Les États andins
Publié le 25/12/2018
Extrait du document
LE FROID ET LE CHAUD
Venu de l'Antarctique, le courant froid de Humboldt refroidit la côte Pacifique, de l’Équateur au Chili, en même temps qu'il l'assèche, l'air marin froid absorbant l'humidité de la Terre : ainsi se forment les brumes (garuas) flottant sur les 3000 km d'un désert côtier parmi les plus stériles du monde. Le courant de Humboldt favorise en revanche le développement du plancton, et donc la présence d'immenses bancs d'anchois. Cette circulation océanique est perturbée - tous les deux à sept ans - par El Ninô. L'arrêt des alizés, qui poussent habituellement les eaux chaudes du Pacifique vers l’Asie, entraînent un déplacement de ces eaux chaudes vers l'est : ainsi formé, El Nino bloque la remontée des eaux froides et profondes au large de l’Équateur et du Pérou. Outre ses effets dévastateurs pour les pêcheries, il provoque inondations et cyclones en Amérique et en Afrique de l'Est, sécheresses et incendies en Asie.
UN ENSEMBLE GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE
La Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili forment un ensemble géographique structuré par les Andes, qui courent sur 7 640 km le long du Pacifique. Cette exceptionnelle continuité montagneuse est un facteur à la fois d'unité et de morcèlement. Foyer des principales civilisations sud-américaines, les Andes apparaissent en période longue comme un milieu plutôt favorable à l'homme, la population d'origine indienne se concentrant sur les hauts plateaux, fertilisés par les volcans. Pourtant les reliefs andins constituent un obstacle naturel aux communications, donc à l’unité régionale et nationale : à l'exemple de la route Panaméricaine, reliant Puerto Montt, au Chili, à l'Amérique centrale, les voies terrestres sont pour l'essentiel côtières.
LES ANDES
La formation des Andes
La chaîne résulte du rapprochement entre la plaque Nazca, plaque océanique portant la partie orientale du Pacifique, et la plaque sud-américaine. Édifiées pour l'essentiel au cours des vingt derniers millions d'années, les Andes sont des
montagnes fortement plissées, dont les sommets dépassent souvent plus
de 6000 m. Ces plissements expliquent la des glissements de terrain sur les versants saturés de pluie.
À l’extrême sud, les glaciers
continuent de modifier les reliefs.
Une zone d'activité sismique
ET VOLCANIQUE
Les Andes continuent de se soulever à mesure que la plaque Nazca glisse sous la plaque sud-américaine. Ce phénomène de subduction est à l'origine de séismes fréquents et d'un volcanisme actif. Plus de 40 volcans sont actifs, de la Colombie au cap Hom, surtout dans les cordillères occidentales. Le Cotopaxi (5 897 m).
en Équateur, est le plus haut volcan actif du monde. Les Andes doivent d'ailleurs leur nom à l'andésite, lave solidifiée formant les hauts sommets volcaniques.
Le relief
À leur extrémité septentrionale, les Andes se divisent en éventail en trois cordillères, orientale, centrale et occidentale. Les plus hauts sommets, dans la Cordillère centrale, sont des volcans couverts de glace (Nevado del Huila : 6750 m). Les plaines littorales, en bordure du Pacifique et de la mer des Antilles, sont ainsi isolées des plaines orientales. Le massif granitique de la sierra Nevada de Santa Maria, isolé, surplombe de 5775 m la côte caraïbe.
Climat et végétation
Au nord de l'équateur, la Colombie jouit d’un climat chaud et humide (1200 mm de pluie par an en moyenne). Si la péninsule de la Cuajira, au nord-est, est aride, les plaines ouvertes sur le Pacifique, marécageuses et couvertes d’une forêt dense, sont parmi les plus arrosées du monde. Les plaines orientales, marquées par une longue saison sèche, sont le domaine de la
«
par
leurs éruptions, s'abaisse vers des
plaines côtières, plus larges au nord du
pays.
À l'est les basses terres de l'Oriente
appartiennent au monde amazonien.
CLIMAT ET VÉGÉTATION
La ligne équatoriale passe dans le nord
du pays.
Sur la côte, le climat tropical
très humide se fait semi-aride vers le
LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
Les cours d'eau nés dans les Andes
arrosent pour les uns la région côtière
(Esmeraldas), pour les autres,
rejoignent les basses terres formant
de grands affluents de l'Amazone
(Napo, Pastaza,
Maraiion).
•
Capitale et villes.
Établie à 2 850 m
d'altitude, Quito domine l'ensemble
Superficie : 1 285 000 km'
Population : 26090 000 hab.
Densité : 20,3 hab.fkm'
Capitale : Lima {6 485 ooo hab.)
Monnaie : sol
Langue : espagnol et quechua (off.),
aymara
Espérance de vie : 63 ans (hommes), �--- -------- _, 67 ans (femmes) LES CiALÂPACiOS
CouVTant 8000 km', de part et d'autre
de l'équateur, les 13 nes Galapagos sont
rattachées à l'Équateur.
Ces terres
volcaniques abritent une faune unique
au monde : les seuls iguallff marins
la planète, des
et des
aux ailes
des tortues
12 sous-espèces.
Les
pinsons (13 espèces) ont offe� par leurs
adaptations morphologiques aux divers
habitats, un solide argument à la théorie
évolutionniste de Darwin.
LE
RELIEF
Les Andes atteignent leur largeur
maximale Gusqu'à 800 km) dans le sud
du Pérou : séparées plus au nord en
trois cordillères, elles n'en forment plus
que deux ici, encadrant I'Aitiplano.
La Cordillère occidentale, volcanique
{6 768 ma u Huascarân), borde une
côte étroite, longue de 2 200 km.
�------------� À l'est, la Cordillère orientale s'abaisse
LES RESSOURCES NATURELLES
Le pétrole extrait des gisements de
l'Oriente est acheminé par un oléoduc
de 500 km à travers les Andes jusqu'au
port Esmeraldas.
Mais l'Équateur tire
principalement ses revenus de la
production de crevettes {3' producteur
mondial) dans les lagunes artificielles
aménagées au sud de Guayaquil.
C'est
aussi le l" exportateur d'écrevisses.
vers
la plaine amazonienne.
Collines
vallonnées et plaines forment 65 %
du paysage péruvien.
LE CLIMAT
Les Andes péruviennes sont plus sèches
que les Andes colombiennes.
Le climat
tropical chaud et humide de l'Amazonie
péruvienne, domaine de la forêt
pluviale, contraste avec l'aridité de
la côte, au dimat frais et brumeux.
LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
t:Amazone prend sa source dans les
Andes péruviennes : à la naissance de
I'Apurimac ou, selon les auteurs, du rio
Hornillos, au mont Misti.
Le lac Titicaca,
sur I'Aitiplano, est situé en grande
partie en territoire péruvien.
LES
RESSOURCES NATURELLES
t:extraction des minerais andins (cuivre,
plomb, zinc et argent) étant en déclin, le
Pérou parie sur le pétrole de l'Amazonie.
La pêche et les cultures irriguées (canne
à sucre, coton, riz, fruits) font vivre les
communautés des oasis côtières.
Dans
la plaine amazonienne, l'élevage et
la culture de la coca se développen�
au détriment de la forêt
LA POPULATION
Les Péruviens sont majoritairement des
Indiens Quechuas (47,1 %du total) et
Aymaras (5,4 %}, paysans établis sur
les hauteurs andines.
Métis et créoles
représentent 44 % du total.
• Capitale et grandes villes.
Lima
occupe une position centrale sur l'étroite
frange côtière.
Elle est reliée par la
Panaméricaine aux autres villes côtières.
Cuzco, à 3 360 m d'altitude, est la
grande ville andine.
Dans le bassin
amazonien, seule Pucallpa est reliée par
la route aux Andes; la capitale régionale,
Iquitos, est desservie par le fleuve
Maraiion et par voie aérienne.
72,2%
des Péruviens sont des urbains.
Superficie: 1100 000 km'
Population : 8 510 ooo hab.
Densité : 7,7 hab.fkm'
Capitale : Sucre/La Paz (1190 000 hab.)
Monnaie : boliviano
Langue :espagnol (off.), quechua et
aymara
Espérance de vie : 61 ans (hommes),
66 ans (femmes)
LE RELIEF
Privée d'accès à la mer, la Bolivie est un
État ambivalent : culminant à 6 880 m à
1'11/imani la Cordillère orientale sépare
le monde
andin
de I'Aitiplano
-un plateau
de 2000 km
de long sur
200 km de
large, d'une altitude moyenne de
4 000 m - de l'Oriente bolivien, qui
f--------------1 couvre les deux tiers du territoire.
À l'agriculture tempérée des bassins
(vers 2 500 m d'altitude) -céréales,
pommes de terre, fruits et légumes,
élevage bovin laitier- s'opposent les
cultures tropicales des côtes, destinées
à l'exportation :cacao, café, banane
(3' prad.
mondial).
lA POPULATION
La moitié des 12 880 000 habitants
peuple les bassins andins, domaine des
Quechuas (40% de la population
totale).
La population de la région
côtière est plus métissée.
Seulement 4 %
des Équatoriens vivent dans l'Oriente.
LE
CANYON DU COLCA
Creusé dans le massif volcanique de
la cordillère de Chila, au nord
d'Arequipa, le canyon du Co/ca
.
'
• ..
· .....
' \ "' ..
�'i· .
.
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atteint une profondeur de 3 400 m,
soit deux fois celle du Grand Canyon
américain, si on la mesure depuis
les monts Yarirhua (5 212 m) qui
dominent le rio Colca.
Ses 100 km de
gorges sont sans cesse remodelés par
les séismes, les avalanches et les eaux
du Colca, né à plus de 5000 m.
Le canyon est un site d'observation
privilégié du condor des Andes.
La
communication avec les plaines
orientales est assurée par de profondes
vallées entaillant la Cordillère orientale.
CLIMAT ET VÉGÉTATION
t:Aitiplano, peu arrosé (moins de
200 mmfan), froid et venteux (9 •c en
moyenne), est une immense steppe
(putio).
Dans l'Oriente, les plaines
(llanos) sont marécageuses.
La forêt
tropicale humide cède la place, vers le
sud, à la forêt tropicale sèche du Chaco,
puis à la savane.
LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
À la frontière avec le Pérou, le lac
Titicaca a pour émissaire le rio
Desaguadero qui irrigue sur 300 km
I'Aitiplano avant de déverser ses eaux
dans le lac Poop6.
Les plaines de l'Est
sont drainées par des fleuves andins.
LES
RESSOURCES NATURELLES
Exploitées depuis les Incas, les mines
d'argent de Potosi sont quasi épuisées.
90 % des exportations restent assurées
par les
minerais (étain, zinc,
cuivre, plomb,
bismuth et or)
ainsi que par
les hydrocarbures extraits dans la
région de Santa Cruz, sur le piémont de
la Cordillère orientale.
Dans un pays où
l'agriculture emploie plus de la moitié
des actifs, sur 3 %seulement du
territoire, la culture de la coca,
traditionnelle dans le Chapare,
demeure la plus rentable.
LA POPULATION
Environ 70 % des habitants se
concentrent sur I'Aitiplano.
Les deux
tiers revendiquent l'appartenance aux
peuples quechua et aymara, dans un
État politiquement et économiquement
dominé par les Blancs (14% de la
population) et les métis.
t:Oriente, très
peu peuplé, est colonisé depuis
quelques décennies.
• Capitale et grandes villes.
Environ
60 % des Boliviens sont des urbains.
Les bidonvilles de La Paz, la plus haute
capitale du monde, ne cessent de
s'étendre.
La plupart des autres villes
(Cochabamba, PotosO sont également
établies dans la Cordillère orientale.
Santa Cruz est la capitale de l'Or iente.
CLIMAT
ET VÉGÉTATION
Dans ce pays long de 4265 km sur
250 km de large au maximum, l'aridité
prévaut au nord.
t:Atacama est un
désert absolu.
Le climat est tempéré de
méditerranéen
le Chili
de type
dans
--�� ........;; El ll' extrénliité sud),
transportées par les vents du Pacifique,
alimentent la calotte patagonne.
La limite des neiges éternelles s'abaisse
à 600 m en Terre de Feu.
Dans la région
des lacs chiliens se dressent sur les
pentes volcaniques les dernières forêts
d'araucarias, un conifère austral.
LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
Tandis que les rios descendus des Andes
s'évaporent avant de rejoindre l'océan
dans l'Atacama, le Chili central est
irrigué et fertilisé par de nombreuses
rivières.
Au sud du Bio Bio, la fonte
des neiges alimente de multiples lacs.
LES RESSOURCES NATURELLES
Le Chili, le plus industrialisé des États
andins, tire près de la moitié de ses
revenus de l'exportation du cuivre
(1" producteur mondial) des mines de
Chuquicamata.
Le désert d'Atacama
recèle un quart des réserves mondiales
de cuivre.
Le Chili occupe également le
�-----------� 3'
rang mondial pour la pêche.
Les
L E TITI CA CA
Entre Pérou et Bolivie, le lac le plus
vaste d'Amérique du Sud (8340 km')
est le vestige d'une immense mer
intérieure qui occupait I'Aitiplano il y a
15 000 ans.
Profond de 300 m, situé à
3 812 m d'altitude, c'est le plus haut lac
navigable du monde.
Les Indiens
descendant des Uros y habitent encore
des flots flottants de roseaux, vivant de
la pêche et de l'agriculture sur les rives.
- ·-- --- -....
1 - -,,1/fJ'" ' .
./
.\..\ - ') � 1./ �' riches
terres et le climat méditerranéen
du Centre permettent une agriculture
diversifiée : agrumes, blé, ainsi qu'un
vignoble florissant.
Le bois alimente
l'industrie papetière.
la moitié des Chiliens vivent à Santhlgo,
capitale politique et économique.
Les
trois quarts de la population, urbanisée
à 84 %, se concentrent entre les rios
�-----------� Aconcagua
et Bio Bio.
Dans le Nord et
Superficie : 757 000 km'
Population: 15400000 hab.
Densité : 20,34 hab.fkm'
Capitale : Santiago (5 100 000 hab.)
Monnaie : peso chilien
Langue :espagnol (off.), langues
indiennes
Espérance de vie : 71 ans (hommes),
78 ans (femmes)
LE RELIEF
Les Andes se réduisent ici à une seule
cordillère alignant dans sa partie
centrale des sommets de plus de
6 000 m (Cerro Mercedario, 6 770 m,
côté chilien; Aconcagua, 6 959 m, point
culminant de la chaîne, côté argentin).
Elles s'abaissent vers le sud et se
fragmentent.
Une calotte glaciaire
de 17 000 km' (la 3' du monde par
la superficie) couvre les Andes
patagonnes.
Toute la côte chilienne au
sud de Puerto Montt a été modelée par
les glaciers, qui ont creusé de profonds
fjords et des golfes découpant le littoral.
le
Sud, la densité de peuplement est
inférieure à 5 hab.fkm2• Plus de 90 %
des Chiliens sont d'ascendance
européenne, métissés d'Indiens pour
la plupart.
Les 800 000 Araucans vivent
presque exclusivement dans le Sud.
LES SALARES
Depuis I'Aitiplano jusqu'au désert
d'Atacama, se succèdent les sa/ores, lacs
salés de trés faible profondeur, d'une
blancheur aveuglante : à plus de
3 ooo m d'altitude, l'évaporation est
aussi intense que le rayonnement
solaire.
En s'accumulant dans les
dépressions arides, les
L;;""'""'l"oiOi eaux de fonte et les
brumes dissolvent le sel,
qui est récolté depuis
des temps ancestraux.
Dans le Nord chilien,
non loin du vaste sa/or
d'Atacama (3 000 km'}, les 40 geysers
d'El Tatia déposent les sels minéraux
prélevés aux roches sur leur trajectoire
souterraine..
»
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