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Les « Enseignements » de Louis IX

Publié le 04/09/2013

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Blanche de Castille, a veillé à lui faire donner une instruc¬tion solide et, par tempéra¬ment, il aime à nourrir son savoir. Il se plaît à visiter les écoles des moines mendiants, possède une Bible glosée. A son retour de la septième croisade, il a même souhaité, raconte son confesseur, le dominicain Geoffroy de Beau-lieu, « imiter le sultan des Sar¬rasins qui possédait dans son palais tous les genres d'ou¬vrages nécessaires aux philo¬sophes de sa religion «. Il a fait rassembler dans sa cha¬pelle des manuscrits de saint Augustin, de saint Ambroise, de saint Jérôme, de saint Gré-goire et « d'autres docteurs orthodoxes «.

En bonne logique, le souverain souhaite que ses enfants puissent également acquérir une solide culture religieuse et morale. Et il n'hésite pas à payer de sa personne.

« frères prêcheurs que Louis IX doit cette propension à l'en­ seignement ? Le fait est qu'il se plaît à instruire ses enfants et satisfait pleinement cette passion en dictant ou, peut­ être, en rédigeant lui-même à la fin de sa vie , en 1267-1268 , des Enseignements destinés à son fils aîné, le futur Philippe Ill le Hardi , et d'autres à l'in­ tention de sa fille Isabelle.

S 'il se plaît à instruire ses enfants, le roi tient également à leur manifester son affection .

«A son cher fils aîné Philippe, salut et amitié de père »,telle est sa dédicace .

Ce sentiment s'exprime encore plus vive­ ment à l'égard de sa fille : « A sa chère et bien-aimée fille Isabelle , reine de Navarre , sa­ lut et amitié de père .

Chère fille , parce que je crois que vous retiendrez plus volon­ tiers de moi, parce que vous m 'aimez, que vous ne feriez de plusieurs autres , j'ai pensé que je vous ferais quelques enseignements écrits de la main .» Mais si Louis IX confond ses enfants en une même affec­ tion .

li n'envisage pas de leur transmettre les mêmes ensei­ gnements .

Philippe est appe­ lé à devenir roi et l'épître qui lui est adressée se décline en deux parties : l'une s'adresse à l'individu, l'autre au futur sou­ verain.

« Fais justice » Le pieux roi recommande à son fils la foi, la patience, la fréquente confession, la piété à l'Église, la compagnie des bonnes gens, l'écoute des ser­ mons , le refus des mauvaises paroles, la charité envers les pauvres, les malades et « ceux qui pour l'amour de Notre-Sei­ gneur se sont mis en état de pauvreté ».

li lui demande d'être digne de l'onction du sacre, de réprimer les péchés de bouche, de corps et de jeux d'argent , de chasser les héré­ tiques, d'être économe .

li l 'in­ cite à s uivre les préceptes qu'il s'est lui-même efforcé de mettre en pratique en matière de paix: «Je t'enseigne que tu te défendes, autant que tu z pourras , d'avoir une guerre ~ avec nul chrétien ( ...

).Je t'en- o ] seigne que les guerres et les a.

luttes qui seront en ta terre ou entre tes hommes , tu t'efforces autant que tu pourras, de les apaiser, car c'est une chose qui plaît beaucoup à Notre-Sei­ gneur.

» Le roi ne manque pas d'exhor­ ter Philippe à soigner son administration : « Cher fils, prend garde diligemment qu 'il y ait bons baillis et bons pré ­ vôts en ta terre, et fais souvent prendre garde qu'ils fassent bien justice et qu 'ils ne fassent à autrui tort ni chose qu 'ils ne DES« ENSEIGNEMENTS» AU FÉMININ ...

« Chère fiJle , je vous enseigne ..

.

» La formule est moins fréquente dans le texte destiné à Isabelle que l'équivalent destiné à son frère.

Dans ses Enseignements à sa fille, Louis IX est plus courtois puisqu 'il la vouvoie.

Mais il est également plus directif, faisant usage de l'impératif : « Entendez», « écoutez », « aimez », « prenez garde », « obéissez» ...

Le texte , nettement plus court, est adapté au sexe de la destinatrice .

Point question de conseils de gouvernement .

Isabelle est invitée à prier pour son âme , à n'avoir à son service que des femmes parfaitement honnêtes, à éviter tout luxe vestimentaire et ...

à obéir à son mari ! EDITIONS ATLAS doivent .

» Louis IX tente , bien sûr, de faire passer son obses­ sion de la justice .

Que le roi soit en cause : « Si tu apprends que tu possèdes quelque chose à tort ( ...

) rends-là tout de suite, quelque grande que soit cette chose, terre, deniers ou autre bien .

»Ou qu 'il s 'agis­ se de rendre justice à ses sujets : « Soutiens de préfé­ rence le pauvre contre le riche jusqu'à ce que tu saches la vérité ; et quand tu la connaî­ tras, fais justice .

» Est-ce le signe de l 'influence des frères mendiants ? Ces Enseignements sont dispensés sur le mode de la simplicité .

Et en français , à une époque, toute provisoire, où cette langue est devenue à la mode et quasi universelle .. »

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