Les États-Unis d'Amérique du Nord dans les années soixante : aspects intérieurs.

« intérieur; il finance une bonne partie des dépenses de Recherche et Développement (« R.

and D.

»).

Le Pentagoneest le principal pourvoyeur d'emplois (danger du « complexe militaro-industriel »).

Le lancement par Kennedy duprogramme Apollo puis le succès (envoi de deux hommes sur la lune en 1969) stimulent les progrès technologiques,que facilite également l'exode aux États-Unis des meilleurs cerveaux étrangers (« le brain-drain »).— Toutefois, vis-à-vis de l'extérieur, des problèmes commencent à apparaître : diminution de la compétitivitécommerciale américaine (sauf dans les domaines agricoles et de certaines industries de pointe) et des excédents dela balance commerciale; menaces sur le dollar qui apparaît de plus en plus surévalué.

2 La conjoncture économiqueest très fluctuante et contrastée— La période Kennedy se caractérise par le succès de « la New Economic » d'inspiration keynésienne : la croissancedans la stabilité.— La période Johnson se caractérise par un dérèglement de la machine économique américaine : surchauffeinflationniste suscitée par une demande trop forte, privée et publique (déficit budgétaire).

Les mesuresdéflationnistes adoptées par Johnson (surtaxe de 10 % en 1968), puis par Nixon (freinage de la masse monétaire encirculation en 1969), provoquent un début de récession en 1970 sans pour autant faire disparaître le processusinflationniste.

Les États-Unis s'installent dans la stagflation. III La situation sociale • La découverte de « l'autre Amérique » et le développement du « Welfare State »— « L'autre Amérique », c'est le titre de l'ouvrage du sociologue Michael Harrington : il décrit l'Amérique des laissés-pour-compte de la croissance (minorités raciales, pauvres, défavorisés...).

Près de 4o % des Américains vivraientau-dessous du seuil officiel de pauvreté;— à l'initiative des présidents démocrates, Kennedy et Johnson, des mesures sont prises pour venir en aide auxdéshérités :• mesures à caractère social : allocations diverses; bons alimentaires; logements sociaux; programmes « Medicare »et « Medicaid » d'assurance-maladie pour les personnes âgées et celles à faibles revenus (1965); repas gratuitspour les écoliers pauvres; bourses fédérales pour étudiants; aides aux chômeurs...,• mesures à caractère antiracial; vote de la loi sur les droits civiques (1964) qui interdit toute ségrégation dansl'emploi et l'éducation; interdiction de la ségrégation dans l'habitat (1968),• bilan nuancé et très coûteux de toutes les mesures sociales : elles représentent plus de 27 °h des dépensesfédérales en 196o et plus de 37 % en 1970, sans pour autant avoir fait disparaître le phénomène de pauvreté auxÉtats-Unis. 2 Contestation sociale et raciale : la montée de la violence— Contestation sociale : celle des féministes qui se réfèrent à l'ouvrage de Betty Friedan, « The Feminine Mystique», paru en 1963; celle des écologistes qui dénoncent les dangers de pollution et de dégradation de l'environnement;celle des associations de consommateurs qui dénoncent, à l'exemple de l'avocat Ralph Nader, les excès ducapitalisme marchand...— Contestation universitaire : « le modèle américain » de civilisation et de culture est remis en question; la guerredu Vietnam est prétexte à de grands rassemblements d'opposants sur les campus universitaires; une « contre-culture » apparaît et le mouvement hippie fait des adeptes.

A partir de 1964, l'université scientifique de Berkeley(Californie) apparaît comme le grand centre de contestation universitaire américain.— Contestation raciale : la plus radicale• celle, encore modérée, des ouvriers agricoles d'origine mexicaine qui, sous la direction de César Chavez,obtiennent la possibilité de se syndiquer en Californie;• celle, beaucoup plus virulente, du mouvement noir américain.

Les « grandes marches » pour l'égalité raciale ainsique la non-violence préconisée par le pasteur Martin Luther King paraissent inadaptées pour résoudre les problèmesposés par la condition noire dans les ghettos des grandes villes industrielles du nord-nord-est et même de l'ouest dupays.

C'est « l'autre problème noir », très différent de celui de la ségrégation dans les États du Sud, en voie d'êtresolutionné à partir de 1964.

La notion de « black power » apparaît en 1966.

Des émeutes éclatent dans les ghettosnoirs des grandes villes américaines (« les étés chauds » 1966-1968).— La montée de la violence : le président Kennedy (1963), son frère Robert, le pasteur Martin Luther King (1968)...n'en sont que les victimes les plus connues.

Les États-Unis de la fin des années 196o ne paraissent-ils pas menacésde « guérilla urbaine »? Conclusion Opposition très nette entre le début et la fin des années 1960.

Celles-ci n'ont pas été a les Golden Sixties » rêvéespar Kennedy.

Elles ont vu le doute, le désenchantement, la contestation s'installer chez bon nombre d'Américains.. »