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LES CONDITIONS NATURELLES ET HUMAINES DE L'AGRICULTURE SOVIÉTIQUE.

Publié le 17/01/2022

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agriculture
L'agriculture soviétique présente des aspects contradictoires. Pour de nombreux produits, elle se situe dans les premiers rangs mondiaux ; la production de céréales atteint maintenant 230 millions de tonnes. Pourtant l'U.R.S.S. doit importer du blé, du maïs, de la viande ; légumes et fruits manquent parfois dans les magasins d'État, ou atteignent des prix élevés au marché « libre ». En dépit de ses bilans impressionnants, l'agriculture ne peut-elle nourrir convenablement la population ? Les dirigeants soviétiques reconnaissent eux-mêmes qu'elle reste un point noir dans l'économie ; ils mettent d'abord en cause les conditions naturelles, dont elle reste très dépendante. Ils admettent aussi les difficultés liées à l'organisation collective : les conditions humaines particulières conservent leur importance et expliquent sans doute certaines faiblesses.
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« • Enfin les travaux d'irrigation, commencés dès l'époque stalinienne, se poursuivent dans les steppes de l'AsieCentrale.

Là encore ils sont rendus nécessaires par le développement économique rapide et l'essor démographiquedes républiques asiatiques, surtout l'Ouzbekistan. II - LES CONDITIONS HUMAINES. A.

La population agricole.Elle est encore nombreuse : 26 millions de personnes, soit 22 °A de la population active.

C'est un pourcentage élevési on le compare à celui des États-Unis (3,4 %) ou des pays d'Europe occidentale (inférieur en moyenne de plus dela moitié).

Le nombre des agriculteurs est cependant en diminution régulière, puisqu'ils constituaient encore 45 % dela population active vers 1950.La main-d'oeuvre rurale n'est pas suffisante, ce qui est surprenant : en effet, il faut faire appel à des travailleurssupplémentaires, venus des villes, pour effectuer les travaux de la moisson.

Par ailleurs, la population estrelativement âgée dans beaucoup de kolkhozes ; c'est la conséquence du développement de l'industrie et del'urbanisation rapide de l'U.R.S.S.

qui attire les jeunes ruraux. B.

Les types d'exploitation.Rappelons les grands traits de l'organisation collective de l'agriculture soviétique.

La propriété privée a étésupprimée, la terre est propriété collective.

Il existe deux types d'exploitation :1.

Les sovkhozes sont des fermes d'État.

Leur nombre n'a cessé d'augmenter et s'élève maintenant à 20 000environ, pour une superficie moyenne de 19 000 ha.

Il s'agit donc d'exploitations de grande taille, qui dès l'originedevaient servir de modèles ; bien équipées, elles disposaient d'un personnel nombreux et qualifié touchant un salaire mensuel auquel s'ajoutaient primes et avantages en nature.

Elles constituent toujours la forme la plus moderne del'agriculture soviétique, possédant ingénieurs et techniciens agronomes, disposant d'un matériel suffisant et moderne; la productivité est bonne.Grâce aux sovkhozes, on a pu mettre en valeur les terres récemment défrichées, alimenter les villes créées en Asiecentrale et à l'est de l'Oural.

Les parcs d'embouche, imités des « feedlots » américains — et parfois achetés auxÉtats-Unis — se sont développés à proximité des grandes villes et peuvent s'apparenter à des sovkhozes spécialisésdans l'élevage.2.

Les kolkhozes sont des coopératives qui ont la jouissance de la terre que leur concède l'État.

Ils sont issus de lacollectivisation des débuts de l'époque stalinienne.

Leur nombre n'a cessé de diminuer et tend à se rapprocher decelui des sovkhozes : ils sont actuellement 27 000, pour une superficie moyenne de 6 500 ha.La situation du kolkhozien s'est sensiblement améliorée.

Le président et le conseil du kolkhoze qu'il a élus, etl'assemblée à laquelle il participe, ont davantage de pouvoirs de décision dans la vie de la coopérative : ilsdéterminent les travaux agricoles et répartissent les tâches, en fonction des directives générales transmises par lesservices de la planification.

Il existe des kolkhozes spécialisés ; d'autres pratiquent polyculture et élevage.

Leskolkhoziens touchent désormais un salaire mensuel fixe, auquel s'ajoute leur part des bénéfices réalisés.

Ainsi leursituation matérielle se rapproche-t-elle de celle des sovkhoziens.3.

Les lopins individuels constituent une forme particulière de propriété privée, bien que les paysans ne lespossèdent pas au sens juridique du terme.

Ces terrains de dimension réduite — 0,5 hectare en moyenne, un peuplus dans les régions pionnières — sont utilisés en principe pour satisfaire les besoins personnels des coopérateurs ;ils sont consacrés à l'élevage d'un peu de bétail, àla culture maraîchère et fruitière.

En fait, ces lopins, malgré leur faible superficie (3 °A des terres cultivées) jouentun rôle économique non négligeable puisque les autorités tolèrent un marché libre des produits kolkhoziens : plus dutiers de la viande, des légumes, du lait, les deux tiers des pommes de terre proviennent de ces lopins individuels, surlesquels travaillent 4,5 millions d'actifs. C.

Les problèmes du monde rural.1.

L'insuffisance de la productivité est connue et reconnue.

Un agriculteur soviétique nourrit 10 personnes, alors queson homologue américain en nourrit 52.

Est-elle liée au comportement individuel ? Certains témoignagesd'observateurs occidentaux, des articles parus dans les journaux soviétiques font souvent état de négligences dansle travail.

Tel transporteur perd une partie de son chargement en route ; les légumes et fruits abîmés sont mélangésavec d'autres, sains, qui sont irrémédiablement gâtés ; on voit des tas de blé à même le sol qui pourrissent sous lapluie.

Enfin les travailleurs en provenance des villes, employés pendant les moissons, ne donnent pas toujourssatisfaction, leur manque de compétence n'étant pas forcément compensé par l'ardeur à l'ouvrage.On peut attribuer cela au manque d'intérêt pour le travail.

Il y a bien sûr d'autres explications prenant en compte lesinsuffisances du système planificateur qui ne laisse guère d'initiative à l'individu : les moyens de transport —camions, trains — sont notoirement insuffisants et lents ; les pièces de rechange manquent, et il faut les attendrelongtemps ; les machines dont disposent maintenant les kolkhozes en toute propriété ne sont pas toujours adaptéesaux besoins, ou sont périmées ; les moyens de stockage sont limités. 2.

Le débat sur les lopins de terre : leur existence a été concédée par Staline, conscient de l'opposition rencontréeà la collectivisation totale.

Nous avons vu leur importance dans la production agricole.

Or leur productivité estélevée.

Pourquoi ? On peut estimer que le profit — la vente au marché kolkhozien — est un puissant stimulant.. »

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