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Les débuts de la renaissance carolingienne

Publié le 25/09/2018

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UNE EVOCATION DU PARADIS TERRESTRE

Parmi les ivoires de l’époque carolingienne qui sont parvenus jusqu’à nous figure une splendide plaque provenant des ateliers travaillant dans l’entourage de Charles II le Chauve. Sculptée au revers d’un feuillet de diptyque d’Aerobindus, consul à Constantinople en 506, elle est illustrée de figures humaines, animales et fabuleuses évoquant le paradis terrestre et les différents ordres de la création divine selon les descriptions des Étymologies de l’évêque Isidore de Séville et du De Universico du bénédictin allemand Raban Maur.

 

Bien différent de l’art géométrique et « barbare » des rois mérovingiens, cet art très intellectualisé, par la douceur de son modelé et l’attention naturaliste portée à la représentation des animaux, souligne que les contemporains de la période carolingienne portent non seulement une immense admiration aux œuvres de l’Antiquité, mais en ont également une profonde connaissance.

« une des plaques de la tombe d'Arégonde .

Désireux de restaurer un royaume puissant sur des ba­ ses solides, Pépin le Bref déci­ de de revenir aux techniques et à l 'art de l 'époque romaine, dans le dessein délibéré de conférer à sa dynastie un pres­ tige aussi grand que celui du premier grand empereur chré­ tien, Constantin 1••.

Bien qu'il donne une impul­ sion décisive à l' évolution artistique, ce qu 'on appellera la renaissance carolingienne prend toute son ampleur non pas sous son règne , mais sous celui de son fils, Charlemagne .

Après avoir conquis l'Italie et unifié l 'Occident chrétien , ce dernier peut mettre en place une solide politique culturelle s 'appuyant sur la connaissance et l'instruction .

Souverain à la personnalité affirmée , il reçoit à sa Cour la plupart des artis­ tes de son temps ; tandi s que , ~ '" ~ _J .c u UNE ÉVOCATION DU PARADIS TERRESTRE Parmi les ivoires de l 'époque carolingienne qui sont parvenus jusqu 'à nous figure une splendide plaque provenant des ateliers travaillant dans l'entourage de Charles Il le Chauve .

Sculptée au revers d'un feuillet de diptyque d'Aerobindus, consul à Constantinople en 506, elle est illustrée de figures humaines, animales et fabuleuses évoquant le paradis terrestre et les différents ordres de la création divine selon les descriptions des Étymologies de l'évêque Isidore de Séville et du De Universico du bénédictin allemand Raban Maur.

Bien différent de l 'art géométrique et « barbare » des rois mérovingiens, cet art très intellectualisé, par la douceur de son modelé et l'attention naturaliste portée à la représentation des animaux, souligne que les contemporains de la période carolingienne portent non seulement une immense admiration aux œuvres de l'Antiquité, mais en ont également une profonde connaissance.

~ plus tard, sous Louis 1•• le Pieux ] et Charles Il le Chauve, ce sont a.

animées , qui caractérise Liu­ thard , l'un des principaux artistes travaillant à la Cour du petit-fils de Charlemagne .

Dans les principales cités de l'Empire se succèdent plu­ sieurs générations d'ateliers de fonte dont l'activité se pro­ longe jusqu'à la fin du 1x• siè­ cle .

Le trésor de la cathédrale de Metz renferme l'un des plus beaux exemples de bron­ ze doré carolingien : la statue équestre dite « de Charlema­ gne ».

Formée de trois pièces fondues séparément, le che­ val, le corps et la tête du cava­ lier , elle est aujourd'hui con­ servée au Louvre .

Si le cheval est peut-être un remploi anti­ que , il est en revanche certain que le cavalier date de l'épo­ que carolingienne.

Bien que la tête corresponde aux descrip­ tions et aux représentations de Charlemagne frappées sur les monnaies, il n' est pas prou­ vé que cette pièce figure le grand Empereur : les traits du personnage, rappelant des enluminures de la seconde moitié du IX• siècle , pourraient être ceux de Charles le Chau­ ve.

Quoi qu'il en soit, c'est au travers de telles réalisations que les Carolingiens réussis­ sent à renouer avec l'art de la fonte antique, auquel ils vouent une telle admiration .

les grands évêchés et monas- tères de l'Empire, comme l 'ab­ baye de Saint-Denis , qui deviendront les principaux centres de création artistique .

Ivoires et bronzes C'est dans le domaine de la sculpture sur ivoire que le plus grand nombre d'œuvres de cette période sont parvenues jusqu ' à nous.

Les plaques d'ivoire, matériau rare et pré­ cieux, sont alors sculptées par les artistes les plus prestigieux et utilisées pour la reliure des manuscrits .

Deux de ces ma­ gnifiques plaques , conservées au musée du Louvre , provien­ nent de la reliure du psautier écrit en 783 par le scribe Da­ gulf à la demande de Charle­ magne en vue de l'offrir au pape Adrien 1••.

Elles révèlent l'influence des modèles anti­ ques, en particulier dans la clarté des compositions et le soin apporté au relief et au modelé des figures humaines .

Sous Charles Je Chauve, le style change quelque peu et l'on retrouve sur une plaque illustrant La Rencontr e d es arm ées d ' Abn er et J o ab au bord du lac de Gabaon le graphisme très parti­ culier , au x lignes souples et. »

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