Les colons francs en Terre sainte
Publié le 13/04/2013
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En 1120, Baudouin Il prend des mesures afin que la nombreuse population de Jérusalem ne vienne pas à manquer de vivres. Pour favoriser l'essor du commerce, il supprime l'impôt sur les poids et mesures ainsi que les taxes auxquelles sont soumis les marchands. « Le roi, avec une pieuse libéralité et un pieux désintéressement, donna aux habitants jérosolomitains la liberté des coutumes qu'on avait l'habitude d'exiger de tous ceux qui Importaient ou exportaient quelque marchandise.
«
autochtones musulmans et juifs,
est le
premier point de chute
des immigrants .
Là, les com
merçants chrétiens découvrent
avec émerveillement
le fonc
tionnement des
funduq.
La vaste
cour
de ces curieuses auberges,
refuge des marchands orien
taux, est ceinte
de bâtiments.
Au rez-de-chaussée, des entre
pôts regorgent de marchandi
ses et des écuries bien gardées
accueillent chevaux, ânes
et
chameaux.
Au premier étage,
les chambres
permettent aux
négociants
de traiter leurs affai
res à l'abri des oreilles indis
crètes .
Des navires
de plus en
plus nombreux sillonnent la
Méditerranée, favorisant l'essor
du commerce .
Le bois et le fer
d'Europe s'échangent contre les
épices
et les soieries d'Orient.
En
Palestine, les Francs décou
vrent de nouvelles plantes,
qu'ils apprennent à
exploiter et
que, pour certaines, ils acclima
teront en Occident : la canne à
sucre, l'abricot, les oléagineux,
le coton.
Leurs cultures, com
me le lin et la vigne, prospèrent
grâce à
l'apport en eau des ter
rasses irriguées, caractéristi
ques
de l'Orient musulman.
Une colonie
« féodale >>
Les campagnes conservent une
large autonomie : les chefs croi
sés se sont gardé de boulever
ser l'organisation traditionnelle
musulmane,
que le système
féodal réussit à intégrer parfai
tement.
Paysans de toutes ori
gines
et de toutes religions co
habitent.
Musulmans
et chré
tiens d'Orient, considérés com
me dhimmis, ainsi que l'ont été
les minorités chrétiennes aupa
ravant,
peuvent continuer à
exploiter leurs terres, mais sont
soumis à
l'impôt foncier, le kha
ra;, à une capitation, la iizya, et
doivent livrer la moitié de leurs
récoltes .
Ces charges, dont les
Francs sont exemptés, permet
tent aux seigneurs de vivre et
de se consacrer pleinement la
défense
de leurs fiefs.
A la tête
du casals, le village, un rais, no
table le plus souvent chrétien,
mais
qui parfois peut être
musulman, est responsable de
la levée de l'impôt et juge les
affaires courantes selon la cou
tume locale.
Il sert également
d'intermédiaire entre les villa
geois
et le seigneur-suzerain ou
les autorités ecclésiastiques.
Malgré l'intolérance propagée
par la croisade, la société colo
niale
qui s'établit en Palestine
s'efforce de se montrer respec-
JÉRUSALEM VILLE
COMMERÇANTE
En 1120, Baudouin Il prend
des mesures afin que la
nombreuse population de
Jérusalem ne vienne pas à manquer de vivres.
Pour
favoriser l'essor
du commerce,
il supprime l'impôt sur les
poids
et mesures ainsi que les
taxes auxquelles sont
soumis les marchands.
« Le
roi, avec une pieuse libéralité
et un pieux désintéressement,
donna aux habitants
jérosolomitains la liberté
des
coutumes qu'on avait
l'habitude d'exiger
de tous
ceux qui
Importaient ou
exportaient
quelque
marchandise.
Ceci, valable à perpétuité, fut confirmé par
un acte revêtu du sceau royal.
De sorte
que tout Latin qui
entrait
dans la ville ou en
sortait, apportant ou
emportant
des marchandises
quelconques, ne fut plus
contraint
de payer
aucune sorte de coutume,
mais
eut libre et complet
pouvoir
de vendre et
d'acheter.
Il donna aussi
aux Syriens, aux Grecs, aux
Arméniens
et à tous les
hommes
de toutes nations, pas moins même aux
Sarrasins, le libre pouvoir
d'apporter dans la cité sainte du froment, de l'orge et toutes espèces de légumes, sans avoir à craindre aucune
exaction », relate Guillaume
de Tyr dans sa Chronique.
tueuse de la population du cru,
en particulier
de la majorité
musulmane
dont l'indispensa
ble activité est gage d'aisance
et de richesse pour les grands
barons .
Les territoires conquis
font l'admiration des voyageurs
occidentaux
et orientaux .
Mais
la réussite des
« poulains » -
les Francs nés et installés en
Terre
sainte- sera de courte
durée : les dernières croisades
du XIII" siècle ne pourront évi
ter l'effondrement des éphé
mères États latins..
»
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