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Les États-Unis

Publié le 16/09/2014

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Mais l' « indicateur composite avancé « du Department of Commerce a stagné en août; les stocks de biens durables ont crû en août pour la première fois depuis janvier. La hausse des commandes de machines-outils est due surtout à un gros marché de la General Motors; et la croissance du P.N.B. au deuxième trimestre s'explique essentiellement par l'excédent commercial record (7,44 milliards pour huit mois 1975 contre 1,5 en 1974) obtenu grâce à une chute des importations, ce qui est un signe d'anémie économique.

 

Globalement, malgré tout, les facteurs positifs l'emportent et Gerald Ford, en opérant une nouvelle déduction fiscale de 27 milliards de dollars dont 20 pour les particuliers — la première, en avril, portait sur 23 milliards dont, déjà, 20 pour les particuliers — a sans doute conforté quelque peu l'expansion balbutiante. Attitude logique : à une exception près (qui a provoqué l'élection de Kennedy en 1960), l'exécutif américain s'est toujours efforcé d'aborder l'élection présidentielle dans une phase de haute conjoncture; Ford prépare le scrutin de l'automne 1976.

Il y a encore deux ou trois mois, le sentiment général était qu'on se trouvait tout simplement en présence d'une récession comme les cinq autres que le pays a connues depuis 1945, à ceci près qu'elle était probablement un peu plus sévère (comparable seulement à celle de 1957) et que sa durée était plus longue. Le ton a désormais changé. C'est en septembre dernier qu'on peut placer le moment à partir duquel la confiance du public s'est soudain détériorée. Cela s'est traduit par une baisse brutale du taux de rotation des effectifs salariés (quit rate), indiquant une forte diminution du nombre des personnes qui demandaient à changer d'emploi pour des raisons de convenance personnelle. Deux mois après, c'était la chute des ventes de biens de consommation, stimulées jusqu'alors par la crainte de l'inflation.

 

Il s'en est ensuivi une réduction tout aussi précipitée des programmes de production, avec de nombreux licenciements dont l'ampleur risque encore de s'aggraver dans les prochains mois, car, jusqu'à maintenant, les employeurs américains ont été beaucoup plus timides que d'habitude dans leur politique de débauchage, comme s'ils sentaient autour d'eux rôder une peur confuse. Le taux de chômage a tout de même bondi de 7,2 % en décembre à 8,2 % en janvier, chiffre que, à la fin de 1974, on ne pensait devoir atteindre qu'au printemps!

« 58 L'ÉPRElNE D'ÉCONOMIE 2 •.•• INQUIETE LES CONSOMMATEURS ...

La confiance du consommateur (base 100 en février 19661 1972 1973 1974 1975 JFMAMJJASONDJFMAMJJASONOJFMAMJJASONDJFMAM 3 ••.• QUI RESTREIGNENT LEURS ACHATS.

Ventes au détail (en milliards de dollars 1967) 31 1972 1973 1974 1975 JFMAMJJASONDJFMAMJJASONDJFMAMJJASONOJFMAM 57 et faisait chuter la confiance des consommateurs dans le système (graphique 2).

Il en résultait une stagnation, puis une baisse des ventes au détail (graphique 3).

La crise pètrolière de 1974 n'allait rien arranger: l'èconomiste Arthur Okun estimait rècemment qu'elle correspondait à un impôt de 4 % sur le chiffre d'affaires.

Ainsi s'amorçait la spirale descendante de l'activité.

Par ailleurs, la forte progressivité de l'impôt sur le revenu (qui ne tient pas compte de l'inflation, comme en France) contribuait à rogner les ressources disponibles.

De novembre 1973 à mars 1975, soit en quinze mois, le revenu de l'Américain moyen (en do_llars constants) a baissé de 8,8 %- Pourtant, alors que le consommateur faisait le gros dos, les industriels, eux, continuaient à produire (graphique 4).

C'est que l'inflation gonflait artificiellement les chiffres d'affaires et les profits, créant un climat d'euphorie trompeur.

En réalité, dès la fin de 1973, l'offre dépassait la demande.. »

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