LES ETATS-UNIS DE 1914 A 1921 : LA GUERRE ET LA PAIX
Publié le 31/08/2011
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La recrudescence de l'isolationnisme qui s'était annoncée sous Taft s'accentua d'abord sous Wilson, partisan de l'isolement, qui s'opposait vigoureusement à ce que l'on a appelé "la diplomatie du dollar" pratiquée par le Secrétaire d'Etat de Taft, Philander C. Knox : aux yeux du Président, cette politique était par trop asservie aux intérêts financiers américains. Dès son entrée en fonctions, Wilson avait adopté un ton moralisateur en déclarant :
« C'est une entreprise extrêmement dangereuse de vouloir déterminer la politique étrangère d'un pays en fonction d'intérêts matériels. :. C'est aussi sur ce ton qu'il traita des deux seuls problèmes qu'il eût à résoudre pendant la première année de son mandat et qui se rapportaient tous deux à l'hémisphère occidental : la révolution mexicaine qui porta Victoriano Huerta au pouvoir et donna lieu au meurtre du Président démocrate Madero, et la question du péage dont le Congrès américain avait frappé les bateaux étrangers qui transitaient par le canal de Panama, mesure contraire à l'esprit sinon à la lettre du traité HayPaunceforte.

«
plus souvent pris position dans les affaires des pays du
sud.) Dans l'affaire mexicaine, il refusa de reconnaître le
Gouvernement Huerta, pour
des raisons hautement morales,
ajoutant que les Etats-Unis devaient
c apprendre aux ré
publiques sud-américaines à élire des
good men (hommes
intègres):..
La Grande-Bretagne, dont la marine s'in
téressait depuis peu aux pétroles mexicains, prit
la position
opposée et
ce conflit fut intensifié par le mécontentement
que soulevait le droit
de péage.
Quand il s'agissait d'éthi
que, Wilson était aussi strict pour
ses concitoyens que pour
ses adversaires étrangers ; il recommanda au Congrès, dans
des termes fort caractéristiques, de modifier
la loi concer
nant le péage:
c Nous sommes une nation trop grande,
trop puissante, qui a trop
de respect pour elle-même pour
nous permettre
de donner aux termes de nos engagements
un sens trop étroit ou trop biaisé, uniquement parce que
notre puissance nous autorise à
les interpréter comme bon
nous semble.
Un geste généreux est le seul que nous ayons
les moyens de faire, l'abandon volontaire d'une position que
partout l'on critique et que l'on comprend mal.
» La Grande
Bretagne fit volte-face et, en fin de compte, Huerta dut
s'exiler; cette solution, si elle ne mit pas fin aux tribulations
latina-américaines de Wilson, fit néanmoins cesser
la tension
angle-américaine.
Le Président avait certes eu un beau geste,
et il était sincère ; cependant, ce règlement de comptes
parut
à certains être - comme c'est hélas souvent le cas
dans les affaires internationales -davantage un
c mar
ché
:.
qu'une victoire à mettre au crédit d'une nouvelle
morale internationale.
Quoi qu'il en soit, les relations des
Etats-Unis avec la Grande-Bretagne se poursuivirent dans
un climat plus favorable que jamais grâce, en partie,
à la
présence
de Lord Bryce à l'ambassade de Washington, où
il exerça ses fonctions jusqu'à
la déclaration de la guerre
en Europe.
Le
« grand Maëlstrom » devait inévitablement entraîner
aussi les Etats-Unis dans le
go_uffre, malgré les efforts
désespérés de Wilson pour maintenir la neutralité amé
ricaine.
Le Président
se défiait profondément de l'auto
cratisme et du militarisme allemands ; la Grande-Bretagne,.
»
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