elle contienten elle la promesse de plus de sacrifice et non plus de sécurité...
Au-delà de cette frontière, il y a des territoiresinconnus de science et d'espace, des problèmes irrésolus de paix et de guerre, des bastions de pauvreté etd'injustice, des questions sans réponse, celles de la pauvreté et de l'abondance.(The new frontier of which I speak is not a set of promises — it is a set of challenges.
It sums up not what I intendto offer the American people, but what I intend to ask of them...
It holds out the promise of more sacrifice insteadof more security...
Beyond that frontier are uncharted arecs of science and space, unsolved problems of peace andwar, unconquered pockets of ignorance and prejudice, unanswered questions of poverty and surplus.)Il serait plus facile de reculer devant cette frontière, de regarder en arrière vers la tranquille médiocrité du passé...mais je crois que les temps requièrent l'invention, l'innovation, l'imagination, la décision...
Je demande à chacund'entre vous d'être les nouveaux pionniers sur cette nouvelle frontière.
»D'où venait le concept de « nouvelle frontière »? A cette question, un autre des conseillers du président, TheodoreSorensen, tente de répondre dans son ouvrage : Kennedy.
Il est certain tout d'abord que l'essentiel des idéesavancées par Kennedy dans le discours prononcé devant la convention démocrate provient d'autres textes.
Le futurprésident avait en effet l'habitude de remanier ses anciens discours pour en réutiliser les idées et les formules.Cependant, reconnaît Sorensen, le concept de « nouvelle frontière » était, au moment où Kennedy l'a utilisé lapremière fois, entièrement neuf.
On en chercherait en vain la trace dans d'autres textes.
Kennedy avait sans doutel'intention de proposer aux électeurs une formule inédite qui rappellerait le « New Deal » de Roosevelt et établiraitcomme une continuité entre lui-même et la grande figure démocrate de l'histoire américaine.La victoire de Kennedy devant Nixon aux élections fut très difficile.
Kennedy l'emporta avec la plus petite majorité —en termes de vote populaire — de l'histoire des Etats-Unis.
Le projet de société développé pour la première fois dansle discours de juillet 1960 a-t-il joué un rôle important dans cette victoire? Toujours est-il qu'à l'issue de laconvention démocrate, Kennedy semblait ne pas douter de l'issue du scrutin.Sorensen rapporte, en effet, l'anecdote suivante.
A la fin du discours, l'un des membres de l'entourage de Kennedyvint le trouver pour lui demander un autographe.
Juste au-dessous de sa signature, le candidat démocrate ajoutadeux lettres énigmatiques et difficiles à déchiffrer.
Fallait-il lire N.D.
(initiales de la prestigieuse école américaineNotre-Dame)? Non, répondit Kennedy, les deux lettres étaient non pas N.D.
mais N.P.
pour ...
Next President ! Dans la mythologie américaine, il y a peu de termes qui soient aussi chargés de significations que celui de«frontière ».
Qu'on parcoure la littérature américaine, qu'on s'intéresse au cinéma américain — et notamment auxfilms de cow-boys ou de science-fiction —, qu'on regarde la manière dont les historiens américains relatent leurpropre histoire, et c'est toujours le même mythe qui revient : celui d'une terre vierge, d'un espace inconnu à laconquête duquel les pionniers doivent se lancer pour inventer une terre de paix, de prospérité et de fraternité.Toute l'habileté politique de Kennedy fut d'avoir su récupérer ce mythe pour le faire servir à sa campagne.
Toute sagrandeur historique fut d'avoir su donner une nouvelle dimension à ce rêve.
L'océan Pacifique atteint, la colonisationintérieure achevée, d'autres luttes étaient désormais à mener : pour l'égalité véritable et la paix.
Luttes qu'une finprématurée et l'inertie de la société américaine ne permettraient pas à Kennedy de mener à leur terme.
Dans le domaine économique, la croissance est relancée entre autres par un développement des exportations, enparticulier agricoles (Kennedy Round).
Mais ce sont surtout les dépenses militaires (guerre du Vietnam), scientifiques(espace) et sociales qui jouent un grand rôle.
Financée par un déficit budgétaire important, cette reprise comporteun risque d'inflation considérable, d'autant plus grave qu'elle concerne le dollar.Quoiqu'il en soit, à cette époque, la mise en place de l'Etat-providence (Welfare State) se concrétise, et c'est lesuccesseur de Kennedy (assassiné en 1963), Lindon Johnson, qui met en place une sécurité sociale complète (1965)pour les plus démunis.
Il s'attaque aussi au problème racial (lois sur les droits civiques de 1964 et 1968), mais le malest trop profond.
Les "ghettos" noirs sont le lieu d'une agitation beaucoup plus radicale que celle manifestée autemps de Martin Luther King (assassiné en 1968).
Les émeutes raciales de 1964 et 1967 permettent, dans uncontexte international troublé, l'éclosion du "pouvoir noir" (Black Power).Du point de vue international, les Etats-Unis connaissent aussi une période de turbulence : la guerre de Corée, lesdifficultés de l'ONU, les grandes crises européennes parviennent à être gérées grâce au statut dominant etincontesté des Etats-Unis, mais ces problèmes ne sont que l'avant-goût d'un autre plus lourd et plus déstabilisateurpour les Etats-Unis : la guerre du Vietnam.
Cette guerre a deux conséquences politiques graves : d'une part, àl'extérieur, une perte de prestige des Etats-Unis qui apparaissent de plus en plus comme les "gendarmes" du mondeà un moment où les peuples (développés ou non) aspirent à plus d'autonomie et, d'autre part, à l'intérieur, à unevéritable crise de conscience face à ce qui devient de plus en plus, pour une partie de l'opinion, la "sale guerre"..
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