Les enjeux du désarmement en Europe
Publié le 05/12/2018
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montrent les statistiques publiées par l’institut international d’études stratégiques de Londres sur les exercices budgétaires 1995 et 1996 : pour l’ensemble des pays européens de l’OTAN, recul de 3,1 % dont 12,8 % pour la recherche & développement et 7,9% pour l’équipement ; pour la France, baisse respectivement de 7 %, 12,8% et de 7,9% ; pour les États-Unis, chute de 5 % du budget défense et pour l’ensemble du bloc de l’Atlantique Nord de 5,2%.
Si la fin de la guerre froide a entraîné une baisse quantitative des industries et secteurs traditionnels de l’armement, sur le plan qualitatif les choses se présentent de façon différente et les opportunités de la révolution technologique ont été utilisées efficacement par les grands producteurs d’armes et d’équipements sophistiqués pour la modernisation de leurs potentiel productif : armes de reconnaissance et de positionnement par satellite, bombardiers furtifs, armes aériennes et dispositifs électroniques de contrôle et de coordination des opérations militaires sur terre, air et mer, communications digitales, missiles et instruments de croisières sans pilotes, «guerre des étoiles», etc. Cette avancée technologique a fait des États-Unis, notamment après l’éclipse de l’autre superpuissance de l’Est et en l’absence d’une coopération véritable dans les secteurs économiques et de la R & D liée à l’industrie aéronautique et militaire au sein du deuxième pôle mondial de la technologie qu’est l’Union européenne, la première puissance militaire de la planète. Les Américains n’ont pu occuper ce rang que grâce à une restructuration drastique de leur gigantesque potentiel industriel et militaire et à sa modernisation (R & D rendue plus efficiente et mieux coordonnée pour éviter les doubles emplois et gaspillages, compressions budgétaires et d’effectifs, réduction du nombre des grandes entreprises de l’armement et de l’électronique militaire avec concentration, fusion et rationalisation de leurs activités) ainsi qu’au lancement de programmes ambitieux à long terme, à l’image de celui lancé en 1996, le Joint Stike Fighter du Pentagone. Ce JSF d’un montant de 10 milliards de dollars par an sur 20 ans permettra de mettre sur le marché mondial 3000 appareils répondant aux exigences de plusieurs secteurs de l’armée. Si l’industrie de défense européenne veut reprendre des parts de marchés aux firmes américaines, l’exemple suivi par Airbus dans le domaine de l’aviation civile doit être médité. Les industries européennes d’armement pourront faire jeu égal avec les consortiums nord-américains à condition qu’elles se restructurent, qu’elles rationalisent leurs activités et qu’elles aient une vision mondiale s’appuyant sur des coopérations multilatérales aussi bien que bilatérales.
Durant les dernières années de la décennie 80, les budgets consacrés aux industries militaires et à l'armement par les Etats-Unis et par l'ex-Union soviétique, représentaient environ la moitié des dépenses militaires mondiales.
Avec l’effondrement de l’URSS (1991) et le démantèlement du pacte de Varsovie, l’opinion publique internationale s’attendait à des changements et des initiatives importantes.
En effet, le danger de confrontation étant écarté, une part essentielle des budgets consacrés traditionnellement aux secteurs de la défense pouvait être affectée aux financements des actions visant le développement durable et l’amélioration de la situation économique générale d’une grande partie de la population mondiale.
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