Les colons francs en Terre sainte
Publié le 26/06/2013
Extrait du document
Les campagnes conservent une large autonomie : les chefs croisés se sont gardé de bouleverser l'organisation traditionnelle musulmane, que le système féodal réussit à intégrer parfaitement. Paysans de toutes origines et de toutes religions cohabitent. Musulmans et chrétiens d'Orient, considérés comme dhimmis, ainsi que l'ont été les minorités chrétiennes auparavant, peuvent continuer à exploiter leurs terres, mais sont soumis à l'impôt foncier,
«
autochtones musulmans et juifs,
est le premier point de chute
des immigrants .
Là , les com
merçants chrétiens découvrent
avec émerveillement le
fonc
tionnement des funduq .
La vaste
cour
de ces curieuses auberges,
refuge
des marchands orien
taux, est ceinte de bâtiments.
Au rez-de-chaussée, des entre
pôts regorgent de marchandi
ses et des écuries bien gardées
accueillent chevaux,
ânes et
chameaux.
Au premier étage,
les chambres permettent aux
négociants
de traiter leurs affai
res à l'abri des oreilles indis
crètes .
Des navires de plus en
plus nombreux sillonnent la
Méditerranée, favorisant l'essor
du commerce .
Le bois et le fer
d'Europe s'échangent contre les
épices
et les soieries d'Orient.
En Palestine, les Francs décou
vrent de nouvelles plantes,
qu'ils apprennent à exploiter
et
que , pour certaines , ils accl ima
teront en Occident : la canne à
sucre, l'abricot, les oléagineux,
le coton .
Leurs cultures,
com
me le lin et la vigne, prospèrent
grâce à l'apport en eau
des ter
rasses irriguées, caractéristi
ques de l'Orient musulman.
Une colonie
« féodale >>
Les campagnes conservent une
large autonomie : les chefs
croi
sés se sont gardé de boulever
ser l'organisation traditionnelle
musulmane,
que le système
féodal réussit à intégrer
parfai
tement.
Paysans de toutes ori
gines et de toutes religions co
habitent.
Musulmans et chré
tiens d'Orient, considérés com
me dhimmis, ainsi que l'ont été
les minorités chrétiennes aupa
ravant, peuvent continuer à
exploiter leurs terres, mais sont
soumis à l'impôt foncier, le
kna
ra;, à une capitation, la iizya, et
doivent livrer la moitié de leurs
récoltes .
Ces charges, dont les
Francs sont exemptés,
permet
tent aux seigneurs de vivre et
de se consacrer pleinement la
défense de leurs fiefs.
A la tête
du casals, le village, un rais, no
table le plus souvent chrétien,
mais qui parfois
peut être
musulman, est responsable de
la levée de l'impôt et juge les
affaires courantes selon
la cou
tume locale.
Il sert également
d 'intermédiaire entre les
villa
geois et le seigneur-suzerain ou
les autorités ecclésiastiques.
Malgré l'intolérance propagée
par
la croisade, la société colo
niale qui s'établit en Palestine
s'efforce de se montrer respec-
~ EDITIONS liai ATLAS
JÉRUSALEM VILLE
COMMERÇANTE
En 1120, Baudouin Il prend
des mesures afin que la
nombreuse population de
Jérusalem ne vienne pas à manquer de vivres.
Pour
favoriser l'essor
du commerce,
il supprime l'impôt sur les
poids
et mesures ainsi que les
taxes auxquelles sont
soumis les marchands.
« Le
roi, avec une pieuse libéralité
et un pieux désintéressement,
donna aux habitants
jérosolomitains la liberté
des
coutumes qu'on avait
l'habitude
d'exiger de tous
ceux qui importaient ou
exportaient
quelque
marchandise.
Ceci, valable à
perpétuité, fut confirmé par
un acte revêtu du sceau royal.
De sorte
que tout Latin qui
entrait
dans la ville ou en
sortait, apportant ou
emportant
des marchandises
quelconques, ne fut plus
contraint
de payer
aucune sorte de coutume,
mais
eut libre et complet
pouvoir
de vendre et
d'acheter.
Il donna aussi
aux
Syriens, aux Grecs, aux
Arméniens
et à tous les
hommes
de toutes nations, pas moins même aux
Sarrasins, le libre pouvoir
d '
apporter dans la cité sainte du froment, de l'orge et toutes espèces de légumes, sans avoir à craindre aucune
exaction », relate Guillaume
de Tyr dans sa Chronique.
tueuse de la population du cru,
en particulier
de la majorité
musulmane dont
l'indispensa
ble activité est gage d'aisance
et de richesse pour les grands
barons .
Les territoires conquis
font l'admiration
des voyageurs
occidentaux
et orientaux .
Mais
la réussite des « poulains » -
les Francs nés et installés en
Terre sainte
- sera de courte
durée : les dernières croisades
du
Xlii" siècle ne pourront évi
ter l'effondrement des éphé
mères États latins.
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